BEIJING, 6 mars (Xinhua) -- Les derniers événements dans la péninsule coréenne n'ont fait que compliquer davantage la situation dans la région, soulignant la nécessité impérieuse pour toutes les parties concernées de reprendre des négociations pacifiques dans le cadre des pourparlers à six.

Lundi, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) aurait tiré quatre missiles balistiques dans les eaux situées au large de sa côte est pour la deuxième fois en moins d'un mois, si ce test était confirmé.

Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, le dernier test de missiles de Pyongyang est "une réaction apparente aux exercices militaires à grande échelle menés par Washington et Séoul, que Pyongyang considère comme une répétition générale pour son invasion".

Le dernier test de missiles a eu lieu deux mois après que le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un ait averti dans son message du Nouvel An que le pays mènerait davantage de tests de missiles afin d'améliorer les capacités de Pyongyang à défendre ses intérêts de sécurité.

Il s'agit notamment de dissuader Séoul et Washington de se livrer à des actes hostiles, tels que leurs exercices militaires conjoints de deux mois, considérés par la RPDC comme une provocation militaire, et le déploiement prévu du système de défense antimissile américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) en Corée du Sud.

Le déploiement prochain du système THAAD par les Etats-Unis et la Corée du Sud a suscité un profond mécontentement en Russie et en Chine. Les deux pays sont fermement opposés à ce projet car il compromettra l'équilibre stratégique délicat en Asie du Nord-Est.

Pour la RPDC, le développement de missiles balistiques n'amènera rien de bon, car il pourrait entraîner des sanctions économiques conformément aux résolutions des Nations Unies.

Pour la Corée du Sud, la situation actuelle prouve que ni la pression militaire avec les Etats-Unis ni le système américain THAAD ne pourront garantir la protection et la sécurité du pays.

Pour empêcher la situation de se détériorer davantage, les Etats-Unis et la Corée du Sud devraient cesser leurs manoeuvres militaires et abandonner le déploiement du système THAAD, tandis que la RPDC devrait exercer plus de retenue politique.

En outre, de plus grands efforts diplomatiques sont nécessaires, notamment la reprise des pourparlers à six, qui se sont avérés être le seul moyen efficace pour sortir de l'impasse de la dénucléarisation de la péninsule.

Avant son investiture, le président américain Donald Trump avait écrit "Non" sur son compte Twitter en réponse aux efforts de la RPDC visant à développer son missile balistique intercontinental. A présent, c'est aux pourparlers avec Pyongyang que son gouvernement dit "Non".

Selon certains médias, le gouvernement de Donald Trump aurait refusé de délivrer des visas à des diplomates de la RPDC qui souhaitaient se rendre à New York en mars pour des entretiens non officiels avec d'anciens responsables américains.

Selon Doug Bandow, expert du think tank américain Cato Institute, "refuser le dialogue ne fera pas disparaître [les menaces que les missiles et les armes nucléaires de la RPDC posent aux Etats-Unis])".

"Les actions militaires pourraient mener à une guerre à grande échelle. Les sanctions ont jusqu'à présent été une impasse", écrit-il dans un article publié par le magazine américain d'affaires internationales The National Interest. "Le dialogue ne risque certainement pas d'aggraver le problème et semble être le seul moyen d'avancer", estime-t-il.

Il est temps que les parties concernées retournent à la table des négociations pour mettre fin aux querelles et relancent les pourparlers à six, dans l'impasse depuis des années, alors qu'ils permettraient à la péninsule coréenne d'avoir une solution acceptable par tous à portée de main face au problème de la dénucléarisation.

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SEOUL, 6 mars (Xinhua) -- La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a tiré lundi matin plusieurs missiles balistiques, alors que les Etats-Unis et la Corée du Sud ont entamé le 1er mars dernier leurs manoeuvres annuelles "Foal Eagle", a annoncé l'état-major interarmées sud-coréen.