Chengdu compte être au cœur des échanges sino-européens

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2017-05-16 à 11:47


Noeud ferroviaire de Chengdu (Xinhua/Xue Yubin)

Par Liu Ying et Li Li

BEIJING, 16 mai (Xinhua) -- Marco Polo a dû voyager plusieurs années pour atteindre la province chinoise du Sichuan (sud-ouest). Aujourd'hui, 11 heures suffissent pour aller de Paris à Chengdu, le chef-lieu du Sichuan, qui vient de devenir une zone de libre-échange en compagnie de six autres régions de la Chine.

CHENGDU, HUB AEROPORTUAIRE DE L'OUEST

Dans le cadre de l'initiative ''Ceinture et Route", qui entend relier l'Asie à l'Europe, Chengdu, l'un des points de départ de l'ancienne Route de la soie, se modernise et veut s'ouvrir davantage au monde extérieur. La ville aura son second aéroport international d'ici 2019 et deviendra la troisième ville chinoise ayant deux aéroports commerciaux après Beijing et Shanghai.

La construction de ce deuxième aéroport, lancée en 2016, n'est pas surprenante. L'actuel aéroport de Chengdu-Shuangliu est le quatrième plus fréquenté de la Chine, derrière Beijing, Shanghai et Guangzhou, et le plus fréquenté du Centre-Ouest du pays. Il dessert 270 villes, dont 95 à l'étranger sur cinq continents. Rien que pour l'Europe, on peut partir de Chengdu pour Paris, Amsterdam, Londres, Prague, Madrid, Francfort et Moscou.

Les capacités élargies du nouvel aéroport permettront également de renforcer l'attraction de la ville auprès des investisseurs. Chengdu abrite pas moins de 278 entreprises figurant dans le classement Fortune Global 500 du magazine Fortune, ainsi que les consulats de 16 pays. Elle est également jumelée avec 33 villes étrangères.

Avec 5 millions de passagers et 612.000 tonnes de fret en 2016, l'aéroport de Chengdu-Shuangliu est devenu le quatrième hub de Chine et fait partie des 50 premiers aéroports du monde en terme de passagers et de fret. L'aviation civile est donc appelée à devenir un moteur du développement économique dans la région.

Près de cet aéroport, une zone franche abrite un magasin où l'on peut acheter des produits européens à des prix intéressants. On aurait embarras du choix parmi les bières allemandes, le lait en poudre néerlandais, les biscuits, les chocolats et les jus de fruits français et belges. Grâce à une politique incitative, des sociétés peuvent déduire la part des capitaux non-commerciaux, ce qui réduit le coût de revient. Le prix des articles dans ce magasin est de 30% inférieur à ceux des magasins en centre-ville.

CHENGDU-EUROPE EXPRESS, VEDETTE DU FRET FERROVIAIRE

Les trains de fret reliant la Chine à l'Europe desservent de nombreuses villes chinoises et européennes.

La demande de services de trains de marchandises entre la Chine et l'Europe, une alternative au fret maritime - plus lent et plus risqué - et au fret aérien - plus coûteux - a explosé ces dernières années.

En juin 2016, les trains Chine-Europe ont effectué 2.000 trajets entre 25 villes chinoises et l'Europe, transportant pour 17 milliards de dollars de fret.

Chengdu-Europe Express est la vedette des trains de fret Chine-Europe. L'an dernier, 460 trains remplis de produits chinois, tels que produits électroniques et mécaniques et des vêtements, sont partis de Chengdu pour Lodz (Pologne), Tilburg (Pays-Bas) et Nuremberg (Allemagne), et ramènent en retour des vins, des jus de pomme et autres produits agroalimentaires européens.

Pour aller de Chengdu à Lodz, un train de fret a besoin de dix jours pour parcourir 9.826 km. Grâce à ce service de transport lancé en 2013, Chengdu et Lodz ont considérablement renforcé leurs relations. Les deux villes, devenues jumelles en 2015, ont mis en place chacune une agence chargée de faciliter les échanges bilatérales.

