France/Présidentielle : Macron/Le Pen, deux visions opposées s'affrontent au second tour (SYNTHESE)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2017-04-24 à 14:41


PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle du mouvement En Marche ! prononce un discours lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Paris, en France. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle du 7 mai. (Photo : Jose Rodriguez)

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Les résultats provisoires du premier tour de l'élection présidentielle française, annoncés dimanche soir, placent Emmanuel Macron en tête du classement avec 23,7%, suivi de la candidate du Front national, Marine Le Pen avec 21, 7%. Le second tour opposera ainsi deux visions du monde radicalement différentes : l'une libérale et ouverte au monde, incarnée par M. Macron, et l'autre nationaliste et populiste défendue par Marine Le Pen.

La candidate du Front national (FN) est connue pour ses positions tranchées sur des questions d'importance internationale, comme l'immigration, l'Europe, ou encore la lutte contre le terrorisme. Pourfendeuse de la mondialisation, Mme Le Pen a théorisé pendant la campagne le protectionnisme "intelligent", visant à faire face à la concurrence internationale. Et le "patriotisme économique", censé libérer le pays des contraintes européennes. La candidate du FN veut rétablir les frontières nationales et sortir de l'espace Schengen.

Concernant l'immigration et la lutte contre le terrorisme, elle a promis la limitation du nombre d'entrées légales en France, la suppression du droit du sol et l'expulsion des clandestins ainsi que des étrangers fichés S. "Nous devons retrouver nos frontières et arrêter l'immigration, parce que les Français n'en peuvent plus. Nous n'avons plus rien à offrir", a-t-elle affirmé. La lutte contre le terrorisme passera également par l'expulsion de tous les étrangers en lien avec le fondamentalisme et l'interdiction et la dissolution des organismes liés aux fondamentalismes islamiques.

Selon Marine Le Pen, le grand enjeu de cette élection c'est la mondialisation, les Français auraient un choix à faire au second tour : "Soit nous continuons sur la voie d'une dérégulation totale sans frontières et sans protection avec comme conséquence les délocalisations, la concurrence internationale déloyale, l'immigration de masse, la libre circulation des terroristes ; soit la France des frontières qui protègent nos emplois, notre pouvoir d'achat, notre sécurité et notre identité nationale", a-t-elle déclaré dimanche soir après l'annonce des résultats.

Une vision totalement opposée à celle de son adversaire Emmanuel Macron, qui rejette toute idée de retrait de la France de l'Union européenne. "J'ai l'Europe au coeur, parce qu'elle nous rend plus forts", a-t-il déclaré lors du dernier débat télévisé, tout en plaidant en faveur d'une Europe qui protège. Le candidat d'En marche ! promet la création de 10.000 emplois de policiers et de gendarmes et la mise en place d'un renseignement "réactif et efficace" pour lutter contre le terrorisme, en dehors des frontières dans le cadre de la coalition.


HENIN-BEAUMONT (FRANCE), 24 avril (Xinhua) -- Marine Le Pen (centre), candidate à la présidentielle du Front national salue ses partisans lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Hénin-Beaumont, en France. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle du 7 mai. (Photo : Chen Yichen)

Sur l'immigration, M. Macron rappelle que la France est un vieux pays d'immigration, et entend surtout promouvoir ce qu'il qualifie d'"immigration de la connaissance", en facilitant l'octroi de "visas talents" aux créateurs d'entreprises, investisseurs, chercheurs ou artistes. L'ancien ministre de l'Economie avait d'ailleurs salué en janvier dernier, lors d'une visite en Allemagne, la décision de la chancelière Merkel d'accueillir un million de migrants en 2015, et reproché à l'Europe de ne pas "réagir comme elle aurait dû" face à la crise migratoire.

Invité de France 2, Brice Teinturier, politologue et directeur de l'Institut de sondages IPSOS, voit ce second tour comme un duel entre deux France : "Les électeurs d'Emmanuel Macron plus aisés, plus optimistes, plus ouverts à la mondialisation et plus préoccupés des enjeux économiques, et ceux de Marine Le Pen qui représentent tout le contraire, c'est-à-dire, plus populaires et inquiets car ils sont taraudés par les enjeux d'immigration, d'insécurité et de terrorisme."

Le candidat du mouvement En marche ! engrange déjà des soutiens du front républicain, notamment les partis classiques (la droite et la gauche), qui ont appelé à faire barrage au FN et à son programme en votant Emmanuel Macron. "Il nous faut être à la hauteur du moment, j'appelle à battre le plus fortement et le plus puissamment possible le Front national en votant pour Emmanuel Macron", a déclaré Benoît Hamon. Le candidat socialiste dit faire à travers ce choix une distinction claire entre un adversaire politique (Macron) et une ennemie de la République (Le Pen).

Le candidat de la droite, François Fillon, aussi a appelé ses militants à voter pour M. Macron, rappelant que le FN a une histoire qui est connue pour sa violence et son intolérance. Selon le candidat de la droite, le programme économique et social du FN mènerait la France à la faillite, et à la sortie de l'euro. "L'extrémisme ne peut qu'apporter malheur et division à la France. Dès lors il n'y a pas d'autres choix que de voter contre l'extrême droite. Je voterai donc en faveur d'Emmanuel Macron", a-t-il déclaré.

