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Les étudiants étrangers à la découverte de la Chine ancienne et moderne (PAPIER D'ANGLE)

Publié le 2017-05-08 à 21:46 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 8 mai (Xinhua) -- Bai Ying est le nom chinois de Tamara Bernal, une Equatorienne de 26 ans qui étudie la traduction et l'interprétation de l'espagnol vers le chinois au niveau postdoctoral.

La Chine a attiré, grâce à sa culture raffinée, de nombreux étudiants étrangers venus étudier et réaliser leurs rêves en Chine. Tamara est l'une d'entre eux. Peut-être ne sait-elle pas qu'il y a plus de 1.000 ans, la Chine était déjà une destination populaire pour les étudiants étrangers.

LA JOIE D'ACCUEILLIR DES AMIS VENUS DE LOIN

"Recevoir un ami qui vient de loin, n'est-ce pas la plus grande des joies ?" Cette citation, qui nous vient du philosophe chinois Confucius (551 av. J.-C. - 479 av. J.-C.), illustre bien l'esprit d'ouverture dans lequel ont été menés les tous premiers échanges internationaux. Tout au long des dynasties des Sui et des Tang (581 - 907 apr. J.-C.), la Chine, avec son économie développée et sa puissance nationale, fut le centre économique, politique et culturel de l'Asie. Dès le début de la dynastie des Sui, la Chine commença à accueillir un grand nombre d'étudiants étrangers. Pendant la dynastie des Tang, des étudiants étrangers furent envoyés en Chine par des pays tels que le Japon, l'Annam (actuel Vietnam) et les royaumes de Koryo, Paekche et Silla (actuelle Corée). Certains pays envoyèrent également des émissaires et des moines étudier en Chine. Le Japon, en particulier, envoya le plus grand nombre d'étudiants en Chine à cette époque.

Cette période a marqué un tournant dans l'histoire du Japon. En effet, le pays a entrepris une vaste réforme reposant sur l'envoi de plusieurs délégations en Chine, chargées d'apprendre de son système et de sa civilisation, qui étaient alors plus avancés qu'au Japon. Ces émissaires ont également étudié les codes et les grandes oeuvres des dynasties des Sui et des Tang. Outre ces envoyés de la Cour japonaise, des marins, des étudiants, des artisans et des bonzes japonais se sont également rendus en Chine à cette période.

Parmi les bonzes japonais qui ont étudié en Chine, Abe no Nakamaro mérite d'être mentionné. Issu d'une famille politique, il était connu pour son intelligence, son talent et son caractère studieux lorsqu'il était enfant. En 717, alors qu'il avait moins de 20 ans, Abe no Nakamaro a été sélectionné pour étudier en Chine grâce à son excellente connaissance du chinois. Après son arrivée à Chang'an, l'actuelle Xi'an, alors capitale de la Chine, ce jeune bonze japonais a obtenu l'autorisation spéciale d'étudier à l'Académie impériale, l'institution éducative la plus élevée de Chine à l'époque. Après des années d'études assidues, il est parvenu à obtenir le grade de "jinshi", c'est-à-dire de lettré reçu au concours de la Cour impériale, le grade le plus élevé des examens mandarinaux.

Ayant adopté le nom chinois de Chao Heng, Abe no Nakamaro était très apprécié par la Cour impériale pour ses compétences et son érudition. Poète d'exception qui a échangé avec les grands hommes de lettres chinois de son temps, il est mort en 770 à Chang'an. Les générations suivantes ont salué sa contribution à la diffusion de la civilisation chinoise au Japon et à la promotion de l'amitié entre les deux pays.

Outre Abe no Nakamaro, d'autres étudiants japonais ont également joué un rôle important dans le développement du Japon en exerçant une grande influence sur la politique, l'économie, la langue et la religion de leur pays, participant ainsi au rayonnement de la culture des Tang à l'étranger.

APPRENDRE DES ETRANGERS POUR MIEUX PROSPERER

Au milieu du XIXe siècle, la dynastie Qing, freinée par sa politique de fermeture, n'a pas su rattraper le rythme de développement de l'Occident, soutenu par la révolution industrielle. Il a alors essuyé une série d'échecs, vécus par le pays comme une humiliation amère et indélébile.

Pour résister à l'invasion des puissances occidentales, un groupe de responsables et d'experts a lancé l'idée d'"apprendre des étrangers pour mieux les combattre". Pour eux, il était impératif de reconnaître que la Chine était à la traîne et devait apprendre les technologies avancées des pays occidentaux.

