France/Présidentielle: dans le centre de Strasbourg, les électeurs se pressent aux urnes (REPORTAGE)

Publié le 2017-04-23 à 22:41 | french.xinhuanet.com

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STRASBOURG, 23 avril (Xinhua) -- La capitale européenne du Grand-Est de la France bruissait dimanche d'une effervescence toute particulière à l'occasion du premier tour de l'élection présidentielle qui avait déjà mobilisé, à la mi-journée, de nombreux citoyens strasbourgeois dans les bureaux de vote du centre-ville, a constaté Xinhua.

Le calme qui règne traditionnellement à Strasbourg lors du repos dominical semblait comme évaporé dimanche matin. Dans les rues du centre-ville de la cité touristique alsacienne, où siègent de nombreuses institutions européennes, on pouvait observer une activité inhabituelle.

La longue file d'attente qui s'étirait dans le quartier historique de la Petite France, devant les bureaux de vote abrités par l'école Saint-Thomas, donnait à penser que l'élection présidentielle la plus disputée de la Ve République mobilisait largement la population de cette ville de centre gauche.

A l'entrée des bureaux de vote 107 et 108, un agent d'accueil donnait des consignes à chaque électeur pour éviter une trop longue attente estimée à plus de 20 minutes. "Je n'ai jamais vu autant de monde! Nettement plus qu'en 2012. Cela n'a rien de comparable", estimait Gilles, un lobbyiste d'une cinquantaine d'années. Avant de se féliciter: "C'est rassurant quant à la santé démocratique de notre pays".

Sylvie, styliste, qui habite à deux pas, revenait pour la seconde fois. "Tout à l'heure, c'était la ruée", expliquait-elle, s'insérant à nouveau dans la queue. "Cette campagne a été vraiment pénible... J'ai longtemps été sceptique, mais il y a trois semaines, je me suis décidée et j'ai choisi de voter pour le candidat socialiste Benoît Hamon par conviction. C'est celui qui est le plus proche de mes idées", confiait-elle.

Nicolas, enseignant dans un quartier difficile, a fait le même choix. "Je me sens profondément européen. Et je refuse de me laisser influencer par les sondages et de voter utile pour Emmanuel Macron ! Je me suis d'ailleurs disputé avec certains de mes amis à ce sujet", glissait-il.

Le choix du candidat d'En Marche!, Bernard, architecte, le revendiquait, lui, haut et fort. "C'est la seule façon de faire barrage à l'extrême droite de Marine Le Pen", affirmait-il.

Margot, étudiante en dentaire, votait quant à elle pour la première fois à la présidentielle. "Je suis allée écouter Jean-Luc Mélenchon en meeting. Je crois en ses idées. Cette campagne a permis de vrais débats, notamment sur les réseaux sociaux. Mes amis proches partagent mon point de vue, mais tous les autres étudiants de ma promotion préfèrent voter pour François Fillon, car ils pensent qu'il défendra mieux leurs intérêts", a-t-elle déclaré à Xinhua.

Dans le quartier proche de la gare de Strasbourg, où la mixité sociale est plus marquée qu'au centre-ville, Xinhua a là aussi observé, à la mi-journée, une affluence notable devant les bureaux de vote 207 et 210. Les électeurs faisaient patiemment la queue dans la cour du gymnase de l'école, où ils allaient glisser leur bulletin dans l'urne. Interrogé par Xinhua, un scrutateur sortait de sa réserve pour confier qu'"à midi, au bureau 207, sur 1.000 inscrits, 300 personnes avaient voté, tandis qu'au bureau 210, sur près de 1.300 inscrits, 350 électeurs l'avaient déjà fait".

Devant les affiches de campagne maculées de tags et de commentaires en tout genre, des électeurs s'attardaient pour échanger quelques mots. Nadine, jeune cuisinière dans un restaurant à la mode de la capitale européenne, se réjouissait. "On dirait bien que le taux de participation est élevé! C'est super. J'ai choisi Jean-Luc Mélenchon et j'espère qu'il va gagner", s'enthousiasmait-elle. Des propos qui suscitaient la désapprobation marquée de deux dames âgées pour qui le chef de la ligne radicale "est un extrémiste". Refusant de faire connaître leur vote, ces anciennes commerçantes ont cependant expliqué à Xinhua qu'elles ne votaient pas pour Emmanuel Macron car "son projet de réforme de l'impôt sur la fortune fait peur".

Paul, retraité, n'a pas non plus souhaité indiquer quel candidat avait obtenu son vote, tout en faisant remarquer que, selon lui, la pile des bulletins de vote pour Emmanuel Macron semblait plus haute que les autres, laissant entendre que l'ancien ministre de l'Economie du président Hollande ne séduisait pas forcément autant que cela avait été dit pendant la campagne.

Deniz, réfugié kurde naturalisé Français, sur le pas de son restaurant situé à une centaine de mètres du bureau de vote, observait avec circonspection les allées et venues des électeurs. Sans hésiter, il a déclaré à Xinhua: "J'ai choisi Jean-Luc Mélenchon car il est le seul à avoir un vrai discours sur la paix".

