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Les Kenyans modestes négocient les bons du Trésor avec enthousiasme sur leur téléphone mobile (REPORTAGE)

French.xinhuanet.com   2017-03-25 23:39:30      

Par Bedah Mengo

NAIROBI, 25 mars (Xinhua) -- Acheter des bons du Trésor est une expérience nouvelle pour Jackson Mulinge, photocopieur dans une agence gouvernementale à Nairobi au Kenya.

Chaque semaine, cet employé ignorait avec un haussement d'épaule les publicités de la Central Bank of Kenya (CBK) dans les journaux évoquant des ventes aux enchères de ces titres, inaccessibles pour lui.

L'État vend régulièrement des bons du Trésor représentant au moins 58 millions de dollars en valeur, et des obligations évaluées jusqu'à 291 millions de dollars.

Les candidats à ces enchères doivent disposer d'au moins 500 dollars, un montant qui a déjà été réduit depuis quelques années car il était auparavant de 9.708 dollars.

Toutefois, le Trésor kenyan a lancé jeudi M-Akiba, une plateforme sur téléphone mobile permettant de négocier des titres gouvernementaux, et permettant à des citoyens à revenus modestes comme M. Mulinge d'échanger ces titres en investissant à partir de 30 dollars et jusqu'à un maximum de 1.400 dollars.

Visant à encourager une culture de l'épargne, le Trésor a mis en circulation des bons d'une valeur de 1,5 million de dollars lors du lancement de ce programme jeudi, par une vente pilote qui a suscité beaucoup d'intérêt de la part des Kenyans ordinaires.

"Cela ne remplacera pas les montants élevés négociés par les banques mais cela s'ajoutera à l'emprunt national", a déclaré le secrétaire du cabinet, Henry Rotich.

"Nous avons 23 millions d'utilisateurs de téléphonie mobile enregistrés, si vous le multipliez par 30, vous obtenez 690 millions de dollars, une bonne indication du montant que nous escomptons collecter ainsi pour le développement des infrastructures, ce qui permettra d'alléger l'emprunt extérieur", a indiqué M. Rotich.

Les Kenyans peuvent acheter ces obligations par leur compte d'argent mobile, à savoir le M-Pesa (Safaricom) ou Airtel Money (Airtel)

Les transactions sur ces actions ont débuté jeudi aux environs de 11h00, et les enchères collectées ont atteint près de 4.000 dollars en 15 minutes, selon la banque centrale.

Parmi ces acheteurs figure Gilbert Munyasia, technicien informatique profession libérale à Nairobi.

"J'ai investi 60 dollars que j'avais reçu d'un client dans le cadre d'un paiement la veille. J'attendais cette opportunité avec impatience depuis l'année dernière et je ne pouvais pas la laisser passer", raconte avec enthousiasme M. Munyasa.

La seule difficulté qu'a eue M. Munyasia avec cette plateforme est le retard important dans l'exécution de la transaction, explique-t-il.

"J'ai composé *889# sur mon portable, comme demandé, mais j'ai dû répéter le processus cinq fois parce que le système était en panne. Puis à un moment on m'a dit qu'il y avait une erreur technique et que je devrais réessayer une autre fois", se souvient-il.

D'autres aspirants investisseurs ont rapporté des expériences similaires pendant la plus grande partie du jeudi et du vendredi matin, un problème attribué à l'encombrement du système qui aurait entraîné une panne.

Ces obligations non imposables dont le rendement s'élève à 10% devraient permettre de développer la culture de l'épargne chez les Kenyans, et de porter à 30% le taux d'épargne qui s'élève actuellement de 10% à 12% du PIB.

"Ce produit changera considérablement la culture de l'épargne en augmentant les produits accessibles aux citoyens ordinaires. Son rendement est supérieur de 3 points de pourcentage à celui des banques, qui offrent actuellement des taux d'intérêts à 7% depuis la mise en place des plafonds l'année dernière", a indiqué le gouverneur de la banque centrale, Patrick Njoroge.

Les bons du Trésor à trois ans mis en vente le 7 avril seront négociables à la bourse de Nairobi.

