PARIS, 21 septembre (Xinhua) -- Quelque 617 millions d'enfants et d'adolescents dans le monde n'atteignent pas le seuil minimal de compétence en lecture et en mathématiques, révèlent de nouvelles données dévoilées jeudi par l'Institut de statistique de l'UNESCO (ISU), qui s'inquiète d'une "crise de l'apprentissage" pouvant menacer les progrès en vue de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

Plus de 387 millions d'enfants en âge de fréquenter le primaire (56%) et 230 millions d'adolescents en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire (61%) n'atteindront pas les seuils minimaux de compétence en lecture et en mathématiques, indiquent ces données.

L'Afrique subsaharienne compte le nombre le plus élevé d'enfants et d'adolescents qui n'apprennent pas, à savoir 202 millions, note l'ISU, ajoutant que dans cette région, près de neuf enfants sur dix âgés de 6 à 14 ans n'acquièrent pas les seuils minimaux de compétence en lecture et en mathématiques.

La zone englobant l'Asie centrale et du Sud a le second taux le plus élevé, à savoir 81%, avec 241 millions d'enfants et d'adolescents qui n'apprennent pas, souligne la même source.

Ce qui est plus surprenant, c'est que deux tiers des enfants qui n'apprennent pas sont scolarisés. Sur les 387 millions d'enfants en âge de fréquenter le primaire ne savant pas lire couramment, 262 millions vont en classe, alors que 137 millions d'adolescents en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire et incapables d'atteindre les seuils minimaux de compétence en lecture sont également scolarisés.

Selon l'ISU, ces données traduisent trois problèmes. Tout d'abord, le manque d'accès. Des enfants non scolarisés ont ainsi peu ou aucune chance d'atteindre le seuil minimal de compétence. Deuxièmement, l'incapacité à retenir tous les enfants à l'école et à les maintenir sur la bonne voie. Enfin, la question de la qualité de l'enseignement et ce qui se passe en classe.

"Les chiffres sont alarmants au regard du gaspillage du potentiel humain et des perspectives d'atteindre les objectifs de développement durable", a déclaré la directrice de l'ISU, Silvia Montoya, ajoutant que "ces nouvelles données sont un signal d'alarme qui doit nous pousser à investir davantage dans l'éducation".