France/Présidentielle : remous au FN après le retrait de Marion Maréchal-Le Pen (SYNTHESE)

Publié le 2017-05-11 à 16:07 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 11 mai (Xinhua) -- Députée Front national du Vaucluse (sud-est de la France), Marion Maréchal-Le Pen, a annoncé mercredi son retrait de la vie politique deux jours après la défaite de sa tante Marine au second tour de l'élection présidentielle.

Elle ne sera donc pas candidate du FN aux prochaines élections législatives prévues les 11 et 18 juin, annonçant sa démission prochaine du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).

L'élue FN justifie sa décision dans une lettre publiée mercredi dans le journal Vaucluse Matin en invoquant des raisons personnelles. "J'ai beaucoup manqué à ma petite fille dans ses premières années si précieuses. Elle m'a aussi terriblement manquée. Il est essentiel que je puisse lui consacrer plus de temps", explique-t-elle.

La nièce de Marine Le Pen dit n'avoir jamais renoncé à l'idée de quitter un jour ou l'autre le monde politique pour une expérience dans la vie civile. "J'aime le monde de l'entreprise, je n'ai jamais cessé de le défendre durant mon mandat et j'aspire aujourd'hui à y travailler".

Seulement, pour beaucoup d'observateurs politiques, ce retrait au lendemain de la défaite électorale de Marine Le Pen ne peut être un simple hasard, d'autant qu'elle laisse la porte entrouverte pour son éventuel retour. "Vous savez que ce monde politique est le mien depuis toujours. A 27 ans, il est encore temps d'en sortir quelque temps (...) Je pense que l'époque des politiciens déconnectés du réel avec des décennies de mandat électif derrière eux est révolue", a-t-elle indiqué.

"L'idée que je me fais d'un bon chef politique", ajoute-t-elle, "impose que je bénéficie d'autres expériences que celles du succès électoral ou politique". A l'instar du PS, le FN connaît en interne une division relative à l'orientation du parti.

Marion Maréchal-Le Pen, qui incarne l'aile droite du parti, est opposée au camp de Marine Le Pen, piloté par Florian Philippot, qui a donné à la formation d'extrême droite une orientation un peu plus hybride du parti se voulant "ni droite ni gauche", et travaille depuis quelques années à la dédiabolisation du FN.

Cette ligne conduite par la présidente du FN est de plus en plus critiquée depuis sa défaite dimanche dernier au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron. Selon Christophe Barbier, éditorialiste à BFMTV, c'est bien des raisons politiques qui expliquent le retrait de Marion Maréchal-Le Pen.

"Le Front national n'y arrivera jamais tant qu'il n'aura pas complètement muté. Or, elle se rend compte que cette mutation, elle ne pourra pas l'opérer (...) Marine Le Pen n'est plus contestée à l'intérieur du parti. Seule Marion Maréchal pouvait prendre la tête d'une fronde contre la ligne incarnée par Florian Philippot", analyse M.Barbier.

Mais pour Marine Le Pen et ses proches, aucune raison politique n'explique le départ de Marion Maréchal-Le Pen. "Comme dirigeante politique, je regrette profondément la décision de Marion mais hélas, comme maman, je la comprends", a tweeté Marine Le Pen. Son vice-président, Florian Philippot, a indiqué sur BFMTV que "ce ne sont pas des raisons politiques" qui expliquent ce départ, mais "des raisons personnelles. Elle a elle-même indiqué son envie de vivre une autre expérience que la politique", a-t-il rappelé.

Quant à Jean-Marie Le Pen, cofondateur du parti, il qualifie la décision de sa petite-fille de "désertion". "S'il n'y a pas une raison gravissime à cette décision, je considère que c'est une désertion. On ne m'a pas demandé mon avis, mais si on me le demandait, j'y serais totalement hostile", a-t-il réagi au Figaro.

Et d'avertir des conséquences de ce départ pour le FN : "Cela va créer une grande déception. Bien au-delà de la (région) PACA, Marion représentait un espoir d'avenir pour pas mal de militants et d'électeurs du Front national (...) Qu'en pleine bataille législative, l'une des vedettes les plus aimées et admirées du mouvement défaille, cela peut avoir des conséquences terribles", a prédit M. Le Pen.

