France/Législatives : Macron pourrait obtenir une forte majorité parlementaire (PAPIER GENERAL)

Publié le 2017-05-04 à 20:02 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 4 mai (Xinhua) -- S'il est élu président de la République française le 7 mai prochain, le candidat d'En Marche!, Emmanuel Macron, pourrait obtenir une forte majorité lors des prochaines élections législatives des 11 et 18 juin prochains avec 249 à 286 députés, selon un sondage OpinionWay - SLPV analytics pour "Les Echos" et Radio Classique publié mercredi.

L'enquête d'opinion a été réalisée pour les circonscriptions métropolitaines hors Corse, soit 535 sièges sur 577. La droite et le centre (Les Républicains et l'UDI) recueilleraient de 200 à 210 sièges, soit à peu près leur niveau en 2012, ne parvenant pas à imposer une cohabitation au futur président français.

La gauche serait en revanche fortement affaiblie avec 28 à 43 sièges estimés pour le Parti socialiste (PS) et 6 à 8 députés pour le Front de gauche. Le Front National obtiendrait 15 à 25 députés, lui permettant de constituer un groupe parlementaire, comme ce fut déjà le cas en 1986 avec 35 sièges.

"PAS IMPOSSIBLE QU'EN MARCHE! ATTEIGNE LA MAJORITE ABSOLUE"

"Cela montre qu'il n'est pas impossible qu'En Marche! atteigne la majorité absolue dans l'hypothèse haute, avec les Français de l'étranger et l'outre-mer", a commenté Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d'OpinionWay.

Cette enquête s'appuie sur des sondages d'intention de vote au premier tour des législatives, par force politique, avec pour hypothèse que chaque grand courant représenté à la présidentielle présenterait des candidats.

Alors qu'en 2012, les duels gauche-droite étaient la norme du second tour, réunissant 420 sièges, l'offre politique de 2017 semble beaucoup plus éclatée, selon Bruno Jeanbart. Cela traduit "l'émergence de quatre forces politiques assez proches électoralement, des 19,5% de Jean-Luc Mélenchon aux 24% d'Emmanuel Macron", a-t-il précisé.

Selon les projections, il y aurait 90 à 116 duels EM/FN, 180 duels EM/droite, 46 duels EM/gauche, 154 duels droite/FN, une trentaine de triangulaires et 6 à 32 duels gauche/FN.

"QUATRE SCENARIOS POSSIBLES AU LENDEMAIN DES ELECTIONS LEGISLATIVES"

L'hypothèse d'une majorité absolue en faveur d'Emmanuel Macron n'est pas "impossible mais difficile à réaliser", a pour sa part indiqué Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean Jaurès, dans une interview publiée mercredi dans le quotidien français Le Monde.

Ce cas de figure est le premier des "quatre scénarios possibles au lendemain des élections législatives" développé par l'expert français.

Selon lui, le premier serait le scénario "Hollande 2012" ou "Mitterrand 1981" : "Emmanuel Macron gagne la présidentielle et il y a un effet de souffle considérable. Les Français sont cohérents et confirment leur vote, mieux, ils l'amplifient, et le président dispose d'une majorité absolue", a-t-il expliqué, soulignant que "même le général de Gaulle, en 1958, n'avait pas eu de majorité absolue à l'Assemblée nationale".

Le deuxième serait "un scénario à la Merkel" : "un score remarquable, mais pas de majorité absolue et donc l'obligation d'une coalition", selon Gilles Finchelstein. Afin d'obtenir une majorité, la question de la coalition serait alors posée aussi bien pour les socialistes que pour les Républicains "et le choix de la participation pourrait provoquer une scission dans l'un ou l'autre camp. On voit d'ailleurs se dessiner, au PS et chez Les Républicains, des lignes de fracture entre ceux qui pourraient participer et ceux qui s'y refuseraient absolument", a-t-il ajouté.

