La France ne reconnaît pas l'indépendance de la Catalogne (SYNTHESE)

Publié le 2017-10-28 à 17:35 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


 

 

PARIS, 28 octobre (Xinhua) -- A l'instar de l'Allemagne, du Royaume-Uni ou encore des Etats-Unis, la France ne reconnaît pas l'indépendance de la Catalogne déclarée vendredi par le parlement catalan. Le président français Emmanuel Macron dit avoir comme seul interlocuteur Mariano Rajoy.

"Je l'ai toujours dit, j'ai un interlocuteur en Espagne, c'est Rajoy. Je n'ai pas de commentaires à faire sur des sujets intérieurs", a affirmé M. Macron en réaction à la déclaration d'indépendance de la Catalogne. Le président français ajoute qu'il "y a un Etat de droit en Espagne, avec des règles constitutionnelles. [Rajoy] veut les faire respecter et il a mon plein soutien".

Dans un communiqué, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a également insisté sur la nécessité de respecter la Constitution espagnole. "La Constitution de l'Espagne doit être respectée. C'est donc dans ce cadre, qui est celui de l'Etat de droit, que la question de la Catalogne doit être envisagée", a-t-il indiqué. C'est la raison pour laquelle la France ne reconnaît pas la déclaration d'indépendance que le parlement catalan vient d'adopter, a expliqué M. Le Drian.

L'ancien Premier ministre français Manuel Valls, d'origine catalane, s'oppose aussi à l'indépendance de la Catalogne, qu'il qualifie de "coup de force". "Nous ne pouvons accepter le coup de force des indépendantistes catalans. Pour l'Europe, l'Espagne, la Catalogne, nous sommes avec le gouvernement espagnol", a tweeté M. Valls.

Ce bras de fer qui oppose les autorités catalanes au gouvernement de M. Rajoy ne laisse pas indifférents les chercheurs et spécialistes français, partagés entre regret et inquiétude. "C'est déplorable de voir cette situation s'envenimer alors qu'il y a une solution politique qui existe, qui est d'ouvrir le débat sur la Constitution de 1978", se désole Mathieu Petithomme, politologue spécialiste de l'Espagne.

Pour le chercheur, la posture de M. Rajoy, qui est celle du parti populaire et nationaliste, ne facilite pas la résolution de la crise alors même que l'Etat Espagnol est un Etat des autonomies et non un Etat fédéral à proprement parler. "On se demande si Rajoy ne fait pas partie du problème plus que de la solution. Ce n'est pas lui qui a cette volonté d'ouvrir ce débat. Or, il y a en Espagne une asymétrie du pouvoir avec des compétences plus fortes données aux Catalans, au Pays basque, depuis la Constitution de 1978", a rappelé M. Petithomme.

Jean-Marc Sanchez, avocat franco-espagnol, explique cette opposition par le parcours et le style totalement opposé des deux dirigeants : "Rajoy est un haut fonctionnaire qui a fait toute sa carrière dans le parti, il reste un 'unioniste' politique, et de l'autre, Carles Puigdemont, un journaliste polyglotte ouvert au monde".

Sur les conséquences que pourrait engendrer l'indépendance de la Catalogne, l'historien Jean Garrigues indique qu'il y'aurait un manque à gagner énorme pour la Catalogne. "S'il y avait un départ, la Catalogne perdrait le bénéfice de l'euro, 7% de leur PIB, selon certaines prévisions", a-t-il expliqué.

Dès le début de la crise, l'UE a indiqué soutenir le gouvernement de Madrid au nom du respect de la Constitution espagnole. Une position que défend presque tous les Etats membres de l'UE, tels que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. En réaction à la déclaration d'indépendance de la Catalogne, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, en visite avec M. Macron en Guyane, estime qu'il s'agit d'une affaire entre Espagnols.

"Nous n'avons pas à nous insérer dans ce débat espagnol. Mais je ne veux pas que demain l'UE se compose de 95 Etats. Il faut éviter les fissures, parce qu'il y'en a suffisamment. Nous n'avons pas besoin d'autres fractures", a-t-il prévenu. De son côté, Donald Tusk, président du Conseil de l'UE, a indiqué vendredi sur son compte Twitter que "pour l'UE rien ne change. L'Espagne reste notre seule interlocutrice".

french.xinhuanet.com

La France ne reconnaît pas l'indépendance de la Catalogne (SYNTHESE)

Publié le 2017-10-28 à 17:35 | french.xinhuanet.com

PARIS, 28 octobre (Xinhua) -- A l'instar de l'Allemagne, du Royaume-Uni ou encore des Etats-Unis, la France ne reconnaît pas l'indépendance de la Catalogne déclarée vendredi par le parlement catalan. Le président français Emmanuel Macron dit avoir comme seul interlocuteur Mariano Rajoy.

