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La réputation du "Made in Japan" à l'épreuve après une série de scandales (PAPIER GENERAL)

Publié le 2017-11-02 à 19:55 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 2 novembre (Xinhua) -- Un certain nombre de fabricants japonais ont récemment été impliqués dans des scandales mettant en doute la qualité de leurs produits, affectant la réputation autrefois excellente du "Made in Japan" et dévoilant le manque de supervision industrielle au niveau national.

Subaru Corp. est le dernier industriel à faire face à un scandale. En effet, la compagnie a annoncé lundi qu'elle allait rappeler environ 255.000 véhicules la semaine prochaine, après qu'il a été révélé que les inspections finales des véhicules ont été effectuées par du personnel non habilité.

Ce scandale éclate alors que Nissan Motor Co., deuxième producteur automobile du Japon, fait face à des accusations similaires. Ces inspections non conformes ont poussé le producteur à rappeler plus d'un million de voitures vendues sur le marché local.

Et ces scandales ne se limitent pas au secteur automobile, puisque Kobe Steel Ltd., un des piliers du secteur manufacturier japonais, a récemment avoué avoir falsifié les données d'inspection d'un certain nombre de produits, dont l'aluminium, le cuivre, la poudre d'acier et des produits d'acier spéciaux.

Plus de 500 compagnies, allant des producteurs automobiles aux constructeurs aéronautiques, en passant par les fabricants d'équipement de défense ou le célèbre TGV Shinkansen, ont été affectées par cette faute professionnelle, y compris des sociétés étrangères, dont General Motors Co., Ford Motor Co., Airbus et Boeing Co.

Les conséquences sur l'industrie manufacturière japonaise sont déjà visibles, puisque les ventes automobiles ont enregistré une baisse de 1,7% le mois dernier, "entraînées dans la chute" de Nissan, a jugé Kyodo News mercredi.

En effet, Nissan a subi le plus grand choc, avec une baisse de 43% des ventes totales de voitures, suite aux révélations concernant les inspections non conformes en septembre dernier.

Selon un article du Financial Times, le Japon doit comprendre ces incidents comme le symptôme d'un système industriel "scellé hermétiquement", et "atteignant ses limites". Un avis que partagent d'autres observateurs, puisque la société publique de radiodiffusion japonaise NHK a publié cette semaine un article intitulé "La crise du 'Made in Japan'".

Ces incidents mettent en doute la gouvernance des entreprises de l'industrie manufacturière japonaise, entachant sérieusement la réputation autrefois immaculée de ses produits manufacturés, selon les experts.

Le président exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, a assuré que le système de formation du personnel chargé de la certification des véhicules n'avait pas changé depuis 20 ans. Ce que ne démentent pas les sources ayant révélé l'affaire, qui affirment justement que la compagnie, en violation des exigences du gouvernement, a mis du personnel non habilité en charge des inspections finales depuis deux décennies.

"En termes de culture d'entreprise et flux de communication chez les producteurs automobiles au Japon, il arrive souvent que les cadres supérieurs et les équipes de gestion de la production sur place prennent leurs distances", a expliqué à Xinhua Jin Jianmin, chercheur à l'institut de recherche Fujitsu à Tokyo.

M. Saikawa a lui-même admis ce problème : "Le manque de communication entre le management et les équipes techniques est grand, plus grand que nous l'imaginions."

M. Jin a ajouté que bien que le système de gouvernance des entreprises japonaises repose sur la confiance dans l'être humain, il est nécessaire et essentiel de mettre en place un meilleur système de supervision.

Suzuki Motor Corp., Mitsubishi Motors Corp.et Takata Corp. ont également été impliqués dans des scandales l'année dernière.

"Ces scandales ébranlent la confiance dans les produits japonais, dont on vante souvent la qualité et la sécurité. Nous devons trouver un moyen de reconstruire des systèmes de contrôle et de sécurité", a déclaré le ministre japonais des Transports, Keiichi Ishii, cité par NHK.

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