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Gabon : bouillonnement à Libreville suite à l'interdiction de la principale coalition syndicat de l'éducation nationale (PAPIER GENERAL)

Publié le 2017-03-21 à 05:38 | french.xinhuanet.com

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LIBREVILLE, 20 mars (Xinhua) -- L'interdiction par le ministère de l'Intérieur de toutes les activités de la Convention nationale des syndicats du système éducatif (CONASYSED) provoque un bouillonnement syndical à Libreville.

La décision du ministère de l'Intérieur est tombée vendredi soir. "Les activités de la CONASYSED sont interdites", dispose un arrêté pris par le ministère de l'Intérieur à la demande du ministère de l'Education nationale.

"Il est, à compte de ce jour, fait défense à toute personne de parler au nom de la CONASYSED", a averti l'arrêté.

Le gouvernement accuse la CONASYSED de s'être rendue coupable de troubles manifestes à l'ordre public, d'entrave à la liberté de travail, de violences et voie de fait.

Depuis le 31 octobre 2016, la CONASYSED a décrété une grève qui paralyse les écoles, collèges et lycées du Gabon. Elle a organisé une campagne à travers tout le pays pour faire adhérer le maximum d'enseignants à ce mouvement à travers lequel les syndicalistes réclament le paiement de diverses primes, le paiement des arriérés de salaires, la construction de nouvelles salles de classe et leur équipement en table banc.e

Le gouvernement reconnaît que ces revendications sont fondées mais qu'il n'a pas suffisamment d'argent pour payer sa dette.

La réaction de la CONASYSED suite à la décision gouvernementale ne s'est pas fait attendre. Dans une déclaration samedi en fin de matinée, la coalition a rejeté en bloc l'interdiction de ses activités, sanction qui selon elle viole les lois gabonaises, les traités et conventions internationales régissant le fonctionnement des syndicats.

Selon la loi, "les syndicats des agents de l'Etat se forment et se dissolvent librement conformément à leurs statuts", a vociféré le délégué générale de la CONASYSED, Simon Ndong Ezo.

"Nous n'accepterons jamais cette décision inique qui viole les libertés syndicales", a-t-il ajouté en présence des membres du bureau de la coalition.

Dimanche, c'est Dynamique unitaire (DU), une autre centrale syndicale qui regroupe plusieurs syndicats de la fonction publique qui est montée au créneau.

"La confédération syndicale Dynamique unitaire apporte son soutien totale et sans faille à la CONASYSED et sera toujours à ses côtés pour mener toutes les actions qui consisteront à défendre l'Etat de droit, la démocratie et la justice dans notre pays", a déclaré devant la presse, Jean Remy Yama, président de la DU.

La DU a appelé tous les syndicats gabonais à faire agir la solidarité syndicale en suspendant toute négociation avec le pouvoir tant que l'interdiction de la CONASYSED n'est pas levée.

"Dynamique unitaire saisira dès lundi 20 mars 2017, toutes les juridictions compétentes en la matière, mais aussi toutes les organisations de défense de la démocratie et des droits de l'homme au Gabon et à l'international, ainsi que le Bureau international du travail (BIT). Dynamique unitaire demandera des sanctions contre les autorités Gabonaises pour toutes ces violations", a averti la DU.

La DU et la CONASYSED ont invité toutes les centrales syndicales à une série d'actions dès ce lundi.

De son côté, le ministre de l'Education nationale, Florentin Moussavou a annoncé dans un entretien avec la presse qu'il ouvre dès lundi après-midi une série de négociations avec les syndicats pour relancer le secteur de l'Education nationale. Le paiement de toutes les primes réclamées occasionnerait une dépense de 11 milliards de FCFA, selon lui.

"Ce qui se passe est grave. Il y a 876 élèves de 6ème dans un lycée de Libreville qui n'ont pas dépassé 10 heures de cours depuis le début de l'année. Ils auraient eu déjà 400 heures de cours", a expliqué le ministre pour justifier la décision prise par le ministère de l'Intérieur.

"Le gouvernement ne laissera pas un petit groupe de personnes radicalisées prendre l'école gabonaise en otage", a averti pour sa part le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze.

Pour déverrouiller cette grève, le gouvernement a d'abord menacé de couper les salaires des grévistes et de radier ceux qui ne reprendront pas le travail.

Le 25 février dernier, 807 enseignants ont vu leurs salaires coupés. "Il y aura de nouvelles coupures dès ce 25 mars", a averti le porte-parole du gouvernement. Fin

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