"Je l'ai toujours dit, j'ai un interlocuteur en Espagne, c'est Rajoy. Je n'ai pas de commentaires à faire sur des sujets intérieurs", a affirmé M. Macron en réaction à la déclaration d'indépendance de la Catalogne. Le président français ajoute qu'il "y a un Etat de droit en Espagne, avec des règles constitutionnelles. [Rajoy] veut les faire respecter et il a mon plein soutien".

Dans un communiqué, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a également insisté sur la nécessité de respecter la Constitution espagnole. "La Constitution de l'Espagne doit être respectée. C'est donc dans ce cadre, qui est celui de l'Etat de droit, que la question de la Catalogne doit être envisagée", a-t-il indiqué. C'est la raison pour laquelle la France ne reconnaît pas la déclaration d'indépendance que le parlement catalan vient d'adopter, a expliqué M. Le Drian.

L'ancien Premier ministre français Manuel Valls, d'origine catalane, s'oppose aussi à l'indépendance de la Catalogne, qu'il qualifie de "coup de force". "Nous ne pouvons accepter le coup de force des indépendantistes catalans. Pour l'Europe, l'Espagne, la Catalogne, nous sommes avec le gouvernement espagnol", a tweeté M. Valls.

Ce bras de fer qui oppose les autorités catalanes au gouvernement de M. Rajoy ne laisse pas indifférents les chercheurs et spécialistes français, partagés entre regret et inquiétude. "C'est déplorable de voir cette situation s'envenimer alors qu'il y a une solution politique qui existe, qui est d'ouvrir le débat sur la Constitution de 1978", se désole Mathieu Petithomme, politologue spécialiste de l'Espagne.

Pour le chercheur, la posture de M. Rajoy, qui est celle du parti populaire et nationaliste, ne facilite pas la résolution de la crise alors même que l'Etat Espagnol est un Etat des autonomies et non un Etat fédéral à proprement parler. "On se demande si Rajoy ne fait pas partie du problème plus que de la solution. Ce n'est pas lui qui a cette volonté d'ouvrir ce débat. Or, il y a en Espagne une asymétrie du pouvoir avec des compétences plus fortes données aux Catalans, au Pays basque, depuis la Constitution de 1978", a rappelé M. Petithomme.

Jean-Marc Sanchez, avocat franco-espagnol, explique cette opposition par le parcours et le style totalement opposé des deux dirigeants : "Rajoy est un haut fonctionnaire qui a fait toute sa carrière dans le parti, il reste un 'unioniste' politique, et de l'autre, Carles Puigdemont, un journaliste polyglotte ouvert au monde".

Sur les conséquences que pourrait engendrer l'indépendance de la Catalogne, l'historien Jean Garrigues indique qu'il y'aurait un manque à gagner énorme pour la Catalogne. "S'il y avait un départ, la Catalogne perdrait le bénéfice de l'euro, 7% de leur PIB, selon certaines prévisions", a-t-il expliqué.

Dès le début de la crise, l'UE a indiqué soutenir le gouvernement de Madrid au nom du respect de la Constitution espagnole. Une position que défend presque tous les Etats membres de l'UE, tels que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. En réaction à la déclaration d'indépendance de la Catalogne, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, en visite avec M. Macron en Guyane, estime qu'il s'agit d'une affaire entre Espagnols.

"Nous n'avons pas à nous insérer dans ce débat espagnol. Mais je ne veux pas que demain l'UE se compose de 95 Etats. Il faut éviter les fissures, parce qu'il y'en a suffisamment. Nous n'avons pas besoin d'autres fractures", a-t-il prévenu. De son côté, Donald Tusk, président du Conseil de l'UE, a indiqué vendredi sur son compte Twitter que "pour l'UE rien ne change. L'Espagne reste notre seule interlocutrice".

010020070770000000000000011101841367118941