Fusion Alstom-Siemens : les salariés inquiets malgré les assurances des autorités (SYNTHESE)

Publié le 2017-09-30 à 19:15 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 30 septembre (Xinhua) -- La fusion des activités ferroviaires du groupe français Alstom et de l'allemand Siemens inquiète les salariés d'Alstom, qui redoutent des licenciements malgré les assurances des autorités françaises.

En visite sur le site d'Alstom près de Valenciennes, le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a tenté vendredi de rassurer salariés.

"Il n'est pas question d'avoir de la casse sociale (...) Il y a un certain nombre de garanties qui sont dans le projet de fusion et ces garanties sont sérieuses et solides : aucune suppression d'emploi en France, aucune fermeture de sites en France", a rappelé le ministre.

M. Le Maire a également annoncé la création d'un comité national de suivi, dans lequel il siégera. "Ce comité, je le dirigerai moi-même, avec les représentants des salariés et les représentants des entreprises. Je pense que c'est une garantie forte pour les salariés."

Mais ces promesses du ministre ne rassurent pas les salariés, car dans le protocole d'accord le groupe Siemens, qui entre au capital du français à hauteur de 50%, ne s'est engagé à préserver les emplois que pendant quatre ans.

Pendant cette même période, le siège social du nouveau groupe restera en France, ainsi que les centres de recherche et de développement. La cotation se fera aussi à Paris et la nouvelle direction sera dirigée par le PDG d'Alstom.

Mais que faire si au-delà des quatre ans Siemens décide d'un plan social ? "On est inquiets. Il y aura de toute façon de la casse, on le pense tous, on ne sait pas où ni comment, ni quand mais il n'y a aucune fusion qui n'a pas été faite sans casse sociale", a déclaré à France Bleu Daniel Dreger, délégué intersyndical CGT-FO d'Alstom.

Son collègue syndicaliste Hervé Fillhardt dénonce la continuité dans la "destruction" de l'industrie française, et notamment Alstom. "Ca avait commencé en 2014 quand ils se sont séparés des activités énergies. Tout le monde disait que le groupe allait être trop petit pour survivre tout seul et ça s'est confirmé avec cette fusion qui est plutôt un rachat d'Alstom par Siemens", a déploré M. Fillhardt.

L'opposition dénonce également cette fusion d'Alstom et de Siemens, réclamant une commission d'enquête. Dans un communiqué, les élus de la France insoumise invitent "les autres groupes parlementaires à se joindre" à eux "pour demander une commission d'enquête" sur cette fusion.

Marine Le Pen, présidente du Front national, a également réclamé une commission d'enquête parlementaire sur cette fusion. "Nous devons conserver le contrôle de nos grands géants français, or aujourd'hui ça n'est pas le cas, ça n'est pas le cas pour STX, ça n'est pas le cas pour Alstom", a déclaré la députée sur Sud Radio.

Dans une tribune parue dans le journal Le Monde, l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg clame sa "tristesse". "Il est difficile pour le simple citoyen engagé que je suis redevenu de me taire, tant la tristesse m'étreint concernant Alstom", a écrit le candidat malheureux à la primaire socialiste.

Mais pour Bruno Le Maire, l'avenir de l'industrie française se joue dans le partenariat avec les Européens, dans l'investissement et dans les hautes technologies, qui feront la différence demain.

"Cette fusion rendra Alstom encore plus fort et l'industrie ferroviaire européenne, autour de ce nouvel ensemble, encore plus forte", a-t-il indiqué.

"En 2000, il n'y avait pas d'acteur ferroviaire chinois sur le marché mondial, 17 ans plus tard le premier acteur mondial est chinois. On fait quoi ? On reste bras croisés ou on prend le leadership ? Nous avons fait le choix de ne pas rester immobiles et de prendre le leadership, et constituer le premier ensemble ferroviaire européen de taille mondiale", a expliqué vendredi le ministre à Valenciennes.

