NAIROBI, 3 avril (Xinhua) -- Les rebelles sud-soudanais fidèles à l'ex-vice-président Riek Machar ont fait vœu lundi de ne plus jamais libérer de travailleurs étrangers capturés près des gisements de pétrole de la région du nord du pays, en proie aux conflits.

Le porte-parole de l'Armée populaire de libération du Soudan-en opposition (APLS-IO), William Deng Gatjiath, a déclaré que le mouvement ne gracierait plus les travailleurs du pétrole étrangers capturés, après la libération la semaine dernière de trois de ces travailleurs étrangers par les rebelles.

"C'est le dernier avertissement pour eux (les travailleurs du pétrole étrangers) pour leur dire de quitter la région, car nous ne libèrerons plus aucun de ceux que nous capturerons", a-t-il révélé.

"Ce sont eux qui prolongent le conflit car ils aident le gouvernement à acquérir davantage d'armes et de matériel", a-t-il ajouté.

M. Gatjiah a également révélé que l'ingénieur pakistanais et les deux Indiens travaillant pour la compagnie pétrolière Dar avaient été libérés à la demande des gouvernements indien et pakistanais.

L'APLS-IO a également libéré en mars huit travailleurs humanitaires employés par l'organisation caritative Samaritan's Purse, basée aux États-Unis, et capturés dans le comté de Mayendit dans l'État d'Unité dans le nord du pays, État du Soudan du Sud déclaré en famine par les Nations unies en février, avec plus de 100.000 personnes en famine et un million d'autres au bord de la famine.

Le mois dernier, six travailleurs humanitaires dont quatre Kenyans sont tombés dans une embuscade et ont été tués par des tireurs non identifiés le long de la route de Juba-Pibor, portant à 80 le nombre de travailleurs humanitaires abattus depuis l'éclatement du conflit dans ce pays en décembre 2013.

Le porte-parole rebelle a également affirmé que les travailleurs humanitaires nationaux comme étrangers pourraient librement accéder aux zones contrôlées par les rebelles.

"Encore aujourd'hui ils (les travailleurs humanitaires) travaillent en permanence dans les zones que nous avons libérées car ceux qui souffrent sont notre communauté. Nous n'avons pas besoin de gêner les déplacements de travailleurs humanitaires", a-t-il dit.

L'économie du Soudan du Sud, dépendante de l'activité pétrolière, est frappée par une hyperinflation de 835% causée par le recul de la production pétrolière, de plus de 350.000 barils par jour (bpj) à moins de 130.000 bpj, en conséquence du conflit qui perdure depuis plus de trois ans.

Les enlèvements de travailleurs pétroliers récents pourraient réduire encore les espoirs du gouvernement d'union nationale de transition de redresser l'économie fragilisée grâce aux recettes pétrolières.