En 2016, Chengdu a livré à l'étranger un total de 73.000 tonnes de marchandises dont la valeur a totalisé quelque 1,56 milliard de dollars.

Ce hub ferroviaire du sud-ouest de la Chine aura trois lignes vers l'Europe. A la ligne centrale vers l'Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas, s'ajouteront une ligne méridionale vers la Turquie et une ligne septentrionale vers la Russie.

Chengdu prévoit d'envoyer cette année 1.000 trains de fret vers l'Europe, soit plus du double du nombre de l'an dernier. Ces trains de fret permettent de rapprocher davantage l'ouest de la Chine à l'Europe.


L'aéroport de Chengdu-Shuangliu, 4e hub aéroportuaire de Chine (Xinhua/Ding Ting)

DE PLUS EN PLUS DE ZONES INDUSTRIELLES

Chengdu accueille aussi de plus en plus de zones industrielles, telles que l'éco-quartier sino-français, la zone industrielle sino-allemande et la zone industrielle sino-sud-coréenne.

La société allemande SAP a construit une zone industrielle intelligente à Chengdu. Ce géant de logiciels envisage de dépenser 40 milliards de yuans (5,8 milliards de dollars) pour construire d'ici 2021 une zone industrielle dans le secteur de Tianfu à Chengdu. Cette zone comprendra des centres pour l'innovation des données, de la recherche et développement (R&D), le développement de talents, les achats mondiaux, la logistique intelligente ainsi que des installations de services éducatifs et médicaux. La fabrication intelligente sera son industrie essentielle.

L'éco-quartier franco-chinois de Chengdu veut se faire un modèle d'économie d'énergie et à bas carbone.

En s'inspirant des expériences de la France, et en combinant les spécialités de Chengdu, les deux parties veulent faire de ce quartier un modèle de développement à bas carbone, de réduction des émissions et d'économies d'énergie.

2,7 milliards de yuans (environ 390 millions de dollars) sont investis par la Société d'investissement dans les énergies du Sichuan (Chine) et Suez Environnement (France) dans cette zone, où la vie fonctionnera avec le gaz naturel.

"Par son envergure, ce projet constitue le plus grand projet d'énergie décentralisée au gaz naturel du sud-ouest de la Chine", assure Zhou Ling, chef du Bureau de promotion des parcs de coopération internationale du Quartier de développement économique et technologique de Chengdu.

L'éco-quartier, auquel participent plusieurs entreprises chinoises et françaises, constitue une plateforme majeure de coopération et d'investissement.

CITE DES SCIENCES

La Chine traverse actuellement une période de transformation de son économie qui lui permettra de passer du "fabriqué en Chine" à un modèle axé sur l'innovation, le "conçu en Chine".

Chengdu a simplifié les procédures d'immatriculation des entreprises, pris des mesures fermes en vue de protéger la propriété intellectuelle et lancé des réformes dans les universités afin d'encourager le transfert et la commercialisation de technologie.

Pour des sociétés de haute technologie étrangères, Chengdu est une ville internationale très attirante. "L'environnement d'investissement et de développement est très favorable pour les start-up ici", confie Lu Bo, un responsable de la filiale chinoise de la société française M2M, qui développe, conçoit et vend des systèmes multiéléments pour le contrôle non destructif (CND) d'éléments industriels par ultrasons.

Attiré par le grand potentiel de développement en Chine, M2M a ouvert en décembre 2013 son bureaux chinois à Chengdu, proposant ses systèmes pour répondre aux exigences industrielles dans les domaines de l'aéronautique, la sidérurgie, la pétrochimie, l'automobile et le nucléaire. Avec sa gamme de produits polyvalents et modulaires, M2M marche très bien en Chine.

