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Le référendum d'indépendance du Kurdistan irakien se tient en dépit des menaces

Publié le 2017-09-26 à 04:09 | french.xinhuanet.com

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ERBIL (Irak), 25 septembre (Xinhua) -- Les Kurdes d'Irak ont participé lundi au référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien et de certains territoires disputés, actuellement administrés par les Kurdes, sur fond de rejet et de menaces de la part de Bagdad et des pays voisins.

Environ 5,2 millions d'électeurs devraient déposer leur bulletin dans 12 000 urnes installées dans 2 000 bureaux de vote. Le référendum a débuté à 08H00 heure locale (05H00 GMT). Il aurait dû s'achever à 18H00 (15H00 GMT), mais a été prolongé d'une heure pour que les gens qui faisaient la queue devant les bureaux de vote puissent voter.

Des queues se sont formées très tôt ce matin devant de nombreux bureaux de vote, et le président de la région, Masoud Barzani, a été l'un des premiers à déposer son bulletin dans l'urne.

Les électeurs peuvent voter "Oui" pour soutenir l'indépendance de l'Etat kurde, ou "Non" pour continuer à faire partie de l'Etat irakien en tant que région autonome.

Selon le comité électoral régional, les résultats du référendum seront annoncés dans les deux à trois prochains jours.

Le référendum s'est déroulé dans un contexte de menaces et de tensions dans les territoires disputés, notamment à Kirkouk, une ville qui rassemble de nombreuses ethnies différentes, et où le gouvernement provincial a annoncé l'instauration d'un couvre-feu.

Au cours d'une conférence de presse, le gouverneur de Kirkouk Najm al-Din Kareem a appelé lundi les habitants de la ville à retourner chez eux après avoir voté, et à éviter les manifestations de liesse dans la ville.

"Ceux qui n'ont pas pris part au référendum ne sont pas nos ennemis, et nous ne nous opposerons pas à eux. Les gens sont libres de décider comment ils votent", a-t-il ajouté.

Le référendum a été organisé en dépit des intenses pressions internationales subies par M. Barzani pour obtenir son annulation, de peur que cela ne déclenche de nouveaux conflits avec Bagdad et avec les pays voisins que sont l'Iran et la Turquie.

Le président turc Recep Tayyp Erdogan a déclaré lundi qu'Ankara allait fermer sa frontière avec la région kurde du nord de l'Irak en raison de ce référendum, et a menacé les Kurdes d'Irak d'imposer un blocus contre leurs principales exportations de pétrole.

L'Iran a de son côté réaffirmé son opposition à ce référendum, soulignant la nécessité de préserver la souveraineté irakienne, notamment alors que Bagdad vient de remporter de grandes victoires dans sa lutte contre le groupe terroriste Etat islamique (EI).

Un peu plus tôt dans la journée, le Parlement irakien a décrété un ensemble de mesures contre la région semi-autonome du Kurdistan suite à ce référendum controversé.

Le Parlement a notamment demandé au Premier ministre Haider al-Abadi, qui est également Commandant en chef des forces irakiennes, de redéployer les forces de sécurité dans les zones disputées hors de la région kurde.

Il a également demandé au gouvernement fédéral de reprendre le contrôle des champs de pétrole situés dans les zones disputées, et de les placer sous le contrôle du ministère fédéral du Pétrole.

Parmi les mesures votées par le parlement, il a notamment été décidé de bloquer tous les postes-frontières dans toutes les directions, y compris entre la région semi-autonome et le reste de l'Irak. Il n'a cependant pas été précisé comment les postes-frontières avec l'Iran et la Turquie seraient bloqués.

Le gouvernement irakien a rejeté à plusieurs reprises ce référendum d'indépendance et ses résultats, décrivant le vote comme "inconstitutionnel".

"Prendre une décision unilatérale qui risque d'affecter l'unité de l'Irak, ou faire sécession de manière unilatérale, est contraire à la loi et à la constitution, et nous ne tiendrons pas compte de ce référendum ou de ses résultats", a déclaré M. Abadi dans un communiqué.

Le 7 juin, M. Barzani a annoncé son intention d'organiser un référendum sur l'indépendance de la région kurde d'Irak le 25 septembre.

Nombre de pays s'opposent à l'indépendance du Kurdistan, qui menacerait l'intégrité territoriale de l'Irak, et risquerait de nuire à la lutte contre les militants de l'EI.

De plus, des pays voisins comme la Turquie, l'Iran et la Syrie considèrent qu'une telle mesure pourrait aussi menacer leur intégrité territoriale, dans la mesure où de nombreux Kurdes vivent également dans ces pays. Fin

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