Les convergences entre Beijing et Paris sont nombreuses, selon le président de l'IPSE (INTERVIEW)

Publié le 2017-10-24 à 20:15 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 24 octobre (Xinhua) -- Il existe de nombreuses convergences entre Beijing et Paris, qu'il s'agisse de la construction d'une communauté de destin écologique, de leur vision du multilatéralisme, de l'initiative "La Ceinture et la Route" ou de leurs positions à l'égard de grands dossiers internationaux, a estimé Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), dans un entretien récemment accordé à Xinhua.

Egalement professeur invité à l'Institut de recherche sur la Route maritime de la soie de l'Université Wanli du Zhejiang (Ningbo, Chine), M. Dupuy a souligné que ces opportunités devraient faire de la France "un partenaire naturel" de la Chine.

LA CEINTURE ET LA ROUTE

"Paris, qui n'avait pas tout à fait compris la centralité du projet "La Ceinture et et la Route" dans la politique chinoise, prend conscience de l'importance de l'initiative et des bénéfices mutuels potentiels", souligne M. Dupuy, qui devrait participer en novembre à une mission d'inspection des projets de l'initiative en Chine.

Cette mission aura pour objectif de "mieux faire connaître aux milieux français l'initiative afin de contribuer intellectuellement à la coopération pragmatique sino-française et sino-européenne", explique-t-il, précisant que "la realpolitik impose aux Européens d'ouvrir les yeux sur cette nouvelle configuration géo-économique, géopolitique et géo-culturelle".

M. Dupuy, qui s'est par ailleurs rendu en juillet dernier à la troisième édition du Forum de Tianshan sur les Routes de la Soie, à Urumqi, dans le Xinjiang, regrette pourtant que "la France et l'Europe y étaient encore peu représentées". "Les perspectives de coopérations universitaires, diplomatiques, économiques entre Européens et Chinois sont considérables", souligne-t-il, faisant remarquer que "la création d'une 'Mission des nouvelles Routes de la soie économiques' au sein de la Direction générale des entreprises du ministère français des Finances est un bon signe, même si ses moyens sont encore limités".

CLIMAT

"L'Assemblée générale des Nations Unies l'a bien montré" : sur la question du climat, "on peut dire qu'il y a une véritable symbiose dans les positions de deux pays", estime M. Dupuy. "Le sommet anniversaire de l'Accord de Paris qui aura lieu le 12 décembre en témoignera", assure-t-il.

Selon lui, il existe une "opportunité de construire une communauté de destin écologique, gagée sur les engagements fermes que la Chine s'est engagée à réaliser (notamment la diminution significative de ses émissions en gaz à effet de serre)".

MULTILATERALISME

La France "veut contribuer à façonner le nouveau visage du multilatéralisme. Il y a une volonté française de marquer la réforme de l'ONU", estime le professeur. "Toute une réflexion est à mener sur la nouvelle gouvernance mondiale et le rôle des organisations sub-régionales", ajoute-t-il.

"La Chine a compris que Paris, qui préside depuis le 1er octobre le Conseil de sécurité de l'ONU, était incontournable pour défendre un multilatéralisme plus robuste", observe-t-il.

AFRIQUE

Le président de l'IPSE relève que "Paris doit trouver des partenaires dans la durée et mener un dialogue plus fort avec Beijing". "La triangulation entre la Chine, la France et les pays africains va se poursuivre et s'approfondir", estime-t-il.

Il salue le projet de "dialogue tripartite" France-Chine-Afrique engagé par la Déclaration conjointe sur les investissements en marché tiers, présentée en juin 2015 par l'ancien Premier ministre français Manuel Valls et son homologue chinois, Li Keqiang, aux côtés du président sénégalais Macky Sall.

DOSSIERS INTERNATIONAUX

M. Dupuy met également en exergue la "nécessité de la concertation" eu égard à des divergences structurantes, appelant à favoriser la convergence et à engager un dialogue stratégique sur les grands dossiers internationaux : stabilité au Moyen-Orient, développement sur le continent africain et maritimisation des relations internationales dans un contexte où 90% des marchandises sont encore transportées par voies maritimes.

