MOSCOU, 13 octobre (Xinhua) - La décision des Etats-Unis de se retirer de l' Organisation des Nations Unies pour l' Education, la Science et la Culture (UNESCO) ne devrait pas affecter sérieusement les activités de l' agence, a indiqué vendredi à Xinhua un expert russe.

Les Etats-Unis ont informé l' UNESCO jeudi de leur retrait à compter du 31 décembre 2018, car l' agence maintient son "parti pris anti-israélien". Washington a arrêté de financer l' organisation depuis qu' elle a accordé à la Palestine le statut de membre en 2011 suite à un vote.

"Ces six dernières années, les Etats-Unis ont accumulé une dette considérable à l' UNESCO. Par conséquent, ils devaient soit rembourser cette dette, soit quitter l' organisation. Washington a choisi la dernière option", a déclaré Sergueï Markov, directeur général de l' Institut des Etudes Politiques de Moscou.

Mais rien de catastrophique ne s' est produit les six années au cours desquelles les Etats-Unis ont arrêté de financer l' UNESCO, et l' organisation poursuit ses activités et reste une des structures onusiennes les plus efficaces, a expliqué M. Markov.

"Le départ officiel des Etats-Unis montrera clairement à tout le monde, au monde entier, que l' UNESCO peut survivre sans les Etats-Unis. Le développement de la coopération mondiale dans la sphère de la culture et de l' éducation est possible sans les Etats-Unis", a-t-il affirmé.

L' UNESCO est une agence onusienne importante, mais les Etats-Unis estiment qu'elle devrait davantage écouter leurs positions et satisfaire leurs intérêts, a expliqué M. Markov.

"Les Etats-Unis continuent de se considérer comme le seul centre de pouvoir et ne veulent absolument pas accepter l' idée même que le monde est devenu multipolaire", a-t-il poursuivi.

M. Markov a ajouté qu' il n' écarte pas que certains pays qui dépendent des Etats-Unis pourraient forcer l' UNESCO à adoucir sa position sur la question Palestine-Israël ou réduire un certain nombre de programmes qui déplaisent aux Etats-Unis et à Israël.

"Si l' UNESCO accepte ces demandes et commence à gagner les faveurs de Washington, cela augmentera les pressions américaines sur les autres structures onusiennes, y compris le Conseil de Sécurité", a-t-il conclu.