Le président de la Commission européenne prêche l'optimisme et le volontarisme (PAPIER GENERAL)

Publié le 2017-09-13 à 21:09 | french.xinhuanet.com

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STRASBOURG, 13 septembre (Xinhua) -- Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a prononcé mercredi un discours-programme sur l'état de l'Union européenne (UE) résolument placé sous le signe de l'optimisme et du volontarisme devant le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg.

L'exercice est désormais un rituel au Parlement européen. Pour son troisième discours-programme annuel sur l'état de l'Union (un format inspiré de ce qui se pratique aux Etats-Unis), le président de la Commission européenne a défendu son bilan et dessiné les contours d'une Europe qui reprend des couleurs et regarde vers l'avenir avec optimisme.

L'année 2018 sera la dernière année pleine pour M. Juncker et son équipe, dont le mandat s'achève à l'automne 2019. C'est sa première rentrée sans crise majeure depuis ses débuts en 2014.

Pendant plus d'une heure, le président de la Commission européenne a cherché à endosser le costume d'un leader réformateur d'une Europe qui retrouve un second souffle. "Dix ans après la crise, l'économie de l'Europe, enfin, rebondit. L'Europe a de nouveau le vent en poupe", a-t-il assuré devant les eurodéputés, saluant la "cinquième année d'une reprise économique qui se fait sentir dans chacun des Etats membres" et appelant à "consolider l'Union ensemble".

"Les institutions européennes ont joué leur rôle en contribuant au changement", a-t-il affirmé, insistant sur la "réduction des déficits publics" et "l'application intelligente du pacte de stabilité et de croissance".

A l'issue d'un discours détaillant les grands axes qu'il souhaite pour l'UE, Jean-Claude Juncker a voulu délivrer un message phare volontariste aux eurodéputés. "Nous sommes en train de réparer le toit de l'Europe mais nous devons continuer à ajouter de nouveaux étages à la maison Europe maintenant qu'il fait beau et pendant qu'il fait beau. Mettons les voiles et profitons des vents favorables", a-t-il lancé dans l'hémicycle strasbourgeois.

Le président de la Commission européenne a aussi plaidé pour une méthode, celle du "compromis", afin de "construire une Europe plus forte, plus unie et plus démocratique pour 2025", et a fixé cinq grands chantiers: "renforcer le programme commercial européen", "rendre l'industrie européenne plus forte", "placer l'Europe à l'avant-garde dans la lutte contre le changement climatique", ainsi que promouvoir le numérique et régler la question migratoire.

"Nous ne sommes pas des partisans naïfs du libre-échange", a insisté Jean-Claude Juncker, affirmant que "l'Europe est ouverte au commerce", mais qu'il "doit y avoir réciprocité" ; "nous devons obtenir autant que nous donnons".

L'UE veut accélérer la négociation de futurs accords bilatéraux avec le Japon, le Mexique et l'Amérique latine après la signature de l'accord de libre-échange avec le Canada (CETA), qu'elle considère comme un grand succès, malgré la contestation de nombre de citoyens européens.

Le président de la Commission européenne a indiqué qu'en la matière, la "transparence des processus décisionnels [serait] accrue" et que "dorénavant, la Commission [publierait] l'intégralité des mandats de négociations".

Il a par ailleurs "invité l'industrie automobile à faire amende honorable et investir dans les voitures propres", évoqué une "proposition de réduction des émissions de transports" ainsi qu'"une agence européenne de défense en matière de cybersécurité".

Concernant la question des migrations, le président de la Commission européenne a estimé que "malgré les polémiques, de réels progrès ont été faits". "Contrairement à ce qui est dit, l'Europe n'est pas une forteresse, et ne doit pas le devenir", a-t-il déclaré. Il a plaidé pour que les retours des migrants illégaux soient "intensifiés" et que soient ouvertes des voies de migrations légales.

Jean-Claude Juncker s'est par ailleurs prononcé en faveur d'une UE "plus inclusive", qui ouvre l'espace Schengen à la Bulgarie et la Roumanie, ainsi qu'à la "Croatie quand tous les critères auront été remplis". Quant à la Turquie, il a jugé qu'"elle s'éloigne à pas de géants de l'UE", avant d'"adresser un appel aux responsables turcs", à savoir : "Libérez les journalistes, cessez d'insulter nos dirigeants".

Sur le terrain économique, le président de la Commission a estimé que "le destin de l'euro est de devenir la devise de toute l'Union", défendu l'idée que le Commissaire européen à l'économie et aux finances "devienne le ministre européen de l'économie et des finances", et rejeté celle d'un parlement de l'Eurozone.

Concernant les dossiers institutionnels, Jean-Claude Juncker a déclaré que l'UE avait "besoin d'un saut démocratique". Il a exprimé sa "sympathie" en faveur de "listes transnationales" aux élections européennes de 2019 et soutenu "les conventions démocratiques dans toute l'Europe proposées par le président français Emmanuel Macron".

La Commission européenne, qui siège à Bruxelles, est composée d'un commissaire européen par Etat membre. Ceux-ci sont proposés par le Conseil européen et approuvés par le Parlement européen.

Sa fonction principale consiste à proposer et à mettre en œuvre les politiques communautaires. "Gardienne des traités", elle est chargée de veiller à leur application et jouit d'un quasi-monopole du droit d'initiative dans le domaine des compétences exclusives de l'Union, comme l'union douanière, le marché intérieur et la monnaie unique.

