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Centrafrique : le gouvernement et la MINUSCA donnent trois jours aux groupes armés pour quitter Bocaranga

Publié le 2017-09-30 à 22:35 | french.xinhuanet.com

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BANGUI, 29 septembre (Xinhua) -- Le gouvernement centrafricain et la mission de l'ONU pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) ont donné trois jours aux groupes rebelles ayant assiégé Bocaranga (nord-ouest) pour quitter la ville et laisser les populations vaquer à leurs occupations, suite à une mission conjointe dans la ville dont le rapport est parvenu ce samedi à Xinhua.

Cette mission était composée des ministres centrafricains de la Défense nationale, Marie-Noëlle Koyara, de la Sécurité publique, Henri Wanzé Linguissara, de l'Action humanitaire et de la Réconciliation nationale, Virginie Mbaïkoua, et du commandant de la MINUSCA, Balla Keïta.

Le but de cette mission était de s'enquérir de la réalité sur le terrain après l'attaque et la prise de Bocaranga samedi dernier par l'alliance entre les rebelles du 3R (retour, réconciliation et réparation) avec les dissidents du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), conduits par Mohamed Bahar.

Il est ressorti de cette mission que les groupes rebelles ont fait fuir tous les habitants. Des morts ont été signalés et de nombreux habitants se sont cachés dans la brousse ou dans les champs. Certains ont improvisé un camp de déplacés à proximité de la base des militaires bangladeshis de la MINUSCA. D'autres ont trouvé refuge dans les villes voisines.

D'après les témoignages recueillis sur place, les militaires bangladeshis de la MINUSCA ne sont pas sortis de leur camp situé à la sortie nord de la ville depuis le déclenchement des hostilités samedi dernier. Ce qui a permis aux rebelles d'établir leur état-major dans les locaux de la brigade de gendarmerie et de patrouiller à leur guise dans la ville.

Il est reproché au groupe 3R de vouloir la paix tout en créant le désarroi au sein de la population. "La mission de protection et de sécurisation de la population, selon Mme Koyara, incombe à la gendarmerie et à la police", qui malheureusement ne sont pas encore déployées dans la ville.

En plus, le 3R est partie prenante du processus de DDRR (démobilisation, désarmement, reconversion et rapatriement), dont le comité de pilotage est à pied d'œuvre. Ce comité a déjà désarmé et démobilisé dans la capitale Bangui et la ville de Bouar (ouest). Cinq autres sites, parmi lesquels la ville de Paoua (nord-ouest), sont sur la ligne de mire.

"Les rebelles ont trois jours pour retourner d'où ils viennent et cette instruction n'est pas négociable", a déclaré Balla Keïta.

De la même manière, en février dernier, la MINUSCA avait intimé l'ordre à Ali Darass, chef de l'unité pour la paix en Centrafrique (UPC), de quitter Bambari (centre) pour en faire une "ville sans groupe armé".

M. Wanzé Linguissara présage, quant à lui, le déploiement imminent des préfets et des sous-préfets qui venaient d'être nommés, ainsi que des forces de sécurité intérieure dans la perspective du retour de l'autorité de l'Etat partout dans le pays.

Mme Mbaïkoua s'attend, elle, à une accalmie qui encouragerait les travailleurs humanitaires à reprendre leur assistance dont les populations en détresse ont tant besoin.

Pendant que ces tractations ont lieu à Bocaranga, les populations de la ville de Bria (centre-nord) s'attendent, elles aussi, à une visite des plus hautes autorités du pays.

Par contre, les populations de la ville de Zémio (sud-est), elles, endurent encore les difficiles conditions de vie qui leur sont imposées. Les affrontements entre les groupes d'auto-défense et les prétendus rebelles Jendjawid se poursuivent encore, provoquant leur mouvement massif vers Obo (extrême sud-est), presque à la frontière avec le Soudan du Sud. L'assistance humanitaire tarde à venir. Fin

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