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De l'ADN d'êtres humains disparus découvert dans une grotte sans restes squelettiques

Publié le 2017-04-29 à 02:42 | french.xinhuanet.com

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WASHINGTON, 28 avril (Xinhua) -- Une équipe internationale de chercheurs a récupéré avec succès de l'ADN d'humains anciens dans les sédiments d'une grotte où aucun vestige squelettique n'a été retrouvé, révèle une étude publiée jeudi.

La technique de relevé extrêmement sensible utilisée par cette équipe est même parvenue à identifier des séquences d'ADN de ces hommes de l'antiquité dans des endroits où la présence de l'espèce disparue de Neandertal avait été supposée mais pas démontrée, indique cette étude publiée par le journal américain Science.

"C'est une grande découverte", a déclaré Chris Stinger, anthropologue du Musée d'histoire naturelle de Londres, qui n'a pas participé à cette étude.

"Toute personne qui fouille des sites du pléistocène devrait maintenant inscrire [la recherche d'ADN humaine dans les sédiments] dans la liste des choses à faire", a estimé M. Stringer.

Il existe a de nombreux sites préhistoriques en Europe et en Asie contenant des outils et d'autres artefacts de fabrication humaine, cependant les squelettes d'êtres humains de l'antiquité sont rares et ils ne sont pas toujours adaptés pour permettre des analyses génétiques.

Les chercheurs de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste en Allemagne ont par conséquent recherché de nouveaux moyens pour obtenir de l'ADN d'êtres humains antiques.

"Nous savons que plusieurs composantes des sédiments peuvent retenir l'ADN", a expliqué Matthias Mayer, de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste en Allemagne, directeur d'ouvrage de cette étude. "C'est pourquoi nous avons décidé d'étudier si l'ADN hominidée pouvait survivre dans les sédiments sur les sites archéologiques dont on sait qu'ils ont été occupés par des anciens hominidés".

À cette fin, M. Meyer et son équipe ont collaboré avec un important réseau de chercheurs pour fouiller sept sites archéologiques où l'on sait que des ancêtres de l'homme ont vécu, en Belgique, en Croatie, en France, en Russie et en Espagne.

Au total, ils ont collecté 85 échantillons de sédiments remontant de 14.000 à plus de 550.000 ans.

En utilisant de très petites quantités de matériau, les chercheurs sont parvenus à récupérer et à analyser des fragments d'ADN mitochondrial, c'est-à-dire le matériau génétique issu des mitochondries ou "usines à énergie" de la cellule, et ils les ont identifiés comme appartenant à douze familles de mammifères différentes dont des espèces éteintes comme le mammouth laineux, le rhinocéros laineux, l'ours des cavernes et la hyène des cavernes.

Pour récupérer de l'ADN d'anciens êtres humains dans ces échantillons, ils ont développé un "appât à ADN" produit à partir d'ADN mitochondrial humain moderne, afin d'extraire les séquences qui y ressemblaient le plus.

Il s'avère que huit échantillons de sédiment provenant de quatre de ces cavernes contenait de l'ADN mitochondrial de Neandertal provenant d'un ou plusieurs individus, tandis qu'un échantillon d'une autre caverne contenait de l'ADN d'hominidés de Denisova, une autre espèce humaine éteinte depuis longtemps.

La plupart de ces échantillons provenaient de couches archéologiques ou de sites dans lesquels aucun os ou dent de Neandertal n'avait été trouvé auparavant.

"En récupérant l'ADN hominidé dans les sédiments, nous sommes en mesure de détecter la présence de groupes hominidés sur des sites et dans des régions où cela ne peut être réalisé par d'autres méthodes", a indiqué dans un communiqué Svante Paabo, directeur du département de génétique évolutionniste au sein de l'Institut Max Planch d'anthropologie évolutionniste, et co-directeur d'ouvrage.

"Cela montre que les analyses d'ADN des sédiments sont une procédure archéologique très utile, qui pourrait devenir une opération de routine à l'avenir".

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