Présidentielle : lâché par Valls, Hamon appelle la gauche à se rassembler (SYNTHÈSE)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2017-03-29 à 22:59

France/élection présidentielle : second tour de la primaire de la gauche
Photo d'archives: Benoît Hamon part d'un bureau de vote lors du second tour de la primaire de la gauche à Trappes, en France, le 29 janvier 2017.  (Xinhua/ Hubert Lechat)

PARIS, 29 mars (Xinhua) -- L'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui s'était pourtant engagé à soutenir le vainqueur de la primaire de la gauche, a annoncé mercredi qu'il votera pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l'élection présidentielle. Dans la foulée, Benoît Hamon a appelé les communistes et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à "unir leurs forces".

Confronté à de nombreuses défections dans ses rangs, très bas dans les sondages, et assommé par la "trahison" de son rival à la primaire Manuel Valls, le candidat du Parti socialiste a lancé mercredi un "appel solennel" aux électeurs de gauche.

"La gauche, pour gagner, doit se rassembler et j'appelle à ce qu'elle le fasse maintenant. (...) J'appelle désormais tous les électeurs, ceux qui sont engagés dans la lutte contre les injustices, j'appelle les sociaux-démocrates intimement attachés au progrès social et à la démocratie, mais aussi le Parti communiste, les communistes et Pierre Laurent, les insoumis et Jean-Luc Mélenchon, à réunir leurs forces aux miennes", a déclaré Benoît Hamon lors d'une allocution devant la presse à son QG de campagne.

Le candidat du PS a également demandé aux électeurs de gauche de "sanctionner ceux qui se prêtent à ce jeu morbide", faisant allusion aux déclarations de Manuel Valls, mercredi matin.

"Je vous demande de réagir, je vous demande de sanctionner ceux qui se prêtent à ce jeu morbide et je vous demande en même temps de tourner la page de cette vieille politique, de tourner le dos à ces politiciens qui ne croient plus en rien et qui vont là où le vent va, au mépris de toute conviction", a-t-il dit.

Dans la matinée, Manuel Valls, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis sa défaite à la primaire de la gauche en janvier, a officialisé son soutien à son ancien ministre de l'Économie, devenu le leader du parti En Marche ! "Je voterai pour Emmanuel Macron. Je prends mes responsabilités", a-t-il déclaré sur les ondes de BFMTV/RMC, invoquant un "choix de raison".

Interrogé sur Europe 1 quelques minutes après cette annonce, Emmanuel Macron a répondu à Manuel Valls : "Je le remercie, [mais] je serai le garant du renouvellement des visages, du renouvellement des pratiques."

Manuel Valls, qui avait quitté le gouvernement en décembre dernier pour se lancer dans la course à l'investiture de sa famille politique, a expliqué "ne vouloir prendre aucun risque pour la République" alors que les sondages donnent la candidate d'extrême droite Marine Le Pen qualifiée pour le second tour de l'élection présidentielle.

L'ancien Premier ministre du président Hollande s'était pourtant engagé, en participant à la primaire de la gauche, à soutenir son vainqueur, quel qu'il soit. "L'intérêt supérieur du pays va au-delà des règles d'un parti ou d'une commission", a-t-il estimé mercredi. "Emmanuel Macron doit permettre d'éviter une victoire du Front national", a-t-il ajouté.

Il a également évoqué "l'effondrement moral de la candidature de François Fillon", qui augmente selon lui le "risque de victoire" de Marine Le Pen. Dans le cas d'un duel entre la présidente du Front national et le candidat des Républicains, il a néanmoins laissé entendre qu'il voterait pour François Fillon. "Face à l'extrême droite, je prends toujours mes responsabilités", a-t-il insisté.

Manuel Valls a par ailleurs sévèrement critiqué "l'échec de la stratégie" de Benoît Hamon, candidat désigné à l'issue de la primaire socialiste, jugeant qu'elle "mène à la marginalisation".

Malgré le rappel à l'ordre de la Haute autorité des primaires, qui avait alerté la semaine dernière sur son "grave" manque de "loyauté", il a déclaré qu'il ne craint pas pour autant d'être exclu du Parti socialiste.

Les réactions ont été très vives dans le camp de Benoît Hamon suite à la défection de Manuel Valls. "Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien", a notamment lâché l'ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, autre candidat à la primaire.

La campagne de Benoît Hamon n'arrive pas à décoller. Le candidat socialiste est pris en tenaille sur sa droite par le mouvement En Marche ! d'Emmanuel Macron, qui a engrangé de nombreux soutiens de part et d'autre de l'échiquier politique, et sur sa gauche par la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui cherche à s'imposer comme le seul candidat de la "vraie gauche".

Benoît Hamon est désormais classé derrière Jean-Luc Mélenchon dans la quasi-totalité des sondages électoraux. Autant dire que son appel à l'unité ne se place pas sous les meilleurs auspices, même si le leader du Parti communiste, Pierre Laurent, a réitéré sa disponibilité pour organiser une réunion à quatre avec Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Yannick Jadot et lui-même "pour créer les conditions de la victoire".

De nombreux observateurs politiques de l'Hexagone évoquent une "explosion" du Parti socialiste.