Reste que l'électorat strasbourgeois n'est pas représentatif de la région Grand-Est, où Marine Le Pen enregistre, d'élection en élection, des scores toujours plus importants.

french.xinhuanet.com

France/Présidentielle: dans le centre de Strasbourg, les électeurs se pressent aux urnes (REPORTAGE)

Publié le 2017-04-23 à 22:41 | french.xinhuanet.com

STRASBOURG, 23 avril (Xinhua) -- La capitale européenne du Grand-Est de la France bruissait dimanche d'une effervescence toute particulière à l'occasion du premier tour de l'élection présidentielle qui avait déjà mobilisé, à la mi-journée, de nombreux citoyens strasbourgeois dans les bureaux de vote du centre-ville, a constaté Xinhua.

Le calme qui règne traditionnellement à Strasbourg lors du repos dominical semblait comme évaporé dimanche matin. Dans les rues du centre-ville de la cité touristique alsacienne, où siègent de nombreuses institutions européennes, on pouvait observer une activité inhabituelle.

La longue file d'attente qui s'étirait dans le quartier historique de la Petite France, devant les bureaux de vote abrités par l'école Saint-Thomas, donnait à penser que l'élection présidentielle la plus disputée de la Ve République mobilisait largement la population de cette ville de centre gauche.

A l'entrée des bureaux de vote 107 et 108, un agent d'accueil donnait des consignes à chaque électeur pour éviter une trop longue attente estimée à plus de 20 minutes. "Je n'ai jamais vu autant de monde! Nettement plus qu'en 2012. Cela n'a rien de comparable", estimait Gilles, un lobbyiste d'une cinquantaine d'années. Avant de se féliciter: "C'est rassurant quant à la santé démocratique de notre pays".

Sylvie, styliste, qui habite à deux pas, revenait pour la seconde fois. "Tout à l'heure, c'était la ruée", expliquait-elle, s'insérant à nouveau dans la queue. "Cette campagne a été vraiment pénible... J'ai longtemps été sceptique, mais il y a trois semaines, je me suis décidée et j'ai choisi de voter pour le candidat socialiste Benoît Hamon par conviction. C'est celui qui est le plus proche de mes idées", confiait-elle.

Nicolas, enseignant dans un quartier difficile, a fait le même choix. "Je me sens profondément européen. Et je refuse de me laisser influencer par les sondages et de voter utile pour Emmanuel Macron ! Je me suis d'ailleurs disputé avec certains de mes amis à ce sujet", glissait-il.

Le choix du candidat d'En Marche!, Bernard, architecte, le revendiquait, lui, haut et fort. "C'est la seule façon de faire barrage à l'extrême droite de Marine Le Pen", affirmait-il.

Margot, étudiante en dentaire, votait quant à elle pour la première fois à la présidentielle. "Je suis allée écouter Jean-Luc Mélenchon en meeting. Je crois en ses idées. Cette campagne a permis de vrais débats, notamment sur les réseaux sociaux. Mes amis proches partagent mon point de vue, mais tous les autres étudiants de ma promotion préfèrent voter pour François Fillon, car ils pensent qu'il défendra mieux leurs intérêts", a-t-elle déclaré à Xinhua.

Dans le quartier proche de la gare de Strasbourg, où la mixité sociale est plus marquée qu'au centre-ville, Xinhua a là aussi observé, à la mi-journée, une affluence notable devant les bureaux de vote 207 et 210. Les électeurs faisaient patiemment la queue dans la cour du gymnase de l'école, où ils allaient glisser leur bulletin dans l'urne. Interrogé par Xinhua, un scrutateur sortait de sa réserve pour confier qu'"à midi, au bureau 207, sur 1.000 inscrits, 300 personnes avaient voté, tandis qu'au bureau 210, sur près de 1.300 inscrits, 350 électeurs l'avaient déjà fait".

Devant les affiches de campagne maculées de tags et de commentaires en tout genre, des électeurs s'attardaient pour échanger quelques mots. Nadine, jeune cuisinière dans un restaurant à la mode de la capitale européenne, se réjouissait. "On dirait bien que le taux de participation est élevé! C'est super. J'ai choisi Jean-Luc Mélenchon et j'espère qu'il va gagner", s'enthousiasmait-elle. Des propos qui suscitaient la désapprobation marquée de deux dames âgées pour qui le chef de la ligne radicale "est un extrémiste". Refusant de faire connaître leur vote, ces anciennes commerçantes ont cependant expliqué à Xinhua qu'elles ne votaient pas pour Emmanuel Macron car "son projet de réforme de l'impôt sur la fortune fait peur".

Paul, retraité, n'a pas non plus souhaité indiquer quel candidat avait obtenu son vote, tout en faisant remarquer que, selon lui, la pile des bulletins de vote pour Emmanuel Macron semblait plus haute que les autres, laissant entendre que l'ancien ministre de l'Economie du président Hollande ne séduisait pas forcément autant que cela avait été dit pendant la campagne.

Deniz, réfugié kurde naturalisé Français, sur le pas de son restaurant situé à une centaine de mètres du bureau de vote, observait avec circonspection les allées et venues des électeurs. Sans hésiter, il a déclaré à Xinhua: "J'ai choisi Jean-Luc Mélenchon car il est le seul à avoir un vrai discours sur la paix".

Reste que l'électorat strasbourgeois n'est pas représentatif de la région Grand-Est, où Marine Le Pen enregistre, d'élection en élection, des scores toujours plus importants.

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