"Sur le dossier iranien, les positionnements de la Chine et de la France travaillent dans le même sens. Et on peut également noter une convergence en matière de méthodologie concernant la République populaire démocratique de Corée qui contraste avec l'impatience de l'administration Trump", ajoute le professeur.

french.xinhuanet.com

Les convergences entre Beijing et Paris sont nombreuses, selon le président de l'IPSE (INTERVIEW)

Publié le 2017-10-24 à 20:15 | french.xinhuanet.com

PARIS, 24 octobre (Xinhua) -- Il existe de nombreuses convergences entre Beijing et Paris, qu'il s'agisse de la construction d'une communauté de destin écologique, de leur vision du multilatéralisme, de l'initiative "La Ceinture et la Route" ou de leurs positions à l'égard de grands dossiers internationaux, a estimé Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), dans un entretien récemment accordé à Xinhua.

Egalement professeur invité à l'Institut de recherche sur la Route maritime de la soie de l'Université Wanli du Zhejiang (Ningbo, Chine), M. Dupuy a souligné que ces opportunités devraient faire de la France "un partenaire naturel" de la Chine.

LA CEINTURE ET LA ROUTE

"Paris, qui n'avait pas tout à fait compris la centralité du projet "La Ceinture et et la Route" dans la politique chinoise, prend conscience de l'importance de l'initiative et des bénéfices mutuels potentiels", souligne M. Dupuy, qui devrait participer en novembre à une mission d'inspection des projets de l'initiative en Chine.

Cette mission aura pour objectif de "mieux faire connaître aux milieux français l'initiative afin de contribuer intellectuellement à la coopération pragmatique sino-française et sino-européenne", explique-t-il, précisant que "la realpolitik impose aux Européens d'ouvrir les yeux sur cette nouvelle configuration géo-économique, géopolitique et géo-culturelle".

M. Dupuy, qui s'est par ailleurs rendu en juillet dernier à la troisième édition du Forum de Tianshan sur les Routes de la Soie, à Urumqi, dans le Xinjiang, regrette pourtant que "la France et l'Europe y étaient encore peu représentées". "Les perspectives de coopérations universitaires, diplomatiques, économiques entre Européens et Chinois sont considérables", souligne-t-il, faisant remarquer que "la création d'une 'Mission des nouvelles Routes de la soie économiques' au sein de la Direction générale des entreprises du ministère français des Finances est un bon signe, même si ses moyens sont encore limités".

CLIMAT

"L'Assemblée générale des Nations Unies l'a bien montré" : sur la question du climat, "on peut dire qu'il y a une véritable symbiose dans les positions de deux pays", estime M. Dupuy. "Le sommet anniversaire de l'Accord de Paris qui aura lieu le 12 décembre en témoignera", assure-t-il.

Selon lui, il existe une "opportunité de construire une communauté de destin écologique, gagée sur les engagements fermes que la Chine s'est engagée à réaliser (notamment la diminution significative de ses émissions en gaz à effet de serre)".

MULTILATERALISME

La France "veut contribuer à façonner le nouveau visage du multilatéralisme. Il y a une volonté française de marquer la réforme de l'ONU", estime le professeur. "Toute une réflexion est à mener sur la nouvelle gouvernance mondiale et le rôle des organisations sub-régionales", ajoute-t-il.

"La Chine a compris que Paris, qui préside depuis le 1er octobre le Conseil de sécurité de l'ONU, était incontournable pour défendre un multilatéralisme plus robuste", observe-t-il.

AFRIQUE

Le président de l'IPSE relève que "Paris doit trouver des partenaires dans la durée et mener un dialogue plus fort avec Beijing". "La triangulation entre la Chine, la France et les pays africains va se poursuivre et s'approfondir", estime-t-il.

Il salue le projet de "dialogue tripartite" France-Chine-Afrique engagé par la Déclaration conjointe sur les investissements en marché tiers, présentée en juin 2015 par l'ancien Premier ministre français Manuel Valls et son homologue chinois, Li Keqiang, aux côtés du président sénégalais Macky Sall.

DOSSIERS INTERNATIONAUX

M. Dupuy met également en exergue la "nécessité de la concertation" eu égard à des divergences structurantes, appelant à favoriser la convergence et à engager un dialogue stratégique sur les grands dossiers internationaux : stabilité au Moyen-Orient, développement sur le continent africain et maritimisation des relations internationales dans un contexte où 90% des marchandises sont encore transportées par voies maritimes.

"Sur le dossier iranien, les positionnements de la Chine et de la France travaillent dans le même sens. Et on peut également noter une convergence en matière de méthodologie concernant la République populaire démocratique de Corée qui contraste avec l'impatience de l'administration Trump", ajoute le professeur.

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