 
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Chengdu compte être au cœur des échanges sino-européens

Publié le 2017-05-16 à 11:47 | french.xinhuanet.com


Noeud ferroviaire de Chengdu (Xinhua/Xue Yubin)

Par Liu Ying et Li Li

BEIJING, 16 mai (Xinhua) -- Marco Polo a dû voyager plusieurs années pour atteindre la province chinoise du Sichuan (sud-ouest). Aujourd'hui, 11 heures suffissent pour aller de Paris à Chengdu, le chef-lieu du Sichuan, qui vient de devenir une zone de libre-échange en compagnie de six autres régions de la Chine.

CHENGDU, HUB AEROPORTUAIRE DE L'OUEST

Dans le cadre de l'initiative ''Ceinture et Route", qui entend relier l'Asie à l'Europe, Chengdu, l'un des points de départ de l'ancienne Route de la soie, se modernise et veut s'ouvrir davantage au monde extérieur. La ville aura son second aéroport international d'ici 2019 et deviendra la troisième ville chinoise ayant deux aéroports commerciaux après Beijing et Shanghai.

La construction de ce deuxième aéroport, lancée en 2016, n'est pas surprenante. L'actuel aéroport de Chengdu-Shuangliu est le quatrième plus fréquenté de la Chine, derrière Beijing, Shanghai et Guangzhou, et le plus fréquenté du Centre-Ouest du pays. Il dessert 270 villes, dont 95 à l'étranger sur cinq continents. Rien que pour l'Europe, on peut partir de Chengdu pour Paris, Amsterdam, Londres, Prague, Madrid, Francfort et Moscou.

Les capacités élargies du nouvel aéroport permettront également de renforcer l'attraction de la ville auprès des investisseurs. Chengdu abrite pas moins de 278 entreprises figurant dans le classement Fortune Global 500 du magazine Fortune, ainsi que les consulats de 16 pays. Elle est également jumelée avec 33 villes étrangères.

Avec 5 millions de passagers et 612.000 tonnes de fret en 2016, l'aéroport de Chengdu-Shuangliu est devenu le quatrième hub de Chine et fait partie des 50 premiers aéroports du monde en terme de passagers et de fret. L'aviation civile est donc appelée à devenir un moteur du développement économique dans la région.

Près de cet aéroport, une zone franche abrite un magasin où l'on peut acheter des produits européens à des prix intéressants. On aurait embarras du choix parmi les bières allemandes, le lait en poudre néerlandais, les biscuits, les chocolats et les jus de fruits français et belges. Grâce à une politique incitative, des sociétés peuvent déduire la part des capitaux non-commerciaux, ce qui réduit le coût de revient. Le prix des articles dans ce magasin est de 30% inférieur à ceux des magasins en centre-ville.

CHENGDU-EUROPE EXPRESS, VEDETTE DU FRET FERROVIAIRE

Les trains de fret reliant la Chine à l'Europe desservent de nombreuses villes chinoises et européennes.

La demande de services de trains de marchandises entre la Chine et l'Europe, une alternative au fret maritime - plus lent et plus risqué - et au fret aérien - plus coûteux - a explosé ces dernières années.

En juin 2016, les trains Chine-Europe ont effectué 2.000 trajets entre 25 villes chinoises et l'Europe, transportant pour 17 milliards de dollars de fret.

Chengdu-Europe Express est la vedette des trains de fret Chine-Europe. L'an dernier, 460 trains remplis de produits chinois, tels que produits électroniques et mécaniques et des vêtements, sont partis de Chengdu pour Lodz (Pologne), Tilburg (Pays-Bas) et Nuremberg (Allemagne), et ramènent en retour des vins, des jus de pomme et autres produits agroalimentaires européens.

Pour aller de Chengdu à Lodz, un train de fret a besoin de dix jours pour parcourir 9.826 km. Grâce à ce service de transport lancé en 2013, Chengdu et Lodz ont considérablement renforcé leurs relations. Les deux villes, devenues jumelles en 2015, ont mis en place chacune une agence chargée de faciliter les échanges bilatérales.