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Le président de la Commission européenne prêche l'optimisme et le volontarisme (PAPIER GENERAL)

Publié le 2017-09-13 à 21:09 | french.xinhuanet.com

STRASBOURG, 13 septembre (Xinhua) -- Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a prononcé mercredi un discours-programme sur l'état de l'Union européenne (UE) résolument placé sous le signe de l'optimisme et du volontarisme devant le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg.

L'exercice est désormais un rituel au Parlement européen. Pour son troisième discours-programme annuel sur l'état de l'Union (un format inspiré de ce qui se pratique aux Etats-Unis), le président de la Commission européenne a défendu son bilan et dessiné les contours d'une Europe qui reprend des couleurs et regarde vers l'avenir avec optimisme.

L'année 2018 sera la dernière année pleine pour M. Juncker et son équipe, dont le mandat s'achève à l'automne 2019. C'est sa première rentrée sans crise majeure depuis ses débuts en 2014.

Pendant plus d'une heure, le président de la Commission européenne a cherché à endosser le costume d'un leader réformateur d'une Europe qui retrouve un second souffle. "Dix ans après la crise, l'économie de l'Europe, enfin, rebondit. L'Europe a de nouveau le vent en poupe", a-t-il assuré devant les eurodéputés, saluant la "cinquième année d'une reprise économique qui se fait sentir dans chacun des Etats membres" et appelant à "consolider l'Union ensemble".

"Les institutions européennes ont joué leur rôle en contribuant au changement", a-t-il affirmé, insistant sur la "réduction des déficits publics" et "l'application intelligente du pacte de stabilité et de croissance".

A l'issue d'un discours détaillant les grands axes qu'il souhaite pour l'UE, Jean-Claude Juncker a voulu délivrer un message phare volontariste aux eurodéputés. "Nous sommes en train de réparer le toit de l'Europe mais nous devons continuer à ajouter de nouveaux étages à la maison Europe maintenant qu'il fait beau et pendant qu'il fait beau. Mettons les voiles et profitons des vents favorables", a-t-il lancé dans l'hémicycle strasbourgeois.

Le président de la Commission européenne a aussi plaidé pour une méthode, celle du "compromis", afin de "construire une Europe plus forte, plus unie et plus démocratique pour 2025", et a fixé cinq grands chantiers: "renforcer le programme commercial européen", "rendre l'industrie européenne plus forte", "placer l'Europe à l'avant-garde dans la lutte contre le changement climatique", ainsi que promouvoir le numérique et régler la question migratoire.

"Nous ne sommes pas des partisans naïfs du libre-échange", a insisté Jean-Claude Juncker, affirmant que "l'Europe est ouverte au commerce", mais qu'il "doit y avoir réciprocité" ; "nous devons obtenir autant que nous donnons".

L'UE veut accélérer la négociation de futurs accords bilatéraux avec le Japon, le Mexique et l'Amérique latine après la signature de l'accord de libre-échange avec le Canada (CETA), qu'elle considère comme un grand succès, malgré la contestation de nombre de citoyens européens.

Le président de la Commission européenne a indiqué qu'en la matière, la "transparence des processus décisionnels [serait] accrue" et que "dorénavant, la Commission [publierait] l'intégralité des mandats de négociations".

Il a par ailleurs "invité l'industrie automobile à faire amende honorable et investir dans les voitures propres", évoqué une "proposition de réduction des émissions de transports" ainsi qu'"une agence européenne de défense en matière de cybersécurité".

Concernant la question des migrations, le président de la Commission européenne a estimé que "malgré les polémiques, de réels progrès ont été faits". "Contrairement à ce qui est dit, l'Europe n'est pas une forteresse, et ne doit pas le devenir", a-t-il déclaré. Il a plaidé pour que les retours des migrants illégaux soient "intensifiés" et que soient ouvertes des voies de migrations légales.

Jean-Claude Juncker s'est par ailleurs prononcé en faveur d'une UE "plus inclusive", qui ouvre l'espace Schengen à la Bulgarie et la Roumanie, ainsi qu'à la "Croatie quand tous les critères auront été remplis". Quant à la Turquie, il a jugé qu'"elle s'éloigne à pas de géants de l'UE", avant d'"adresser un appel aux responsables turcs", à savoir : "Libérez les journalistes, cessez d'insulter nos dirigeants".

Sur le terrain économique, le président de la Commission a estimé que "le destin de l'euro est de devenir la devise de toute l'Union", défendu l'idée que le Commissaire européen à l'économie et aux finances "devienne le ministre européen de l'économie et des finances", et rejeté celle d'un parlement de l'Eurozone.

Concernant les dossiers institutionnels, Jean-Claude Juncker a déclaré que l'UE avait "besoin d'un saut démocratique". Il a exprimé sa "sympathie" en faveur de "listes transnationales" aux élections européennes de 2019 et soutenu "les conventions démocratiques dans toute l'Europe proposées par le président français Emmanuel Macron".

La Commission européenne, qui siège à Bruxelles, est composée d'un commissaire européen par Etat membre. Ceux-ci sont proposés par le Conseil européen et approuvés par le Parlement européen.

Sa fonction principale consiste à proposer et à mettre en œuvre les politiques communautaires. "Gardienne des traités", elle est chargée de veiller à leur application et jouit d'un quasi-monopole du droit d'initiative dans le domaine des compétences exclusives de l'Union, comme l'union douanière, le marché intérieur et la monnaie unique.

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