PARIS, 22 février (Xinhua) -- Le leader du parti centriste Mouvement Démocrate (MoDem), François Bayrou, a annoncé qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle et a proposé "une offre d'alliance" à Emmanuel Macron (En Marche!) ce mercredi lors d'une conférence de presse.

"Deux voies s'offrent à moi: la candidature ou la recherche d'une solution inédite. A situation exceptionnelle, il faut une réponse exceptionnelle à la hauteur des périls qui nous menacent et la dispersion des suffrages augmente ce risque. Parce que le risque est immense, j'ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre. Je lui dit 'Unissons nos forces pour y parvenir'" a-t-il affirmé.

Pour François Bayrou, "cette alliance peut apporter au pays (...) peut-être enfin le projet de dépassement des clivages que j'ai porté depuis 15 ans est à portée de la main". "Cette alliance peut faire entrer dans la réalité ce qui paraissait à beaucoup impossible" a-t-il ajouté, indiquant toutefois que "le centre est indépendant et doit l'affirmer y compris dans une alliance".

Le dirigeant du MoDem a vivement critiqué le candidat de la droite et du centre François Fillon : "l'argument qui veut que "tout le monde fait ça" me choque. C'est une accusation infamante pour la majorité des élus français" a-t-il déclaré au sujet de l'affaire des éventuels emplois fictifs visant son épouse. Il a également affirmé qu'il ne pouvait pas faire d'accord avec François Fillon, estimant son programme "trop dangereux".

Evoquant la "gravité" de la situation actuelle de la France à travers notamment la montée du Front National, François Bayrou a déclaré que "jamais la démocratie en France n'a connu une situation aussi décomposée".

"Les Français ont le sentiment que la parole politique ne représente plus rien, qu'on ne peut plus faire confiance aux mots qu'on entend, c'est une dissidence des Français qui se détourne de la politique et mon sentiment à moi c'est qu'il faut que cette dévaluation soit remplacée par une réévaluation".

François Bayrou a expliqué qu'il allait rencontrer Emmanuel Macron "dans les prochaines heures", les deux hommes s'étant parlés la semaine dernière.