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Mali : la conférence d'entente nationale attendue comme une opportunité de réconcilier les Maliens pour de bon (SYNTHESE)

French.xinhuanet.com   2017-03-19 22:51:00      

BAMAKO, 19 mars (Xinhua) -- La Conférence d'entente nationale, prévue du 27 mars au 2 avril à Bamako, a été définie par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta comme "un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali".

Selon l'accord pour la paix et la réconciliation nationale conclu l'an dernier entre le pouvoir et les rebelles touaregs, elle doit "permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit" dans le nord du pays, avant de déboucher sur l'adoption d'une charte pour la paix, l'unité et la réconciliation.

Depuis plus d'un mois, les consultations régionales ont commencé et le président de la commission préparatoire, Baba Akhib Haïdara, a initié une série de rencontres réunissant classe politique, syndicats, société civile, religieux, diplomates, presse nationale) pour recueillir les préoccupations et les propositions afin "d'enrichir les débats". Même si les protagonistes saluent l'initiative, beaucoup nourrissent des réserves quant aux résultats escomptés.

"La conférence apparaît comme une manœuvre pour faire entériner de facto l'Azawad (terme désignant les régions du nord du Mali, NDLR) comme une réalité socio-culturelle", a déploré Soumaïla Cissé, le chef de file de l'opposition. Il s'est demandé si la conférence pouvait atteindre ses objectifs alors qu'aucun rapport n'a été publié sur l'application des engagements pris dans l'accord de paix.

Almady Cissé, président du Collectif Cri de cœur, une organisation influente de la société civile du nord du pays, se dit partagé entre optimisme et scepticisme. "On peut espérer des recommandations pertinentes si les participants ont le courage de crever l'abcès et non procéder à la politique de saupoudrage", a-t-il dit.

"Généralement, ces rencontres ressemblent plus à une sorte d'exorcisme où les gens viennent exprimer leur ras-le-bol, leur exaspération. Mais une fois le rideau retombé, les recommandations sont jetées aux oubliettes", a-t-il déploré.

"Je n'attends de cette conférence d'entente nationale rien de concret. A part qu'un gouvernement de partage de gâteau sera désigné après", a grincé Bakary Tagognon Sanogo, un universitaire malien vivant au Maryland (est des Etats-Unis).

Quant à l'ancien Premier ministre et analyste politique Moussa Mara, il dit attendre de ces échanges qu'ils permettent aux Maliens de s'entendre sur "une Charte de réconciliation nationale définissant les règles du renouveau malien autour d'un nouveau contrat social qui engage tout le monde".

Il a aussi souhaité une entente sur "le contenu du mot Azawad afin que, plus jamais, il ne divise les Maliens".

Abdourhamane Arouani Dicko, président de l'Association des ressortissants de Gabéro, dans la région de Gao (nord), a souhaité pour sa part que la conférence "ne soit pas être un nouveau round de négociations de paix, sinon nous ne nous en sortirons plus". "Les acquis de l'accord de la paix d'Alger doivent être préservés pour éviter d'ouvrir la boîte de Pandore", a-t-il insisté.

Il n' est pas sûr que les recommandations de la conférence d'entente puissent combler les insuffisances de cet accord de paix, mais "elles devraient surtout permettre une mise en œuvre plus cohérente de celui-ci", a estimé M. Dicko.

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Mali : la conférence d'entente nationale attendue comme une opportunité de réconcilier les Maliens pour de bon (SYNTHESE)

Publié le 2017-03-19 à 22:51 | french.xinhuanet.com

BAMAKO, 19 mars (Xinhua) -- La Conférence d'entente nationale, prévue du 27 mars au 2 avril à Bamako, a été définie par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta comme "un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali".

Selon l'accord pour la paix et la réconciliation nationale conclu l'an dernier entre le pouvoir et les rebelles touaregs, elle doit "permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit" dans le nord du pays, avant de déboucher sur l'adoption d'une charte pour la paix, l'unité et la réconciliation.

Depuis plus d'un mois, les consultations régionales ont commencé et le président de la commission préparatoire, Baba Akhib Haïdara, a initié une série de rencontres réunissant classe politique, syndicats, société civile, religieux, diplomates, presse nationale) pour recueillir les préoccupations et les propositions afin "d'enrichir les débats". Même si les protagonistes saluent l'initiative, beaucoup nourrissent des réserves quant aux résultats escomptés.

"La conférence apparaît comme une manœuvre pour faire entériner de facto l'Azawad (terme désignant les régions du nord du Mali, NDLR) comme une réalité socio-culturelle", a déploré Soumaïla Cissé, le chef de file de l'opposition. Il s'est demandé si la conférence pouvait atteindre ses objectifs alors qu'aucun rapport n'a été publié sur l'application des engagements pris dans l'accord de paix.

Almady Cissé, président du Collectif Cri de cœur, une organisation influente de la société civile du nord du pays, se dit partagé entre optimisme et scepticisme. "On peut espérer des recommandations pertinentes si les participants ont le courage de crever l'abcès et non procéder à la politique de saupoudrage", a-t-il dit.

"Généralement, ces rencontres ressemblent plus à une sorte d'exorcisme où les gens viennent exprimer leur ras-le-bol, leur exaspération. Mais une fois le rideau retombé, les recommandations sont jetées aux oubliettes", a-t-il déploré.

"Je n'attends de cette conférence d'entente nationale rien de concret. A part qu'un gouvernement de partage de gâteau sera désigné après", a grincé Bakary Tagognon Sanogo, un universitaire malien vivant au Maryland (est des Etats-Unis).

Quant à l'ancien Premier ministre et analyste politique Moussa Mara, il dit attendre de ces échanges qu'ils permettent aux Maliens de s'entendre sur "une Charte de réconciliation nationale définissant les règles du renouveau malien autour d'un nouveau contrat social qui engage tout le monde".

Il a aussi souhaité une entente sur "le contenu du mot Azawad afin que, plus jamais, il ne divise les Maliens".

Abdourhamane Arouani Dicko, président de l'Association des ressortissants de Gabéro, dans la région de Gao (nord), a souhaité pour sa part que la conférence "ne soit pas être un nouveau round de négociations de paix, sinon nous ne nous en sortirons plus". "Les acquis de l'accord de la paix d'Alger doivent être préservés pour éviter d'ouvrir la boîte de Pandore", a-t-il insisté.

Il n' est pas sûr que les recommandations de la conférence d'entente puissent combler les insuffisances de cet accord de paix, mais "elles devraient surtout permettre une mise en œuvre plus cohérente de celui-ci", a estimé M. Dicko.

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