France/Présidentielle : la droite en difficulté (SYNTHESE)
Publié le 2017-03-07 à 22:10 | french.xinhuanet.com
PARIS, 7 mars (Xinhua) -- Le renoncement d'Alain Juppé, qui incarnait, pour beaucoup d'élus du parti Les Républicains (LR), le candidat de substitution à François Fillon, fortement contesté à la suite de son refus de se retirer malgré l'annonce de sa mise en examen dans l'affaire du "Pénélopegate", plonge la droite dans une situation difficile à quelques semaines de l'élection.
"Je confirme une bonne fois pour toute que je ne serai pas candidat à la présidence de la République [...]. Je remercie ceux qui, après avoir vivement critiqué ma ligne et mon projet, trouvent aujourd'hui en moi le recours qu'ils recherchent, mais il est trop tard", a déclaré lundi M. Juppé.
Pour le maire de Bordeaux, la condition du succès de sa candidature, qui est un large rassemblement de la droite et du centre, n'est pas réunie.
"Aujourd'hui, ce rassemblement est devenu plus difficile encore, car une partie du centre nous a quitté. [...] Le noyau des dirigeants et sympathisants LR s'est radicalisé. Et François Fillon n'a cessé d'affirmer sa détermination, [dimanche] soir encore son obstination", a-t-il expliqué.
Ce renoncement inattendu d'Alain Juppé a plongé la droite dans une situation difficile.
A une cinquantaine de jour du premier tour des élections présidentielles, la droite va devoir choisir entre trouver un candidat de substitution autre qu'Alain Juppé et maintenir la candidature de François Fillon. Un choix qui divise à nouveau le parti.
"La droite est durablement fracturée et il faudra des années pour s'en remettre. On est dans une forme d'impasse", a reconnu le député LR Philippe Gosselin, proche d'Alain Juppé.
Selon le député Georges Fenech, proche de Nicolas Sarkozy, le renoncement de M. Juppé est "un nouveau constat d'échec". "Je le regrette, parce que je pense que Juppé était l'homme de la situation", a-t-il ajouté.
Mais le député ne désespère pas pour autant : "Plutôt qu'une résignation et une défaite absolument inéluctable avec Fillon, je souhaite qu'un autre candidat surgisse dans notre famille et qu'il puisse entraîner avec lui un nouvel élan", a indiqué M. Fenech sur BFMTV.
Pour l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, interrogé sur RMC, la candidature de François Fillon est impossible pour des raisons de principe. Dans un communiqué, l'ancien président Nicolas Sarkozy a souligné la "gravité de la situation" que connaît son parti, estimant que "chacun a le devoir de tout faire pour préserver l'unité, qui est la condition de l'alternance".
En face, François Fillon, sous pression et lâché par plusieurs de ses proches qui occupaient des postes clés au sein de son équipe de campagne, organise la riposte. Pour convaincre de sa légitimité, il a convoqué dimanche dernier ses militants à un vaste rassemblement à Paris sur la place de Trocadéro, réaffirmant sa détermination à maintenir sa candidature.
"Personne ne peut aujourd'hui m'empêcher d'être candidat et personne n'a le pouvoir de m'obliger à retirer ma candidature. C'est ma décision et elle a été confortée par ce rassemblement populaire qui a été une réussite", a déclaré M. Fillon, invité de France 2 dimanche soir.
Convoqué lundi soir, le comité politique du parti a renouvelé à "l'unanimité" son soutien à François Fillon et s'est engagé à "œuvrer au rassemblement" autour de Fillon et de son projet, a déclaré Gérard Larcher, président du comité.
Mais certains élus remettent même en cause la crédibilité de comité politique. "Ce comité a été mis en place par François Fillon lui-même. Ça n'enlève pas le problème cornélien auquel on a à faire face", a fait observer la députée Nadine Morano.
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