Le troisième scénario serait celui "des majorités d'idées". "On gouverne avec une majorité relative, mais sans le 49.3 et, selon les textes, on essaie de s'appuyer une fois d'un côté, une fois de l'autre", a expliqué l'expert français.

Le quatrième et dernier scénario serait "la cohabitation de combat" dès le début du quinquennat, donnant lieu à une "confrontation spectaculaire entre deux légitimités - présidentielle et parlementaire - totalement inédite. On entrerait dans une zone inconnue", a-t-il indiqué.

CES ELECTIONS POURRAIENT "CONSACRER UNE RE-PARLEMENTARISATION DU REGIME"

Gilles Finchelstein a également évoqué "la conjonction de trois phénomènes" qui pourraient "consacrer une re-parlementarisation du régime" en modifiant en profondeur et de façon radicale le fonctionnement du Parlement. Le premier est l'interdiction de l'usage du 49.3 plus d'une fois par session parlementaire décidée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce qui rendrait toute gouvernance impossible sans majorité forte.

Le deuxième est la loi sur le non-cumul décidée par François Hollande, qui entrera en vigueur pour la première fois lors des prochaines élections législatives : "un certain nombre de grandes figures de la vie politique française sont en train de choisir leur collectivité locale plutôt que l'Assemblée nationale", a souligné le directeur général de la Fondation Jean Jaurès.

Troisième phénomène selon lui, la "jurisprudence Macron", c'est-à-dire le profond renouvellement des parlementaires qui ne sera pas uniquement le résultat du non-cumul des mandats. Pour Gilles Finchelstein, cela pourra également résulter du retrait volontaire de certains hauts responsables politiques tels que les deux anciens Premiers ministres Bernard Cazeneuve et Jean-Marc Ayrault et le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne seraient pas candidats.

"Finalement, on aura donc une Assemblée avec des pouvoirs beaucoup plus importants, pas de 49.3 pour imposer des textes et beaucoup de nouvelles figures. Le paysage politique en sera profondément transformé", a-t-il conclu.

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France/Législatives : Macron pourrait obtenir une forte majorité parlementaire (PAPIER GENERAL)

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PARIS, 4 mai (Xinhua) -- S'il est élu président de la République française le 7 mai prochain, le candidat d'En Marche!, Emmanuel Macron, pourrait obtenir une forte majorité lors des prochaines élections législatives des 11 et 18 juin prochains avec 249 à 286 députés, selon un sondage OpinionWay - SLPV analytics pour "Les Echos" et Radio Classique publié mercredi.

L'enquête d'opinion a été réalisée pour les circonscriptions métropolitaines hors Corse, soit 535 sièges sur 577. La droite et le centre (Les Républicains et l'UDI) recueilleraient de 200 à 210 sièges, soit à peu près leur niveau en 2012, ne parvenant pas à imposer une cohabitation au futur président français.

La gauche serait en revanche fortement affaiblie avec 28 à 43 sièges estimés pour le Parti socialiste (PS) et 6 à 8 députés pour le Front de gauche. Le Front National obtiendrait 15 à 25 députés, lui permettant de constituer un groupe parlementaire, comme ce fut déjà le cas en 1986 avec 35 sièges.

"PAS IMPOSSIBLE QU'EN MARCHE! ATTEIGNE LA MAJORITE ABSOLUE"

"Cela montre qu'il n'est pas impossible qu'En Marche! atteigne la majorité absolue dans l'hypothèse haute, avec les Français de l'étranger et l'outre-mer", a commenté Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d'OpinionWay.

Cette enquête s'appuie sur des sondages d'intention de vote au premier tour des législatives, par force politique, avec pour hypothèse que chaque grand courant représenté à la présidentielle présenterait des candidats.

Alors qu'en 2012, les duels gauche-droite étaient la norme du second tour, réunissant 420 sièges, l'offre politique de 2017 semble beaucoup plus éclatée, selon Bruno Jeanbart. Cela traduit "l'émergence de quatre forces politiques assez proches électoralement, des 19,5% de Jean-Luc Mélenchon aux 24% d'Emmanuel Macron", a-t-il précisé.

