PARIS, 6 septembre (Xinhua) -- L'ouragan Irma arrive sur les îles françaises de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, un phénomène "sans précédent" selon Météo France, qui a placé les deux îles en alerte violette (le degré maximal) et la Guadeloupe et la Martinique en alerte rouge dans son bulletin publié mardi 5 septembre au soir.

Le niveau d'alerte violet impose notamment le confinement total de la population, en raison "d'impacts majeurs" prévus. Une houle avec des creux supérieurs à 12 mètres est redoutée par Météo France, qui évoque un déferlement "d'une extrême violence sur les rivages, ainsi qu'une submersion majeure des parties basses du littoral". Marigot, Grand Case et Gustavia à Saint-Martin et Saint-Barthélemy seront particulièrement touchés avec l'épisode le plus intense prévu entre 6 heures et 12 heures (heure locale) avec des rafales de vent supérieures à 300 km/h.

Alix Roumagnac, de Météo France, a indiqué à la chaîne française Franceinfo que l'œil de l'ouragan Irma "va passer exactement sur Saint-Martin et en partie à Saint-Barthélemy", ce qui va provoquer "une grosse accalmie" avec des vents à 40 km/h.

La ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, a fait part de sa "plus forte inquiétude" ce mercredi, car plusieurs milliers d'habitants (environ 7.000) refusent de se mettre à l'abri : "S'il y a un message qu'on peut encore passer, c'est de se protéger un maximum et d'écouter les conseils et les consignes qui ont été donnés", a-t-elle déclaré à l'issue d'une réunion à la cellule de crise ce mercredi à Paris.

Anne Lubiès, préfète déléguée des îles du nord, a insisté sur la nécessité d'évacuer les zones les plus à risque, comme par exemple le Quartier d'Orléans et Sandy-Ground, sur la chaîne d'information locale Guadeloupe 1ère.

"L'œil du cyclone Irma est passé sur Barbuda à 2h30. Des rafales ont été enregistrées à 250km/h avant que l'anémomètre se décroche. Le plus gros arrivera sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy dans 2 heures", a indiqué le quotidien local de Saint-Martin, Le Pélican, tôt ce mercredi.

"Les gens ont commencé à se barricader dans les salles de bains. Certains quartiers n'ont plus d'électricité et on n'a plus d'eau depuis plus de 12 heures. On reste chez soi. On ne bouge pas, même si le toit de la maison s'envole, car en sortant, on risquerait de se faire couper la gorge par un projectile. Des écoles et des hôtels ont été ouverts pour accueillir ceux qui n'avaient pas la possibilité de se mettre à l'abri chez eux. Tout un village de la baie orientale a été évacué car on attend une montée des eaux de plus de 2 mètres", a déclaré une journaliste de Saint-Martin au quotidien Nice-Matin.