Marine Le Pen a annoncé dimanche après sa défaite le renouvellement du FN afin qu'il soit à la hauteur de l'attente des Français. "Je proposerai donc d'engager une transformation profonde de notre mouvement afin de constituer une nouvelle force politique que de nombreux Français appellent de leur voeux et qui est plus que jamais nécessaire au redressement du pays", a-t-elle déclaré.

french.xinhuanet.com

France/Présidentielle : remous au FN après le retrait de Marion Maréchal-Le Pen (SYNTHESE)

Publié le 2017-05-11 à 16:07 | french.xinhuanet.com

PARIS, 11 mai (Xinhua) -- Députée Front national du Vaucluse (sud-est de la France), Marion Maréchal-Le Pen, a annoncé mercredi son retrait de la vie politique deux jours après la défaite de sa tante Marine au second tour de l'élection présidentielle.

Elle ne sera donc pas candidate du FN aux prochaines élections législatives prévues les 11 et 18 juin, annonçant sa démission prochaine du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).

L'élue FN justifie sa décision dans une lettre publiée mercredi dans le journal Vaucluse Matin en invoquant des raisons personnelles. "J'ai beaucoup manqué à ma petite fille dans ses premières années si précieuses. Elle m'a aussi terriblement manquée. Il est essentiel que je puisse lui consacrer plus de temps", explique-t-elle.

La nièce de Marine Le Pen dit n'avoir jamais renoncé à l'idée de quitter un jour ou l'autre le monde politique pour une expérience dans la vie civile. "J'aime le monde de l'entreprise, je n'ai jamais cessé de le défendre durant mon mandat et j'aspire aujourd'hui à y travailler".

Seulement, pour beaucoup d'observateurs politiques, ce retrait au lendemain de la défaite électorale de Marine Le Pen ne peut être un simple hasard, d'autant qu'elle laisse la porte entrouverte pour son éventuel retour. "Vous savez que ce monde politique est le mien depuis toujours. A 27 ans, il est encore temps d'en sortir quelque temps (...) Je pense que l'époque des politiciens déconnectés du réel avec des décennies de mandat électif derrière eux est révolue", a-t-elle indiqué.

"L'idée que je me fais d'un bon chef politique", ajoute-t-elle, "impose que je bénéficie d'autres expériences que celles du succès électoral ou politique". A l'instar du PS, le FN connaît en interne une division relative à l'orientation du parti.

Marion Maréchal-Le Pen, qui incarne l'aile droite du parti, est opposée au camp de Marine Le Pen, piloté par Florian Philippot, qui a donné à la formation d'extrême droite une orientation un peu plus hybride du parti se voulant "ni droite ni gauche", et travaille depuis quelques années à la dédiabolisation du FN.

Cette ligne conduite par la présidente du FN est de plus en plus critiquée depuis sa défaite dimanche dernier au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron. Selon Christophe Barbier, éditorialiste à BFMTV, c'est bien des raisons politiques qui expliquent le retrait de Marion Maréchal-Le Pen.

"Le Front national n'y arrivera jamais tant qu'il n'aura pas complètement muté. Or, elle se rend compte que cette mutation, elle ne pourra pas l'opérer (...) Marine Le Pen n'est plus contestée à l'intérieur du parti. Seule Marion Maréchal pouvait prendre la tête d'une fronde contre la ligne incarnée par Florian Philippot", analyse M.Barbier.

Mais pour Marine Le Pen et ses proches, aucune raison politique n'explique le départ de Marion Maréchal-Le Pen. "Comme dirigeante politique, je regrette profondément la décision de Marion mais hélas, comme maman, je la comprends", a tweeté Marine Le Pen. Son vice-président, Florian Philippot, a indiqué sur BFMTV que "ce ne sont pas des raisons politiques" qui expliquent ce départ, mais "des raisons personnelles. Elle a elle-même indiqué son envie de vivre une autre expérience que la politique", a-t-il rappelé.

Quant à Jean-Marie Le Pen, cofondateur du parti, il qualifie la décision de sa petite-fille de "désertion". "S'il n'y a pas une raison gravissime à cette décision, je considère que c'est une désertion. On ne m'a pas demandé mon avis, mais si on me le demandait, j'y serais totalement hostile", a-t-il réagi au Figaro.

Et d'avertir des conséquences de ce départ pour le FN : "Cela va créer une grande déception. Bien au-delà de la (région) PACA, Marion représentait un espoir d'avenir pour pas mal de militants et d'électeurs du Front national (...) Qu'en pleine bataille législative, l'une des vedettes les plus aimées et admirées du mouvement défaille, cela peut avoir des conséquences terribles", a prédit M. Le Pen.

Marine Le Pen a annoncé dimanche après sa défaite le renouvellement du FN afin qu'il soit à la hauteur de l'attente des Français. "Je proposerai donc d'engager une transformation profonde de notre mouvement afin de constituer une nouvelle force politique que de nombreux Français appellent de leur voeux et qui est plus que jamais nécessaire au redressement du pays", a-t-elle déclaré.

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