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Lin Yifu : l'Afrique s'intègre naturellement dans "la Ceinture et la Route"

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2017-08-14 à 14:37


(Photo : Xinhuanet)

par CHEN Junxia, LIU Yifang, DING Yi, XU Liyu

BEIJING, 14 août (Xinhua) -- L'Afrique s'intègre naturellement dans l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route", a récemment confié à Xinhua Lin Yifu, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, à l'occasion d'une "Conférence des conseillers" organisée à Beijing.

En tant qu'économiste de renom international, celui qui est aujourd'hui conseiller du Conseil des Affaires d'Etat chinois rappelle d'abord que "la Ceinture et la Route" est une initiative de coopération internationale qui relie l'Asie à l'Europe "et s'étend naturellement vers le sud pour atteindre l'Afrique et à travers le Pacifique pour rejoindre l'Amérique latine".

Pour lui, le développement de l'Afrique est non seulement très important pour ce continent, mais aussi pour le monde entier et notamment pour la Chine. "Jusqu'à présent, la plupart des pays africains sont restés sous-développés", note-t-il. S'ils sont politiquement indépendants, ils adoptent néanmoins les idées de développement des pays développés. Or, pour ces pays à faible revenu, "les conditions de développement ne correspondent pas aux normes des pays développés".

Pour M. Lin, "toutes les théories ou expériences dépendent des conditions de développement. Les conditions pour les pays développés sont très différentes de celles des pays africains. Donc, dans ce cas-là, avec la théorie des pays développés, bien que les objectifs soient très louables, les pays africains ont toujours du mal à se développer".

Selon le doyen honoraire de l'Ecole nationale de développement de l'Université de Beijing (PKU), le développement de l'Afrique est très important pour la planète, car ce continent compte 1,1 milliard d'habitants, dont 70% ont moins de 30 ans. Faute d'emploi stable, beaucoup risqueront leur vie pour émigrer en Europe et aux Etats-Unis, entraînant très probablement des troubles. Bien sûr, la grande majorité d'entre eux resteront au pays, mais s'ils n'ont pas de travail, la situation sociale et politique ne pourra être stable.

"Le développement de la Chine exige un environnement international stable et un marché international prometteur. Dans le cadre de 'la Ceinture et la Route', nous construisons non seulement des infrastructures, mais offrons également des possibilités de coopération et des concepts de développement. En tant que pays en développement, la Chine compte une expérience et des théories de développement qui peuvent être adoptées relativement plus facilement par les pays africains", estime-t-il.


A l'intérieur de l'usine de Huajian, un chausseur chinois qui a fait d'importants investissements en Ethiopie. (Photo : Xinhuanet)

Au cours de la Conférence des conseillers, organisée par Xinhuanet, il a donné l'exemple de Huajian, un chausseur chinois qui a fait d'importants investissements en Ethiopie.

"Avant 2012, personne ne pensait possible d'investir dans le secteur manufacturier en Ethiopie, parce que c'était l'un des pays les plus pauvres d'Afrique. Personne ne pensait que l'Ethiopie deviendrait un jour une base manufacturière, développerait des industries à forte intensité de main-d'œuvre et vendrait ses produits sur les marchés internationaux", raconte-t-il.

Or, "Huajian a ouvert des usines en Ethiopie, vendu ses produits sur les marchés internationaux et créé un grand nombre d'emplois. Par conséquent, les acheteurs internationaux ont de plus en plus de confiance en l'Ethiopie et y ouvrent des centrales d'achat. De son côté, l'Ethiopie a également appris des expériences de la Chine pour devenir l'an dernier le premier pays hôte des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, en particulier dans le domaine des investissements manufacturiers", a-t-il poursuivi.

Egalement présent à cette conférence, Zhang Huarong, président du groupe Huajian, s'est dit "heureux" d'avoir investi depuis 2011 en Ethiopie, car malgré des difficultés rencontrées ces dernières années, ses usines fonctionnent désormais très bien là-bas, avec des bénéfices représentant 8% à 10% du chiffre d'affaires.

Zhang Ying, directrice générale de Huajian Ethiopie, a confié à Xinhua qu'en 2016, le CA de la filiale éthiopienne a atteint 20 millions de dollars. Il devrait atteindre les 30 millions cette année et 45 millions en 2018, selon elle.

Si l'Ethiopie veut vraiment résoudre son problème de développement et créer plus d'emplois, elle doit également s'inspirer d'une politique de réforme et d'ouverture à l'instar de la Chine, estime M. Lin. "Avant 'la Réforme et l'Ouverture', la Chine était une économie fermée, avec 80% de sa population en zone rurale. Aujourd'hui, la plupart des habitants, attirés par le secteur manufacturier, sont devenues citadins", a-t-il relevé, avant de conclure que cette expérience chinoise était utile pour les pays africains souhaitant éradiquer la pauvreté.