Présidentielle/France : François Fillon reconnaît sa défaite

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- François Fillon, candidat à la présidentielle du parti Les Républicains prononce un discours lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Paris, en France. M. Fillon a reconnu sa défaite dimanche soir et a appelé à voter pour E. Macron au second tour, le 7 mai. (Photo : Nicolas Zeitoun)

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France/Présidentielle : Macron/Le Pen, deux visions opposées s'affrontent au second tour (SYNTHESE)

Publié le 2017-04-24 à 14:41 | french.xinhuanet.com


PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle du mouvement En Marche ! prononce un discours lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Paris, en France. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle du 7 mai. (Photo : Jose Rodriguez)

PARIS, 24 avril (Xinhua) -- Les résultats provisoires du premier tour de l'élection présidentielle française, annoncés dimanche soir, placent Emmanuel Macron en tête du classement avec 23,7%, suivi de la candidate du Front national, Marine Le Pen avec 21, 7%. Le second tour opposera ainsi deux visions du monde radicalement différentes : l'une libérale et ouverte au monde, incarnée par M. Macron, et l'autre nationaliste et populiste défendue par Marine Le Pen.

La candidate du Front national (FN) est connue pour ses positions tranchées sur des questions d'importance internationale, comme l'immigration, l'Europe, ou encore la lutte contre le terrorisme. Pourfendeuse de la mondialisation, Mme Le Pen a théorisé pendant la campagne le protectionnisme "intelligent", visant à faire face à la concurrence internationale. Et le "patriotisme économique", censé libérer le pays des contraintes européennes. La candidate du FN veut rétablir les frontières nationales et sortir de l'espace Schengen.

Concernant l'immigration et la lutte contre le terrorisme, elle a promis la limitation du nombre d'entrées légales en France, la suppression du droit du sol et l'expulsion des clandestins ainsi que des étrangers fichés S. "Nous devons retrouver nos frontières et arrêter l'immigration, parce que les Français n'en peuvent plus. Nous n'avons plus rien à offrir", a-t-elle affirmé. La lutte contre le terrorisme passera également par l'expulsion de tous les étrangers en lien avec le fondamentalisme et l'interdiction et la dissolution des organismes liés aux fondamentalismes islamiques.

Selon Marine Le Pen, le grand enjeu de cette élection c'est la mondialisation, les Français auraient un choix à faire au second tour : "Soit nous continuons sur la voie d'une dérégulation totale sans frontières et sans protection avec comme conséquence les délocalisations, la concurrence internationale déloyale, l'immigration de masse, la libre circulation des terroristes ; soit la France des frontières qui protègent nos emplois, notre pouvoir d'achat, notre sécurité et notre identité nationale", a-t-elle déclaré dimanche soir après l'annonce des résultats.

Une vision totalement opposée à celle de son adversaire Emmanuel Macron, qui rejette toute idée de retrait de la France de l'Union européenne. "J'ai l'Europe au coeur, parce qu'elle nous rend plus forts", a-t-il déclaré lors du dernier débat télévisé, tout en plaidant en faveur d'une Europe qui protège. Le candidat d'En marche ! promet la création de 10.000 emplois de policiers et de gendarmes et la mise en place d'un renseignement "réactif et efficace" pour lutter contre le terrorisme, en dehors des frontières dans le cadre de la coalition.


HENIN-BEAUMONT (FRANCE), 24 avril (Xinhua) -- Marine Le Pen (centre), candidate à la présidentielle du Front national salue ses partisans lors d'un rassemblement à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017 à Hénin-Beaumont, en France. Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle du 7 mai. (Photo : Chen Yichen)

Sur l'immigration, M. Macron rappelle que la France est un vieux pays d'immigration, et entend surtout promouvoir ce qu'il qualifie d'"immigration de la connaissance", en facilitant l'octroi de "visas talents" aux créateurs d'entreprises, investisseurs, chercheurs ou artistes. L'ancien ministre de l'Economie avait d'ailleurs salué en janvier dernier, lors d'une visite en Allemagne, la décision de la chancelière Merkel d'accueillir un million de migrants en 2015, et reproché à l'Europe de ne pas "réagir comme elle aurait dû" face à la crise migratoire.

Invité de France 2, Brice Teinturier, politologue et directeur de l'Institut de sondages IPSOS, voit ce second tour comme un duel entre deux France : "Les électeurs d'Emmanuel Macron plus aisés, plus optimistes, plus ouverts à la mondialisation et plus préoccupés des enjeux économiques, et ceux de Marine Le Pen qui représentent tout le contraire, c'est-à-dire, plus populaires et inquiets car ils sont taraudés par les enjeux d'immigration, d'insécurité et de terrorisme."

Le candidat du mouvement En marche ! engrange déjà des soutiens du front républicain, notamment les partis classiques (la droite et la gauche), qui ont appelé à faire barrage au FN et à son programme en votant Emmanuel Macron. "Il nous faut être à la hauteur du moment, j'appelle à battre le plus fortement et le plus puissamment possible le Front national en votant pour Emmanuel Macron", a déclaré Benoît Hamon. Le candidat socialiste dit faire à travers ce choix une distinction claire entre un adversaire politique (Macron) et une ennemie de la République (Le Pen).

Le candidat de la droite, François Fillon, aussi a appelé ses militants à voter pour M. Macron, rappelant que le FN a une histoire qui est connue pour sa violence et son intolérance. Selon le candidat de la droite, le programme économique et social du FN mènerait la France à la faillite, et à la sortie de l'euro. "L'extrémisme ne peut qu'apporter malheur et division à la France. Dès lors il n'y a pas d'autres choix que de voter contre l'extrême droite. Je voterai donc en faveur d'Emmanuel Macron", a-t-il déclaré.

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