 
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Présidentielle : lâché par Valls, Hamon appelle la gauche à se rassembler (SYNTHÈSE)

Publié le 2017-03-29 à 22:59 | french.xinhuanet.com

France/élection présidentielle : second tour de la primaire de la gauche
Photo d'archives: Benoît Hamon part d'un bureau de vote lors du second tour de la primaire de la gauche à Trappes, en France, le 29 janvier 2017.  (Xinhua/ Hubert Lechat)

PARIS, 29 mars (Xinhua) -- L'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui s'était pourtant engagé à soutenir le vainqueur de la primaire de la gauche, a annoncé mercredi qu'il votera pour Emmanuel Macron dès le premier tour de l'élection présidentielle. Dans la foulée, Benoît Hamon a appelé les communistes et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à "unir leurs forces".

Confronté à de nombreuses défections dans ses rangs, très bas dans les sondages, et assommé par la "trahison" de son rival à la primaire Manuel Valls, le candidat du Parti socialiste a lancé mercredi un "appel solennel" aux électeurs de gauche.

"La gauche, pour gagner, doit se rassembler et j'appelle à ce qu'elle le fasse maintenant. (...) J'appelle désormais tous les électeurs, ceux qui sont engagés dans la lutte contre les injustices, j'appelle les sociaux-démocrates intimement attachés au progrès social et à la démocratie, mais aussi le Parti communiste, les communistes et Pierre Laurent, les insoumis et Jean-Luc Mélenchon, à réunir leurs forces aux miennes", a déclaré Benoît Hamon lors d'une allocution devant la presse à son QG de campagne.

Le candidat du PS a également demandé aux électeurs de gauche de "sanctionner ceux qui se prêtent à ce jeu morbide", faisant allusion aux déclarations de Manuel Valls, mercredi matin.

"Je vous demande de réagir, je vous demande de sanctionner ceux qui se prêtent à ce jeu morbide et je vous demande en même temps de tourner la page de cette vieille politique, de tourner le dos à ces politiciens qui ne croient plus en rien et qui vont là où le vent va, au mépris de toute conviction", a-t-il dit.

Dans la matinée, Manuel Valls, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis sa défaite à la primaire de la gauche en janvier, a officialisé son soutien à son ancien ministre de l'Économie, devenu le leader du parti En Marche ! "Je voterai pour Emmanuel Macron. Je prends mes responsabilités", a-t-il déclaré sur les ondes de BFMTV/RMC, invoquant un "choix de raison".

Interrogé sur Europe 1 quelques minutes après cette annonce, Emmanuel Macron a répondu à Manuel Valls : "Je le remercie, [mais] je serai le garant du renouvellement des visages, du renouvellement des pratiques."

Manuel Valls, qui avait quitté le gouvernement en décembre dernier pour se lancer dans la course à l'investiture de sa famille politique, a expliqué "ne vouloir prendre aucun risque pour la République" alors que les sondages donnent la candidate d'extrême droite Marine Le Pen qualifiée pour le second tour de l'élection présidentielle.

L'ancien Premier ministre du président Hollande s'était pourtant engagé, en participant à la primaire de la gauche, à soutenir son vainqueur, quel qu'il soit. "L'intérêt supérieur du pays va au-delà des règles d'un parti ou d'une commission", a-t-il estimé mercredi. "Emmanuel Macron doit permettre d'éviter une victoire du Front national", a-t-il ajouté.

Il a également évoqué "l'effondrement moral de la candidature de François Fillon", qui augmente selon lui le "risque de victoire" de Marine Le Pen. Dans le cas d'un duel entre la présidente du Front national et le candidat des Républicains, il a néanmoins laissé entendre qu'il voterait pour François Fillon. "Face à l'extrême droite, je prends toujours mes responsabilités", a-t-il insisté.

Manuel Valls a par ailleurs sévèrement critiqué "l'échec de la stratégie" de Benoît Hamon, candidat désigné à l'issue de la primaire socialiste, jugeant qu'elle "mène à la marginalisation".

Malgré le rappel à l'ordre de la Haute autorité des primaires, qui avait alerté la semaine dernière sur son "grave" manque de "loyauté", il a déclaré qu'il ne craint pas pour autant d'être exclu du Parti socialiste.

Les réactions ont été très vives dans le camp de Benoît Hamon suite à la défection de Manuel Valls. "Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien", a notamment lâché l'ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, autre candidat à la primaire.

La campagne de Benoît Hamon n'arrive pas à décoller. Le candidat socialiste est pris en tenaille sur sa droite par le mouvement En Marche ! d'Emmanuel Macron, qui a engrangé de nombreux soutiens de part et d'autre de l'échiquier politique, et sur sa gauche par la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui cherche à s'imposer comme le seul candidat de la "vraie gauche".

Benoît Hamon est désormais classé derrière Jean-Luc Mélenchon dans la quasi-totalité des sondages électoraux. Autant dire que son appel à l'unité ne se place pas sous les meilleurs auspices, même si le leader du Parti communiste, Pierre Laurent, a réitéré sa disponibilité pour organiser une réunion à quatre avec Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Yannick Jadot et lui-même "pour créer les conditions de la victoire".

De nombreux observateurs politiques de l'Hexagone évoquent une "explosion" du Parti socialiste.

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