France/Présidentielle : les Français s'appêtent à retourner dimanche dans les bureaux de vote (SYNTHESE)
Publié le 2017-05-06 à 16:06 | french.xinhuanet.com
PARIS, 6 mai (Xinhua) -- Les Français s'apprêtent à retourner dimanche dans les bureaux de vote pour départager les deux finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, au programme radicalement opposé. Le candidat d'En marche !, Emmanuel Macron, est-il en passe de devenir président de la République ? A cette question, les sondages répondent par l'affirmative.
Les dernières enquêtes, publiées vendredi, soit deux jours avant le second tour, annoncent sans exception la victoire d'Emmanuel Macron avec 61 à 62% des intentions de vote, contre 38 à 40% pour la candidate du Front national (FN) Marine Le Pen.
Le sondage Harris Interactive pour LCP donne M. Macron gagnant avec 62% (+1), contre 38% pour Mme Le Pen. Les mêmes chiffres ont été annoncés par un sondage Odoxa-Dentsu Conulting pour Le point et Elabe pour BFMTV et L'Express.
Ipsos Steria pour France télévisions et Radio France crédite également Emmanuel Macron de 61,5% des intentions de vote au second tour, contre 38,5% pour la candidate du FN.
A cette probable défaite s'ajoute une fin de campagne difficile pour la candidate du FN. Alors que son adversaire s'offre des bains de foule (Rodez, Tarn), Marine Le Pen enchaîne des visites mouvementées.
La candidate du FN a été accueillie par des jets d'oeufs jeudi en Dol-de-Bretagne, lors d'une visite du siège du transporteur routier Guisnel. Même accueil mouvementé à Reims vendredi, Mme Le Pen a été chahutée par des manifestants alors qu'elle visitait la cathédrale de la ville.
Jeudi dernier, c'est son père Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du FN qui s'est montré peu satisfait de la prestation de sa fille lors du débat face à Emmanuel Macron. "C'était (le débat de l'entre-deux-tours) peut-être à l'avantage de M. Macron, mais ça n'était pas à celui de Marine Le Pen qui a manqué de hauteur", a déclaré à la presse M. Le Pen.
Mais si tout semble ainsi converger vers une victoire du candidat d'En marche ! dimanche prochain, une large victoire, gage de légitimité et d'autorité pour M. Macron, n'est pas assurée.
Le refus de Jean-Luc Mélenchon (19,2%) de donner une consigne de vote en faveur de M. Macron, mais aussi celui de certains élus du parti Les Républicains (Eric Ciotti, Nadine Morano, Henri Gaino etc.), ou militants radicaux de droite, de voter pour Emmanuel Macron risque de faire monter le taux d'abstention ou de vote blanc.
Un sondage quotidien de l'Ifop annonce une possible baisse du taux de participation au second tour, avec seulement 71% d'électeurs, soit une baisse de 7 points comparé au premier tour (77,8%). Ipsos Sopra Steria pour France télévisions et Radio France indique dans son enquête publiée vendredi que 48% de ceux qui envisagent de voter blanc ou nul sont certains de le faire.
Et un fort taux d'abstention ou de vote blanc pourra avoir comme conséquence une victoire avec un faible score pour Emmanuel Macron, qui aura ainsi du mal à asseoir une légitimité et une autorité pour gouverner.
Tout le contraire pour Mme Le Pen, pour qui un faible score d'Emmanuel Macron serait synonyme de légitimité et de reconnaissance pour le FN, toujours considéré comme un parti d'extrême droite.
L'objectif est donc clair selon Marion Maréchal-Le Pen : à défaut de gagner, faire du FN la première force de l'opposition. "L'objectif c'est la victoire, et à défaut, 40% nous positionnerait particulièrement bien pour être l'opposition ou peut-être même la majorité dans cette Assemblée", a déclaré l'élue et nièce de Marine Le Pen dans une interview accordée à Boursorama et L'Opinion.
"Le FN est un parti qui, dans l'esprit des Français est perçu comme un parti comme les autres", a rajouté Marion Maréchal-Le Pen. La campagne de dédiabolisation du FN, engagée par Marine Le Pen depuis quelques années, semble fonctionner.
La preuve par les succès électoraux qu'a connu le FN ces dernières années. Mme Le Pen s'est non seulement qualifiée au second tour de cette présidentielle, mais elle a battu le record jamais enregistré par le FN à une élection avec 7,5 millions des voix.
Soit plus d'un million de voix de plus que son père Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2012 (6,4 millions, 17,9%). Aux dernières élections régionales de 2015, le FN a obtenu 6,8 millions de voix.
Conscient de cet enjeu du second tour, le président François Hollande a déclaré vendredi qu'il "faut qu'il y ait le score le plus élevé pour Emmanuel Macron et donc, forcément le plus bas pour l'extrême droite". Les Français décideront ce dimanche.