WASHINGTON, 2 décembre (Xinhua) -- Michael Flynn, l'ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, a reconnu avoir menti au FBI sur ses contacts illégaux avec des officiels russes, devenant le premier membre de l'administration Trump à être reconnu coupable dans la vaste enquête sur les ingérences présumées du Kremlin dans les élections de 2016.

"Mon plaider coupable et mon accord pour coopérer avec le bureau du procureur spécial (Robert Mueller) reflète une décision que j'ai prise dans le meilleur intérêt de ma famille et de notre pays. J'accepte l'entière responsabilité de mes actions", a dit M. Flynn devant un tribunal fédéral de Washington.

"Il a été extrêmement douloureux d'endurer pendant de longs mois de fausses accusations de 'trahison' et autres actes outrageants", a ajouté dans un communiqué celui qui a perdu son poste en février dernier. Mais "j'admets que les actions que j'ai reconnues aujourd'hui devant le tribunal constituent une grave erreur".

Les services de M. Mueller accusent M. Flynn d'avoir menti sur ses deux contacts avec des officiels russes avant d'entrer en fonction, notamment en affirmant ne pas avoir demandé autour du 29 décembre 2016 à l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kislyak, "de ne pas céder à l'escalade des tensions en représailles aux sanctions américaines".

Michael Flynn aurait aussi affirmé ne pas se souvenir d'avoir reçu un appel de M. Kislyak l'informant que Moscou avait décidé de répondre favorablement à sa demande. Le procureur spécial ajoute qu'il a aussi menti en affirmant ne pas avoir demandé à M. Kislyak le 22 décembre 2016 "de retarder le vote ou de faire avorter une résolution du Conseil de sécurité" sur la colonisation juive en Israël.

L'avocat Ty Bobb, conseiller juridique de la Maison Blanche, a estimé que la présidence avait été victime des mensonges de M. Flynn, tout en minimisant la portée de son plaider coupable. "Ses fausses déclarations incluent les fausses déclarations faites à des responsables de la Maison Blanche qui ont entraîné sa démission en février dernier", selon Me Cobb.

Pour lui, "rien dans ce plaider coupable n'implique quelqu'un d'autre que M. Flynn".

En octobre dernier, le bureau de M. Mueller a inculpé de mensonge au FBI Paul Manafort, ancien directeur de campagne de M. Trump, Rick Gates, bras droit de M. Manafort, et George Papadopoulos, conseiller politique. Si MM. Manafort et Gates ont clamé leur innocence, M. Papadopoulos a reconnu les accusations.

M. Mueller, un ancien directeur du FBI, a été nommé procureur spécial le 17 mai dernier, une semaine après que le patron du FBI de l'époque, James Comey, eut été limogé par Donald Trump. M. Comey a laissé entendre que le président lui avait demandé, avant son limogeage, d'arrêter son enquête sur Flynn et exigé sa loyauté.