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Les Kenyans modestes négocient les bons du Trésor avec enthousiasme sur leur téléphone mobile (REPORTAGE)

Publié le 2017-03-25 à 23:39 | french.xinhuanet.com

Par Bedah Mengo

NAIROBI, 25 mars (Xinhua) -- Acheter des bons du Trésor est une expérience nouvelle pour Jackson Mulinge, photocopieur dans une agence gouvernementale à Nairobi au Kenya.

Chaque semaine, cet employé ignorait avec un haussement d'épaule les publicités de la Central Bank of Kenya (CBK) dans les journaux évoquant des ventes aux enchères de ces titres, inaccessibles pour lui.

L'État vend régulièrement des bons du Trésor représentant au moins 58 millions de dollars en valeur, et des obligations évaluées jusqu'à 291 millions de dollars.

Les candidats à ces enchères doivent disposer d'au moins 500 dollars, un montant qui a déjà été réduit depuis quelques années car il était auparavant de 9.708 dollars.

Toutefois, le Trésor kenyan a lancé jeudi M-Akiba, une plateforme sur téléphone mobile permettant de négocier des titres gouvernementaux, et permettant à des citoyens à revenus modestes comme M. Mulinge d'échanger ces titres en investissant à partir de 30 dollars et jusqu'à un maximum de 1.400 dollars.

Visant à encourager une culture de l'épargne, le Trésor a mis en circulation des bons d'une valeur de 1,5 million de dollars lors du lancement de ce programme jeudi, par une vente pilote qui a suscité beaucoup d'intérêt de la part des Kenyans ordinaires.

"Cela ne remplacera pas les montants élevés négociés par les banques mais cela s'ajoutera à l'emprunt national", a déclaré le secrétaire du cabinet, Henry Rotich.

"Nous avons 23 millions d'utilisateurs de téléphonie mobile enregistrés, si vous le multipliez par 30, vous obtenez 690 millions de dollars, une bonne indication du montant que nous escomptons collecter ainsi pour le développement des infrastructures, ce qui permettra d'alléger l'emprunt extérieur", a indiqué M. Rotich.

Les Kenyans peuvent acheter ces obligations par leur compte d'argent mobile, à savoir le M-Pesa (Safaricom) ou Airtel Money (Airtel)

Les transactions sur ces actions ont débuté jeudi aux environs de 11h00, et les enchères collectées ont atteint près de 4.000 dollars en 15 minutes, selon la banque centrale.

Parmi ces acheteurs figure Gilbert Munyasia, technicien informatique profession libérale à Nairobi.

"J'ai investi 60 dollars que j'avais reçu d'un client dans le cadre d'un paiement la veille. J'attendais cette opportunité avec impatience depuis l'année dernière et je ne pouvais pas la laisser passer", raconte avec enthousiasme M. Munyasa.

La seule difficulté qu'a eue M. Munyasia avec cette plateforme est le retard important dans l'exécution de la transaction, explique-t-il.

"J'ai composé *889# sur mon portable, comme demandé, mais j'ai dû répéter le processus cinq fois parce que le système était en panne. Puis à un moment on m'a dit qu'il y avait une erreur technique et que je devrais réessayer une autre fois", se souvient-il.

D'autres aspirants investisseurs ont rapporté des expériences similaires pendant la plus grande partie du jeudi et du vendredi matin, un problème attribué à l'encombrement du système qui aurait entraîné une panne.

Ces obligations non imposables dont le rendement s'élève à 10% devraient permettre de développer la culture de l'épargne chez les Kenyans, et de porter à 30% le taux d'épargne qui s'élève actuellement de 10% à 12% du PIB.

"Ce produit changera considérablement la culture de l'épargne en augmentant les produits accessibles aux citoyens ordinaires. Son rendement est supérieur de 3 points de pourcentage à celui des banques, qui offrent actuellement des taux d'intérêts à 7% depuis la mise en place des plafonds l'année dernière", a indiqué le gouverneur de la banque centrale, Patrick Njoroge.

Les bons du Trésor à trois ans mis en vente le 7 avril seront négociables à la bourse de Nairobi.

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