HARBIN, 18 avril (Xinhua) -- Les étudiants d'une université chinoise ont découvert dimanche avec surprise un nouvel ajout à leurs distributeurs automatiques. A côté de leurs nouilles instantanées et boissons préférées étaient proposés des kits de dépistage du VIH.

L'Université de médecine de Harbin est le deuxième établissement d'enseignement supérieur de la province du Heilongjiang (nord-est) à vendre des kits de dépistage dans un distributeur automatique.

Cela s'inscrit dans le cadre d'un programme lancé par l'Association de prévention et de contrôle des maladies sexuellement transmissibles et du VIH/SIDA pour faire face à la transmission du VIH au sein des campus.

Neuf distributeurs automatiques proposant des kits de dépistage du VIH étaient installés dans cinq universités à l'échelle nationale fin 2016, note l'association.

Chaque kit est vendu au prix réduit de 30 yuans (4,38 dollars), contre 286 yuans sur le marché.

Zhao Donghui, spécialiste du VIH au Centre de prévention et de contrôle des maladies (CPCM) de la province du Heilongjiang, explique la procédure : une personne achète le kit, puis collecte son échantillon d'urine et le déposer dans le réceptacle.

Le personnel du CPCM est alerté par un capteur connecté au réceptacle. Il récupère l'échantillon, effectue le test et publie les résultats sur Internet, précise-t-il.

Seule la personne ayant utilisé le kit peut accéder aux résultats en se rendant sur le site officiel du centre et en entrant un numéro de code spécial, affirme M. Zhao.

"L'ensemble du processus est anonyme", note-t-il.

Fin septembre 2016, la Chine comptait 654.000 personnes atteintes par le VIH, selon les chiffres officiels publiés par le Centre national de prévention et de contrôle des maladies (CNPCM) de Chine.

La transmission par les relations sexuelles représente 94% des 96.000 nouveaux cas rapportés sur les neuf premiers mois de 2016. Les jeunes sont le groupe où la progression du VIH est la plus rapide.

En tout, 2.321 étudiants âgés de 15 à 24 ans ont fait l'objet d'un dépistage positif, soit un nombre plus de quatre fois supérieur à celui de 2010.

Wu Zunyou, responsable chargé de la prévention du Sida et du VIH relevant du CNPCM, indique que cette hausse des nouveaux cas du VIH sur les campus, en particulier entre de jeunes hommes, doit être un signal d'alarme.

"J'ai rencontré des centaines d'étudiants atteints du VIH, et c'est avec tristesse que j'ai appris qu'ils n'en savaient pas suffisamment sur la protection", explique M. Wu.

Un étudiant ayant révélé son homosexualité à l'Agence de presse Xinhua note que son petit-ami et lui-même envisagent d'utiliser le distributeur automatique. Il indique qu'il se montre prudent et se rend tous les trois mois au centre local de prévention et de contrôle des maladies pour un dépistage.

"C'est une question de santé, et il n'y a aucune raison d'être gêné", déclare cet étudiant sous couvert de l'anonymat.

L'étudiant nigérian Akinkunmi Okekunli participant à un programme d'échange estime que donner aux étudiants les moyens de connaître leur état de santé est une bonne chose.

A l'Université d'Ibadan, d'où il vient, des consultations et dépistages gratuits sont aussi disponibles.

Le nombre de dépistages du VIH effectués en Chine est passé de 60 millions en 2010 à 140 millions en 2015.

(contact du rédacteur : xinhuafr@xinhua.org)