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La Chine publie les possibles adresses des fugitifs accusés de corruption

Publié le 2017-04-28 à 13:21 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 28 avril (Xinhua) -- Les autorités chinoises ont publié jeudi des informations concernant 22 personnes suspectées de corruption et qui sont en fuite à l'étranger, incluant leurs possibles déplacements.

Ces informations comprennent le nom, le sexe, le numéro de carte d'identité, l'ancien titre, le crime présumé, la date d'arrivée dans le pays actuel et le numéro de document de voyage de chaque suspect, selon un communiqué publié par le Bureau du rapatriement des fugitifs et de la récupération des biens relevant du groupe central de coordination anti-corruption.

Les informations sur l'adresse actuelle de ces suspects sont très précises, avec le nom des rues où ils sont supposés habiter.

Parmi les 22 suspects, dix se trouveraient aux Etats-Unis, cinq au Canada, quatre en Nouvelle-Zélande, et les trois autres respectivement en Australie, à Saint-Christophe et au Royaume-Uni.

Ils sont âgés de 33 à 75 ans. Le premier s'est enfui en 1998, selon un rapport affiché sur le site Internet de la Commission centrale de contrôle de la discipline (CCCD) du Parti communiste chinois.

Il s'agit de la première fois que les autorités anti-corruption de la Chine publient une notification donnant des informations aussi précises sur les fugitifs à l'étranger, a indiqué Gao Bo, un responsable de la CCCD. "Tous les 22 suspects figurent sur la notice rouge d'Interpol des 100 fugitifs les plus recherchés. La publication de cette notification signifie que leur dernier espoir de fuite est perdu".

Dans l'affaire concernant Wang Liming, ancien chef de la filiale à Hainan de la Banque de Chine, qui est soupçonné de faute professionnelle, l'emplacement possible de sa résidence actuelle serait la "Voltaire Drive, Riverside, à Los Angeles, en Californie, aux Etats-Unis", selon la notification.

Il aurait profité de son poste pour comploter avec d'autres individus et émettre illégalement des lettres de crédit sans négociation réelle ni garantie, causant d'énormes pertes d'actifs publics.

Dans une autre affaire, Cheng Muyang, ancien président de la Hong Kong Jiadali Investment Co., Ltd. et ancien directeur de la filiale à Beijing de la Beifang International Advertisement Company, est soupçonné de détournement de fonds et dissimulation de biens acquis illégalement. Il habiterait dans le "quartier d'Oak Ridge, à Vancouver, au Canada", d'après la notification.

Par rapport aux autres fugitifs figurant sur la notice rouge d'Interpol, la capture de ces 22 individus est plus difficile, a révélé Liu Jianchao, directeur adjoint du Bureau national de la prévention de la corruption.

"Certaines affaires se trouvent dans une phase cruciale pour les résoudre, et nous devons exercer une plus grande pression sur les suspects", a expliqué M. Liu.

En date du 31 mars, 365 suspects impliqués dans des crimes liés au devoir, tels que le détournement et la corruption, ont été déclarés comme étant en fuite à l'étranger, et 581 autres ont été portés disparus, précise le document.

Certains de ces fugitifs ont changé d'identité depuis l'émission de la notice rouge d'Interpol. Certains hésitent à se livrer à la police, alors que d'autres continuent d'échapper aux autorités, selon le document.

Les informations ont été publiées sur la base de renseignements du public et grâce à la coopération avec d'autres autorités. En recevant des pistes, les autorités concernées garantissent la protection des droits et intérêts des informateurs. D'autres informations sur davantage de fugitifs seront publiées en temps opportun, poursuit le document.

"Nous espérons que les Chinois d'outre-mer, les citoyens étrangers d'origine chinoise et les amis étrangers aideront à identifier les fugitifs, et ne leur fourniront pas de lieu pour se cacher", note le document.

Le public peut donner des informations pertinentes aux autorités chinoises via le site Internet http://www.12388.gov.cn/ztzz/.

Les pays concernés doivent respecter les conventions internationales et coopérer en matière d'application de la loi. Ils doivent soutenir la campagne anti-corruption de la Chine en ne cachant pas les fugitifs ni en leur permettant de transférer leurs biens acquis illégalement, indique cette notification.

"La Chine respecte les lois des autres pays et est prête à coopérer avec eux. Nous appelons les pays concernés à ne pas chercher seulement leurs intérêts économiques en délivrant aux personnes soupçonnées de corruption des passeports et des visas via des systèmes d'immigration économique", poursuit la notification. "Les passeports et les visas déjà délivrés doivent être annulés au plus tôt".

Il est mentionné dans la notification que les autorités feront preuve de clémence à l'égard des fugitifs qui rentrent de leur plein gré en Chine pour se rendre à la justice et avouer leurs crimes.

Cette notification montre clairement la tolérance zéro de la Chine à la corruption et sa volonté de coopérer avec les services de détection et de répression et les appareils judiciaires étrangers.

En publiant des informations précises, les autorités souhaitent obtenir un plus grand soutien de la part des médias, de la police et des résidents locaux qui ne connaissent peut-être pas le passé des suspects, a déclaré Wang Wenhua, vice-doyenne de la Faculté de droit de l'Université des langues étrangères de Beijing.

En poursuivant en Chine et à l'étranger les "tigres" (responsables corrompus de haut niveau) et les "mouches" (responsables corrompus de l'échelon de base) dans le cadre d'opérations spéciales, telles que "Sky Net" et "Fox Hunt", la campagne a resserré le filet au cours des cinq dernières années et il n'existe presque plus aucune chance de fuite, avertit la notification.

A la date du 31 mars, la Chine avait capturé 2.873 fugitifs dans plus de 90 pays et régions et avait récupéré 8,99 milliards de yuans (130 millions de dollars), dont 476 étaient des anciens responsables et environ 40 figuraient sur la notice rouge d'Interpol.

Dans un rapport publié mardi sur son site Internet, la CCCD a annoncé que 19 suspects fugitifs avaient fui la Chine en 2016, contre 31 en 2015 et 101 en 2014.

La forte baisse de ce nombre illustre les progrès importants obtenus dans le rapatriement des fugitifs corrompus et dans la récupération de leurs biens illégalement acquis, affirme ce rapport.

(contact du rédacteur : xinhuafr@xinhua.org)

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