En 2016, Chengdu a livré à l'étranger un total de 73.000 tonnes de marchandises dont la valeur a totalisé quelque 1,56 milliard de dollars.

Ce hub ferroviaire du sud-ouest de la Chine aura trois lignes vers l'Europe. A la ligne centrale vers l'Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas, s'ajouteront une ligne méridionale vers la Turquie et une ligne septentrionale vers la Russie.

Chengdu prévoit d'envoyer cette année 1.000 trains de fret vers l'Europe, soit plus du double du nombre de l'an dernier. Ces trains de fret permettent de rapprocher davantage l'ouest de la Chine à l'Europe.


L'aéroport de Chengdu-Shuangliu, 4e hub aéroportuaire de Chine (Xinhua/Ding Ting)

DE PLUS EN PLUS DE ZONES INDUSTRIELLES

Chengdu accueille aussi de plus en plus de zones industrielles, telles que l'éco-quartier sino-français, la zone industrielle sino-allemande et la zone industrielle sino-sud-coréenne.

La société allemande SAP a construit une zone industrielle intelligente à Chengdu. Ce géant de logiciels envisage de dépenser 40 milliards de yuans (5,8 milliards de dollars) pour construire d'ici 2021 une zone industrielle dans le secteur de Tianfu à Chengdu. Cette zone comprendra des centres pour l'innovation des données, de la recherche et développement (R&D), le développement de talents, les achats mondiaux, la logistique intelligente ainsi que des installations de services éducatifs et médicaux. La fabrication intelligente sera son industrie essentielle.

L'éco-quartier franco-chinois de Chengdu veut se faire un modèle d'économie d'énergie et à bas carbone.

En s'inspirant des expériences de la France, et en combinant les spécialités de Chengdu, les deux parties veulent faire de ce quartier un modèle de développement à bas carbone, de réduction des émissions et d'économies d'énergie.

2,7 milliards de yuans (environ 390 millions de dollars) sont investis par la Société d'investissement dans les énergies du Sichuan (Chine) et Suez Environnement (France) dans cette zone, où la vie fonctionnera avec le gaz naturel.

"Par son envergure, ce projet constitue le plus grand projet d'énergie décentralisée au gaz naturel du sud-ouest de la Chine", assure Zhou Ling, chef du Bureau de promotion des parcs de coopération internationale du Quartier de développement économique et technologique de Chengdu.

L'éco-quartier, auquel participent plusieurs entreprises chinoises et françaises, constitue une plateforme majeure de coopération et d'investissement.

CITE DES SCIENCES

La Chine traverse actuellement une période de transformation de son économie qui lui permettra de passer du "fabriqué en Chine" à un modèle axé sur l'innovation, le "conçu en Chine".

Chengdu a simplifié les procédures d'immatriculation des entreprises, pris des mesures fermes en vue de protéger la propriété intellectuelle et lancé des réformes dans les universités afin d'encourager le transfert et la commercialisation de technologie.

Pour des sociétés de haute technologie étrangères, Chengdu est une ville internationale très attirante. "L'environnement d'investissement et de développement est très favorable pour les start-up ici", confie Lu Bo, un responsable de la filiale chinoise de la société française M2M, qui développe, conçoit et vend des systèmes multiéléments pour le contrôle non destructif (CND) d'éléments industriels par ultrasons.

Attiré par le grand potentiel de développement en Chine, M2M a ouvert en décembre 2013 son bureaux chinois à Chengdu, proposant ses systèmes pour répondre aux exigences industrielles dans les domaines de l'aéronautique, la sidérurgie, la pétrochimie, l'automobile et le nucléaire. Avec sa gamme de produits polyvalents et modulaires, M2M marche très bien en Chine.

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