 
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Lin Yifu : l'Afrique s'intègre naturellement dans "la Ceinture et la Route"

French.xinhuanet.com | Publié le 2017-08-14 à 14:37


(Photo : Xinhuanet)

par CHEN Junxia, LIU Yifang, DING Yi, XU Liyu

BEIJING, 14 août (Xinhua) -- L'Afrique s'intègre naturellement dans l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route", a récemment confié à Xinhua Lin Yifu, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, à l'occasion d'une "Conférence des conseillers" organisée à Beijing.

En tant qu'économiste de renom international, celui qui est aujourd'hui conseiller du Conseil des Affaires d'Etat chinois rappelle d'abord que "la Ceinture et la Route" est une initiative de coopération internationale qui relie l'Asie à l'Europe "et s'étend naturellement vers le sud pour atteindre l'Afrique et à travers le Pacifique pour rejoindre l'Amérique latine".

Pour lui, le développement de l'Afrique est non seulement très important pour ce continent, mais aussi pour le monde entier et notamment pour la Chine. "Jusqu'à présent, la plupart des pays africains sont restés sous-développés", note-t-il. S'ils sont politiquement indépendants, ils adoptent néanmoins les idées de développement des pays développés. Or, pour ces pays à faible revenu, "les conditions de développement ne correspondent pas aux normes des pays développés".

Pour M. Lin, "toutes les théories ou expériences dépendent des conditions de développement. Les conditions pour les pays développés sont très différentes de celles des pays africains. Donc, dans ce cas-là, avec la théorie des pays développés, bien que les objectifs soient très louables, les pays africains ont toujours du mal à se développer".

Selon le doyen honoraire de l'Ecole nationale de développement de l'Université de Beijing (PKU), le développement de l'Afrique est très important pour la planète, car ce continent compte 1,1 milliard d'habitants, dont 70% ont moins de 30 ans. Faute d'emploi stable, beaucoup risqueront leur vie pour émigrer en Europe et aux Etats-Unis, entraînant très probablement des troubles. Bien sûr, la grande majorité d'entre eux resteront au pays, mais s'ils n'ont pas de travail, la situation sociale et politique ne pourra être stable.

"Le développement de la Chine exige un environnement international stable et un marché international prometteur. Dans le cadre de 'la Ceinture et la Route', nous construisons non seulement des infrastructures, mais offrons également des possibilités de coopération et des concepts de développement. En tant que pays en développement, la Chine compte une expérience et des théories de développement qui peuvent être adoptées relativement plus facilement par les pays africains", estime-t-il.


A l'intérieur de l'usine de Huajian, un chausseur chinois qui a fait d'importants investissements en Ethiopie. (Photo : Xinhuanet)

Au cours de la Conférence des conseillers, organisée par Xinhuanet, il a donné l'exemple de Huajian, un chausseur chinois qui a fait d'importants investissements en Ethiopie.

"Avant 2012, personne ne pensait possible d'investir dans le secteur manufacturier en Ethiopie, parce que c'était l'un des pays les plus pauvres d'Afrique. Personne ne pensait que l'Ethiopie deviendrait un jour une base manufacturière, développerait des industries à forte intensité de main-d'œuvre et vendrait ses produits sur les marchés internationaux", raconte-t-il.

Or, "Huajian a ouvert des usines en Ethiopie, vendu ses produits sur les marchés internationaux et créé un grand nombre d'emplois. Par conséquent, les acheteurs internationaux ont de plus en plus de confiance en l'Ethiopie et y ouvrent des centrales d'achat. De son côté, l'Ethiopie a également appris des expériences de la Chine pour devenir l'an dernier le premier pays hôte des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique, en particulier dans le domaine des investissements manufacturiers", a-t-il poursuivi.

Egalement présent à cette conférence, Zhang Huarong, président du groupe Huajian, s'est dit "heureux" d'avoir investi depuis 2011 en Ethiopie, car malgré des difficultés rencontrées ces dernières années, ses usines fonctionnent désormais très bien là-bas, avec des bénéfices représentant 8% à 10% du chiffre d'affaires.

Zhang Ying, directrice générale de Huajian Ethiopie, a confié à Xinhua qu'en 2016, le CA de la filiale éthiopienne a atteint 20 millions de dollars. Il devrait atteindre les 30 millions cette année et 45 millions en 2018, selon elle.

Si l'Ethiopie veut vraiment résoudre son problème de développement et créer plus d'emplois, elle doit également s'inspirer d'une politique de réforme et d'ouverture à l'instar de la Chine, estime M. Lin. "Avant 'la Réforme et l'Ouverture', la Chine était une économie fermée, avec 80% de sa population en zone rurale. Aujourd'hui, la plupart des habitants, attirés par le secteur manufacturier, sont devenues citadins", a-t-il relevé, avant de conclure que cette expérience chinoise était utile pour les pays africains souhaitant éradiquer la pauvreté.

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