France/Afrique : Emmanuel Macron veut un "changement de méthode" (SYNTHESE)

Publié le 2017-12-01 à 19:06 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 1er décembre (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron, qui a terminé sa tournée africaine jeudi au Ghana, a plaidé en faveur d'un "changement de méthode" dans les relations franco-africaines et a pris plusieurs engagements à la fois dans le domaine économique, sécuritaire, éducatif ou encore sanitaire.

"Ce n'est pas simplement un dialogue franco-africain que nous devons reconstruire ensemble, mais bien un projet entre nos deux continents. Une relation nouvelle repensée à la bonne échelle", a déclaré le président français au Burkina Faso, première étape de sa tournée africaine.

Ce "changement de méthode" qu'Emmanuel Macron propose consiste, par exemple, concernant l'aide publique au développement, à faire en sorte qu'elle aille désormais à ceux qui en ont le plus besoin. "L'aide publique au développement, c'est de l'argent qui va trop peu sur le terrain. Nous devons passer à une nouvelle étape", a-t-il proposé.

Le président français invite alors les ONG, associations et société civile africaine à la réflexion sur cette aide, notamment sur un nouveau nom, une nouvelle philosophie, à des nouvelles modalités d'action. L'objectif, selon M. Macron, c'est d'avoir "une aide publique au développement plus spécifique, pour être plus efficace dans la réalisation de projets dont les Africains ont besoin".

Toujours pour mieux exprimer cette volonté de "changement de méthode" dans la politique française en Afrique, le chef de l'Etat français indique que la France n'investira plus pour faire des opérations de gouvernement à gouvernement, où il n'y a aucune retombée sur la population locale.

"La France n'investira plus pour que les grands groupes participent parfois à des opérations de corruption organisées, ou pour qu'il n'y ait pas un développement de l'emploi local et des engagements pris", a promis M. Macron.

Emmanuel Macron a pris dans la foulée plusieurs engagements, dont celui d'avoir une France au rendez-vous du défi du développement. Sur ce point, il s'est engagé à ce que l'aide publique au développement atteigne les 0,55% du produit national brut d'ici à la fin de son mandat.

Le président français a également annoncé une aide de plus d'un milliard d'euros pour soutenir les PME africaines, notamment dans le numérique et l'agriculture. "Ce fonds que nous allons créer permettra, avec l'Agence française de développement (AFD) et la Banque publique de développement, de faire peut-être même plus qu'un milliard d'euros", a déclaré M. Macron, qui entend y associer les fonds d'investissement privés et d'autres partenaires européens.

Emmanuel Macron invite aussi les entreprises françaises à investir davantage en Afrique. "Ceux qui viendront, je leur fixerai comme condition de s'engager dans la durée, de financer des bourses, et de privilégier l'emploi local", a-t-il déclaré.

Dans le domaine de la santé, le président français a promis que son pays est et restera le deuxième plus grand contributeur pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Mais plus que l'accès aux médicaments, l'Afrique a besoin de financements pour ouvrir des structures de soins avec de meilleures technologies.

"Je demanderai alors pour cela au fonds d'investissement privé français ainsi qu'aux assureurs français de proposer aux pays africains de devenir les actionnaires privilégiés des champions africains de la santé", a-t-il poursuivi. Dans l'éducation, la France s'engagera massivement pour contribuer à la formation des professeurs et sera aux côtés des gouvernements africains qui feront le choix de la scolarisation obligatoire des jeunes filles", a déclaré le président français.

Dans le domaine de la culture, il s'est engagé en faveur de la restitution "temporaire ou définitive" du patrimoine africain à l'Afrique d'ici cinq ans.

Emmanuel Macron a également évoqué la lutte contre le terrorisme et la crise migratoire, deux thèmes essentiels qui ont été abordés au sommet Europe/Afrique, en Côte d'Ivoire, seconde étape de sa tournée africaine.

Le président français a ainsi proposé à ses pairs une initiative euro-africaine pour contrer la stratégie des terroristes et des trafiquants d'armes et d'êtres humains à l'aide d'une action militaire et policière sur le terrain pour remonter ces filières, afin de procéder à des sanctions dans le cadre de l'ONU.

Sur la vente de migrants africains en Libye, qu'il a qualifiée de crime contre l'humanité, M. Macron a également proposé de faciliter, en coopération avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le retour vers leur pays d'origine des Africains qui se trouvent dans des camps en Libye. Il a en outre indiqué que la France avait décidé d'accueillir les femmes et les hommes qui ont le droit à l'asile. En marge du sommet, le président français a participé à la cérémonie de lancement des travaux de construction du métro d'Abidjan, financés par la France à hauteur de 1,4 milliard d'euros.

Selon M. Macron, il s'agit de "l'effort le plus important que la France ait jamais réuni au démarrage d'un projet de transport urbain à l'étranger".

Le président a terminé sa visite jeudi au Ghana, un pays anglophone qui fête ses 60 ans d'indépendance.