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Fusion Alstom-Siemens : les salariés inquiets malgré les assurances des autorités (SYNTHESE)

Publié le 2017-09-30 à 19:15 | french.xinhuanet.com

PARIS, 30 septembre (Xinhua) -- La fusion des activités ferroviaires du groupe français Alstom et de l'allemand Siemens inquiète les salariés d'Alstom, qui redoutent des licenciements malgré les assurances des autorités françaises.

En visite sur le site d'Alstom près de Valenciennes, le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a tenté vendredi de rassurer salariés.

"Il n'est pas question d'avoir de la casse sociale (...) Il y a un certain nombre de garanties qui sont dans le projet de fusion et ces garanties sont sérieuses et solides : aucune suppression d'emploi en France, aucune fermeture de sites en France", a rappelé le ministre.

M. Le Maire a également annoncé la création d'un comité national de suivi, dans lequel il siégera. "Ce comité, je le dirigerai moi-même, avec les représentants des salariés et les représentants des entreprises. Je pense que c'est une garantie forte pour les salariés."

Mais ces promesses du ministre ne rassurent pas les salariés, car dans le protocole d'accord le groupe Siemens, qui entre au capital du français à hauteur de 50%, ne s'est engagé à préserver les emplois que pendant quatre ans.

Pendant cette même période, le siège social du nouveau groupe restera en France, ainsi que les centres de recherche et de développement. La cotation se fera aussi à Paris et la nouvelle direction sera dirigée par le PDG d'Alstom.

Mais que faire si au-delà des quatre ans Siemens décide d'un plan social ? "On est inquiets. Il y aura de toute façon de la casse, on le pense tous, on ne sait pas où ni comment, ni quand mais il n'y a aucune fusion qui n'a pas été faite sans casse sociale", a déclaré à France Bleu Daniel Dreger, délégué intersyndical CGT-FO d'Alstom.

Son collègue syndicaliste Hervé Fillhardt dénonce la continuité dans la "destruction" de l'industrie française, et notamment Alstom. "Ca avait commencé en 2014 quand ils se sont séparés des activités énergies. Tout le monde disait que le groupe allait être trop petit pour survivre tout seul et ça s'est confirmé avec cette fusion qui est plutôt un rachat d'Alstom par Siemens", a déploré M. Fillhardt.

L'opposition dénonce également cette fusion d'Alstom et de Siemens, réclamant une commission d'enquête. Dans un communiqué, les élus de la France insoumise invitent "les autres groupes parlementaires à se joindre" à eux "pour demander une commission d'enquête" sur cette fusion.

Marine Le Pen, présidente du Front national, a également réclamé une commission d'enquête parlementaire sur cette fusion. "Nous devons conserver le contrôle de nos grands géants français, or aujourd'hui ça n'est pas le cas, ça n'est pas le cas pour STX, ça n'est pas le cas pour Alstom", a déclaré la députée sur Sud Radio.

Dans une tribune parue dans le journal Le Monde, l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg clame sa "tristesse". "Il est difficile pour le simple citoyen engagé que je suis redevenu de me taire, tant la tristesse m'étreint concernant Alstom", a écrit le candidat malheureux à la primaire socialiste.

Mais pour Bruno Le Maire, l'avenir de l'industrie française se joue dans le partenariat avec les Européens, dans l'investissement et dans les hautes technologies, qui feront la différence demain.

"Cette fusion rendra Alstom encore plus fort et l'industrie ferroviaire européenne, autour de ce nouvel ensemble, encore plus forte", a-t-il indiqué.

"En 2000, il n'y avait pas d'acteur ferroviaire chinois sur le marché mondial, 17 ans plus tard le premier acteur mondial est chinois. On fait quoi ? On reste bras croisés ou on prend le leadership ? Nous avons fait le choix de ne pas rester immobiles et de prendre le leadership, et constituer le premier ensemble ferroviaire européen de taille mondiale", a expliqué vendredi le ministre à Valenciennes.

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