Au terme de débats houleux, un premier groupe d'élèves chinois a été envoyé par la cour impériale aux Etats-Unis. De 1872 à 1875, l'Empire Qing a envoyé aux Etats-Unis 120 élèves, âgés en moyenne de douze ans, au cours de quatre missions.

Après leur arrivée aux Etats-Unis, ces jeunes se sont rapidement adaptés à la vie américaine. Mais la campagne d'obstruction des forces conservatrices du gouvernement Qing a fini par porter ses fruits. Le programme d'études, qui devait durer 15 ans, a été annulé et tous les élèves chinois à l'étranger ont été rappelés. A leur retour en Chine, ces élèves ont été victimes de sarcasmes. Cependant, ils ne se sont pas laissés impressionner et ont par la suite joué un rôle essentiel dans divers domaines.

Parmi eux, Zhan Tianyou est devenu le "père des chemins de fer chinois" : il a en effet supervisé la construction du chemin de fer Beijing-Kalgan (connue aujourd'hui sous le nom de Zhangjiakou), encore en service aujourd'hui, en tant qu'ingénieur en chef du projet. Tang Shaoyi est quant à lui devenu le premier Premier ministre de la République de Chine en 1912. La même année, Tang Guo'an est devenu le premier président de l'Université Tsinghua, l'une des plus réputées de Chine. Les autres élèves revenus de l'étranger ont également manifesté leurs talents dans des domaines aussi variés que la diplomatie, les télécommunications, l'éducation et l'industrie minière, entre autres.

Dans une certaine mesure, ces enfants partis étudier à l'étranger ont mis fin à la longue politique de fermeture de la Chine, marquant le début de la participation de la Chine au développement mondial.

La politique de réforme et d'ouverture lancée par la Chine dans les années 1970 a provoqué une deuxième vague d'études à l'étranger. Une myriade d'étudiants chinois est partie à l'étranger pour apprendre les technologies avancées et les concepts enseignés dans le reste du monde. Après leur retour, ils sont devenus les piliers de la réforme et de l'ouverture du pays et ont assisté au "miracle économique chinois".

Au début de la réforme et de l'ouverture, de nombreux étudiants chinois à l'étranger se demandaient quand la Chine pourrait rattraper les pays développés. Aujourd'hui, de plus en plus d'étudiants chinois à l'étranger choisissent de retourner dans leur pays parce que la Chine a un taux de croissance plus rapide.

ETUDIER EN CHINE ET APPRENDRE LE CHINOIS A TRAVERS LE MONDE

Au cours de ces trente années de réforme et d'ouverture et à mesure que l'influence de la Chine s'accroît, de plus en plus d'étudiants chinois ont exprimé le souhait de partir à l'étranger. En même temps, le potentiel économique de la Chine et le charme unique de la culture traditionnelle chinoise ont attiré davantage d'étudiants étrangers dans le pays.

En 2015, on dénombrait 1,26 million d'étudiants chinois à l'étranger, soit un quart du nombre total d'étudiants faisant leurs études à l'étranger dans le monde. Parallèlement, 397.600 étudiants étrangers ont choisi de faire leurs études en Chine, soit 8% des étudiants internationaux faisant leurs études à l'étranger, selon le rapport annuel sur la situation des étudiants chinois à l'étranger en 2016 publié par le Centre pour la Chine et la mondialisation.

Ces dernières années, le nombre d'étudiants étrangers qui apprennent le chinois a également augmenté. Selon les statistiques de la Direction générale des Instituts Confucius, on dénombrait 512 Instituts Confucius dans 140 pays et territoires à la fin de l'année 2016. Pas moins de 1.073 programmes de classes Confucius avaient été lancés dans des lycées ou collèges locaux en partenariat avec les Instituts Confucius, mettant des enseignants et des ressources pédagogiques à disposition des établissements.

Depuis le lancement de l'initiative chinoise "La Ceinture et la Route" en 2013, le nombre d'étudiants étrangers en Chine a augmenté. Pour de nombreux étudiants étrangers, cette initiative, qui vise à favoriser le développement et la prospérité de tous les pays, a servi de plateforme pour réaliser leurs rêves.

Devenir diplomate est le rêve de Tamara. "Pour devenir un excellent diplomate, il faut apprendre la langue et la culture des pays concernés", souligne-t-elle.

"La Chine est un pays qui se développe rapidement et qui est un partenaire commercial clé de l'Equateur. Par conséquent, de plus en plus d'Equatoriens apprennent le chinois. Apprendre le chinois offre de grandes opportunités", affirme-t-elle.

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