La nouvelle vague d'attentats en Europe appelle une réflexion approfondie sur les causes profondes du terrorisme (COMMENTAIRE)

Publié le 2017-08-19 à 23:16 | french.xinhuanet.com

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Par Ying Qiang, Ren Ke et Tian Dongdong

BARCELONE, 19 août (Xinhua) -- L'attentat qui a frappé jeudi Barcelone pourrait obliger les Européens à se livrer à une réflexion approfondie sur les causes profondes qui font que des tragédies de ce type ne cessent de se reproduire.

Des attentats ont été perpétrés jeudi à Barcelone et vendredi à Cambrils, dans le nord de l'Espagne, faisant au moins 14 morts et une centaine de blessés.

Il y a près d'un an, un attentat similaire, également revendiqué par l'Etat islamique (EI), avait été commis à Nice, en France, une autre destination touristique très prisée de la côte méditerranéenne. L'attaque avait fait 84 morts et 50 blessés.

Au cours de l'année passée, les pays européens ont été victimes d'une série d'attentats, du Royaume-Uni à la France en passant par l'Allemagne. Cette semaines, les terroristes s'en sont pris à l'Espagne. Une question se pose donc: pourquoi ces attentats ont-ils pu se reproduire ?

Il faut reconnaître que ce type d'acte est difficile à empêcher. A Nice, l'assaillant avait foncé avec un poids-lourd sur la foule. A Barcelone, il s'agissait d'une camionette. Dans la banlieue de Paris, c'est une voiture qui a heurté des militaires au début du mois d'août.

Dans bien des cas, les terroristes ont utilisé des outils ordinaires, tels qu'un couteau de cuisine en juillet dernier dans un supermarché de Hambourg, ou un marteau pour attaquer des policiers au début de l'année sur le parvis de Notre-Dame de Paris.

On aurait pu argumenter que les terroristes qui s'en prennent à Paris ou à Londres l'ont fait en représailles aux opérations de lutte contre le terrorisme lancées par la France et le Royaume-Uni. En revanche, les attentats de Barcelone et de Cambrils n'avaient pour autre objectifs que de répandre la haine et de susciter la panique.

La lutte contre le terrorisme se trouve à un moment charnière. D'après le journal français Le Figaro, de 2011 à 2016, 5.000 Européens sont partis au Moyen-Orient pour se joindre à la "guerre sainte" des extrémistes, et à la suite du recul de l'EI en Irak, 1.000 à 3.000 Européens sont rentrés en Europe, où ils peuvent à présent commettre des attentats.

Les attaques en "loup solitaire" sont de plus en plus fréquentes. Ces individus isolés n'ont pas besoin d'ordres, ni d'organisations. Ils ciblent des zones choisies au hasard, ce qui rend extrêmement difficile la prévention de ces attaques et expose tous les pays européens à ces risques.

Ces dernières années, plusieurs attentats en Europe ont été perpétrés par des personnes détenant la nationalité d'un pays européen. Il faut donc engager une réflexion approfondie pour analyser les terreaux politiques, économiques et sociaux qui favorisent ce phénomène.

En 2015, le philosophe français Ruwen Ogien avait déclaré à l'agence Xinhua que l'environnement socio-économique de l'Europe avait fait le lit de l'extrémisme, de même que les événements à l'échelle internationale.

En plus de renforcer la lutte contre le terrorisme, les pays européens doivent se demander pourquoi certaines personnes qui se sentent perdues et marginalisées se tournent vers les actes extrémistes et la propagation de la haine pour exprimer leurs griefs.

Ces changements ne pourront pas se faire tout de suite, et la tâche est difficile. Cependant, elle sera nécessaire, sans quoi les Européens devront apprendre à vivre avec les attentats terroristes et s'habituer à ces risques imprévisibles.

french.xinhuanet.com

La nouvelle vague d'attentats en Europe appelle une réflexion approfondie sur les causes profondes du terrorisme (COMMENTAIRE)

Publié le 2017-08-19 à 23:16 | french.xinhuanet.com

Par Ying Qiang, Ren Ke et Tian Dongdong

BARCELONE, 19 août (Xinhua) -- L'attentat qui a frappé jeudi Barcelone pourrait obliger les Européens à se livrer à une réflexion approfondie sur les causes profondes qui font que des tragédies de ce type ne cessent de se reproduire.

Des attentats ont été perpétrés jeudi à Barcelone et vendredi à Cambrils, dans le nord de l'Espagne, faisant au moins 14 morts et une centaine de blessés.

Il y a près d'un an, un attentat similaire, également revendiqué par l'Etat islamique (EI), avait été commis à Nice, en France, une autre destination touristique très prisée de la côte méditerranéenne. L'attaque avait fait 84 morts et 50 blessés.

Au cours de l'année passée, les pays européens ont été victimes d'une série d'attentats, du Royaume-Uni à la France en passant par l'Allemagne. Cette semaines, les terroristes s'en sont pris à l'Espagne. Une question se pose donc: pourquoi ces attentats ont-ils pu se reproduire ?

Il faut reconnaître que ce type d'acte est difficile à empêcher. A Nice, l'assaillant avait foncé avec un poids-lourd sur la foule. A Barcelone, il s'agissait d'une camionette. Dans la banlieue de Paris, c'est une voiture qui a heurté des militaires au début du mois d'août.

Dans bien des cas, les terroristes ont utilisé des outils ordinaires, tels qu'un couteau de cuisine en juillet dernier dans un supermarché de Hambourg, ou un marteau pour attaquer des policiers au début de l'année sur le parvis de Notre-Dame de Paris.

On aurait pu argumenter que les terroristes qui s'en prennent à Paris ou à Londres l'ont fait en représailles aux opérations de lutte contre le terrorisme lancées par la France et le Royaume-Uni. En revanche, les attentats de Barcelone et de Cambrils n'avaient pour autre objectifs que de répandre la haine et de susciter la panique.

La lutte contre le terrorisme se trouve à un moment charnière. D'après le journal français Le Figaro, de 2011 à 2016, 5.000 Européens sont partis au Moyen-Orient pour se joindre à la "guerre sainte" des extrémistes, et à la suite du recul de l'EI en Irak, 1.000 à 3.000 Européens sont rentrés en Europe, où ils peuvent à présent commettre des attentats.

Les attaques en "loup solitaire" sont de plus en plus fréquentes. Ces individus isolés n'ont pas besoin d'ordres, ni d'organisations. Ils ciblent des zones choisies au hasard, ce qui rend extrêmement difficile la prévention de ces attaques et expose tous les pays européens à ces risques.

Ces dernières années, plusieurs attentats en Europe ont été perpétrés par des personnes détenant la nationalité d'un pays européen. Il faut donc engager une réflexion approfondie pour analyser les terreaux politiques, économiques et sociaux qui favorisent ce phénomène.

En 2015, le philosophe français Ruwen Ogien avait déclaré à l'agence Xinhua que l'environnement socio-économique de l'Europe avait fait le lit de l'extrémisme, de même que les événements à l'échelle internationale.

En plus de renforcer la lutte contre le terrorisme, les pays européens doivent se demander pourquoi certaines personnes qui se sentent perdues et marginalisées se tournent vers les actes extrémistes et la propagation de la haine pour exprimer leurs griefs.

Ces changements ne pourront pas se faire tout de suite, et la tâche est difficile. Cependant, elle sera nécessaire, sans quoi les Européens devront apprendre à vivre avec les attentats terroristes et s'habituer à ces risques imprévisibles.

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