Selon les projections, il y aurait 90 à 116 duels EM/FN, 180 duels EM/droite, 46 duels EM/gauche, 154 duels droite/FN, une trentaine de triangulaires et 6 à 32 duels gauche/FN.

"QUATRE SCENARIOS POSSIBLES AU LENDEMAIN DES ELECTIONS LEGISLATIVES"

L'hypothèse d'une majorité absolue en faveur d'Emmanuel Macron n'est pas "impossible mais difficile à réaliser", a pour sa part indiqué Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean Jaurès, dans une interview publiée mercredi dans le quotidien français Le Monde.

Ce cas de figure est le premier des "quatre scénarios possibles au lendemain des élections législatives" développé par l'expert français.

Selon lui, le premier serait le scénario "Hollande 2012" ou "Mitterrand 1981" : "Emmanuel Macron gagne la présidentielle et il y a un effet de souffle considérable. Les Français sont cohérents et confirment leur vote, mieux, ils l'amplifient, et le président dispose d'une majorité absolue", a-t-il expliqué, soulignant que "même le général de Gaulle, en 1958, n'avait pas eu de majorité absolue à l'Assemblée nationale".

Le deuxième serait "un scénario à la Merkel" : "un score remarquable, mais pas de majorité absolue et donc l'obligation d'une coalition", selon Gilles Finchelstein. Afin d'obtenir une majorité, la question de la coalition serait alors posée aussi bien pour les socialistes que pour les Républicains "et le choix de la participation pourrait provoquer une scission dans l'un ou l'autre camp. On voit d'ailleurs se dessiner, au PS et chez Les Républicains, des lignes de fracture entre ceux qui pourraient participer et ceux qui s'y refuseraient absolument", a-t-il ajouté.

Le troisième scénario serait celui "des majorités d'idées". "On gouverne avec une majorité relative, mais sans le 49.3 et, selon les textes, on essaie de s'appuyer une fois d'un côté, une fois de l'autre", a expliqué l'expert français.

Le quatrième et dernier scénario serait "la cohabitation de combat" dès le début du quinquennat, donnant lieu à une "confrontation spectaculaire entre deux légitimités - présidentielle et parlementaire - totalement inédite. On entrerait dans une zone inconnue", a-t-il indiqué.

CES ELECTIONS POURRAIENT "CONSACRER UNE RE-PARLEMENTARISATION DU REGIME"

Gilles Finchelstein a également évoqué "la conjonction de trois phénomènes" qui pourraient "consacrer une re-parlementarisation du régime" en modifiant en profondeur et de façon radicale le fonctionnement du Parlement. Le premier est l'interdiction de l'usage du 49.3 plus d'une fois par session parlementaire décidée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce qui rendrait toute gouvernance impossible sans majorité forte.

Le deuxième est la loi sur le non-cumul décidée par François Hollande, qui entrera en vigueur pour la première fois lors des prochaines élections législatives : "un certain nombre de grandes figures de la vie politique française sont en train de choisir leur collectivité locale plutôt que l'Assemblée nationale", a souligné le directeur général de la Fondation Jean Jaurès.

Troisième phénomène selon lui, la "jurisprudence Macron", c'est-à-dire le profond renouvellement des parlementaires qui ne sera pas uniquement le résultat du non-cumul des mandats. Pour Gilles Finchelstein, cela pourra également résulter du retrait volontaire de certains hauts responsables politiques tels que les deux anciens Premiers ministres Bernard Cazeneuve et Jean-Marc Ayrault et le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne seraient pas candidats.

"Finalement, on aura donc une Assemblée avec des pouvoirs beaucoup plus importants, pas de 49.3 pour imposer des textes et beaucoup de nouvelles figures. Le paysage politique en sera profondément transformé", a-t-il conclu.

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