Le président ghanéen Nana Akufo Addo a salué la décision de M. Macron de maintenir les forces françaises au Sahel pour poursuivre la lutte contre le terrorisme. Pour M. Macron, M. Addo est de "la nouvelle génération de leaders africains" qui se battent pour la jeunesse.

french.xinhuanet.com

France/Afrique : Emmanuel Macron veut un "changement de méthode" (SYNTHESE)

Publié le 2017-12-01 à 19:06 | french.xinhuanet.com

PARIS, 1er décembre (Xinhua) -- Le président français Emmanuel Macron, qui a terminé sa tournée africaine jeudi au Ghana, a plaidé en faveur d'un "changement de méthode" dans les relations franco-africaines et a pris plusieurs engagements à la fois dans le domaine économique, sécuritaire, éducatif ou encore sanitaire.

"Ce n'est pas simplement un dialogue franco-africain que nous devons reconstruire ensemble, mais bien un projet entre nos deux continents. Une relation nouvelle repensée à la bonne échelle", a déclaré le président français au Burkina Faso, première étape de sa tournée africaine.

Ce "changement de méthode" qu'Emmanuel Macron propose consiste, par exemple, concernant l'aide publique au développement, à faire en sorte qu'elle aille désormais à ceux qui en ont le plus besoin. "L'aide publique au développement, c'est de l'argent qui va trop peu sur le terrain. Nous devons passer à une nouvelle étape", a-t-il proposé.

Le président français invite alors les ONG, associations et société civile africaine à la réflexion sur cette aide, notamment sur un nouveau nom, une nouvelle philosophie, à des nouvelles modalités d'action. L'objectif, selon M. Macron, c'est d'avoir "une aide publique au développement plus spécifique, pour être plus efficace dans la réalisation de projets dont les Africains ont besoin".

Toujours pour mieux exprimer cette volonté de "changement de méthode" dans la politique française en Afrique, le chef de l'Etat français indique que la France n'investira plus pour faire des opérations de gouvernement à gouvernement, où il n'y a aucune retombée sur la population locale.

"La France n'investira plus pour que les grands groupes participent parfois à des opérations de corruption organisées, ou pour qu'il n'y ait pas un développement de l'emploi local et des engagements pris", a promis M. Macron.

Emmanuel Macron a pris dans la foulée plusieurs engagements, dont celui d'avoir une France au rendez-vous du défi du développement. Sur ce point, il s'est engagé à ce que l'aide publique au développement atteigne les 0,55% du produit national brut d'ici à la fin de son mandat.

Le président français a également annoncé une aide de plus d'un milliard d'euros pour soutenir les PME africaines, notamment dans le numérique et l'agriculture. "Ce fonds que nous allons créer permettra, avec l'Agence française de développement (AFD) et la Banque publique de développement, de faire peut-être même plus qu'un milliard d'euros", a déclaré M. Macron, qui entend y associer les fonds d'investissement privés et d'autres partenaires européens.

Emmanuel Macron invite aussi les entreprises françaises à investir davantage en Afrique. "Ceux qui viendront, je leur fixerai comme condition de s'engager dans la durée, de financer des bourses, et de privilégier l'emploi local", a-t-il déclaré.

Dans le domaine de la santé, le président français a promis que son pays est et restera le deuxième plus grand contributeur pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Mais plus que l'accès aux médicaments, l'Afrique a besoin de financements pour ouvrir des structures de soins avec de meilleures technologies.

"Je demanderai alors pour cela au fonds d'investissement privé français ainsi qu'aux assureurs français de proposer aux pays africains de devenir les actionnaires privilégiés des champions africains de la santé", a-t-il poursuivi. Dans l'éducation, la France s'engagera massivement pour contribuer à la formation des professeurs et sera aux côtés des gouvernements africains qui feront le choix de la scolarisation obligatoire des jeunes filles", a déclaré le président français.

Dans le domaine de la culture, il s'est engagé en faveur de la restitution "temporaire ou définitive" du patrimoine africain à l'Afrique d'ici cinq ans.

Emmanuel Macron a également évoqué la lutte contre le terrorisme et la crise migratoire, deux thèmes essentiels qui ont été abordés au sommet Europe/Afrique, en Côte d'Ivoire, seconde étape de sa tournée africaine.

Le président français a ainsi proposé à ses pairs une initiative euro-africaine pour contrer la stratégie des terroristes et des trafiquants d'armes et d'êtres humains à l'aide d'une action militaire et policière sur le terrain pour remonter ces filières, afin de procéder à des sanctions dans le cadre de l'ONU.

Sur la vente de migrants africains en Libye, qu'il a qualifiée de crime contre l'humanité, M. Macron a également proposé de faciliter, en coopération avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le retour vers leur pays d'origine des Africains qui se trouvent dans des camps en Libye. Il a en outre indiqué que la France avait décidé d'accueillir les femmes et les hommes qui ont le droit à l'asile. En marge du sommet, le président français a participé à la cérémonie de lancement des travaux de construction du métro d'Abidjan, financés par la France à hauteur de 1,4 milliard d'euros.

Selon M. Macron, il s'agit de "l'effort le plus important que la France ait jamais réuni au démarrage d'un projet de transport urbain à l'étranger".

Le président a terminé sa visite jeudi au Ghana, un pays anglophone qui fête ses 60 ans d'indépendance.

Le président ghanéen Nana Akufo Addo a salué la décision de M. Macron de maintenir les forces françaises au Sahel pour poursuivre la lutte contre le terrorisme. Pour M. Macron, M. Addo est de "la nouvelle génération de leaders africains" qui se battent pour la jeunesse.

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