BEIJING, 20 février (Xinhua) -- Un mois après son arrivée au pouvoir, Donald Trump a surpris plusieurs dirigeants étrangers et provoqué préoccupations et conflits. Mais l'homme semble peu à peu trouver son rythme de croisière diplomatique et, espérons-le, s'en tenir à une voie qui sera mutuellement bénéfique.

L'ancien homme d'affaires à succès, toujours aux prises à un "choc culturel" avec Washington, ferait bien de mettre à profit ses talents de négociateur en matière de politique étrangère.

Son premier entretien téléphonique au début du mois avec le président chinois Xi Jinping a produit quelques signaux positifs.

M. Trump a dit pleinement comprendre la grande importance qu'il y a à respecter la politique d'une seule Chine et s'est engagé à y adhérer, ce dont s'est félicité M. Xi.

Ce dernier a déclaré à son homologue américain que la Chine travaillerait avec les Etats-Unis à améliorer la communication et la coopération afin que la relation bilatérale puisse progresser de façon saine et stable, tout en étant davantage fructueuse pour leurs peuples et de ceux du monde entier.

Réaffirmer que l'on respecte de la politique d'une seule Chine devait être fait tôt ou tard par M. Trump. Mais le timing de cette annonce -avant une rencontre avec le Premier ministre japonais nationaliste Shinzo Abe- a sans doute été choisi pour optimiser les intérêts américains, mais aussi dans un cadre qui permette de satisfaire toutes les parties.

Pour Washington, faire valoir une relation d'amitié et de coopération avec Beijing avant de s'engager dans des négociations potentiellement difficiles avec Tokyo peut apparaître comme un moyen de pression parfait pour obtenir de M. Abe des concessions économiques.

Tokyo attend de M. Trump qu'il respecte certaines de ses promesses sur l'alliance nippo-américaine, ce qui laisse à penser que le poids que fait peser Washington est le signe que les Etats-Unis attendent du Japon qu'il se montre particulièrement sincère et fasse davantage de contributions économiques lors de la rencontre Trump-Abe.

Cette stratégie d'une pierre deux coups n'est pas mauvaise pour la Chine. Respecter les intérêts souverains majeurs des uns et des autres a toujours été un fondement des relations sino-américaines.

De telles dispositions pourraient aider à dissiper certains doutes et montrer que le nouveau président américain peut réellement être celui qu'il proclame être : un champion de la négociation.

A l'inverse d'hommes politiques classiques qui sont influencés par une realpolitik marquée par le jeu à somme nulle, Trump, avec son passé de business man, pourrait bien se reconnaître dans la philosophie chinoise du "gagnant-gagnant".

Comme le fondateur du groupe Alibaba Jack Ma l'a récemment dit, le commerce doit se baser sur la confiance et le bénéfice mutuels. Sans ces derniers, une affaire ne peut se conclure.

Il est possible que le passé d'homme d'affaires de M. Trump apporte une perspective nouvelle en matière de diplomatie et produise davantage de résultats concrets pour les Etats-Unis et la Chine, deux puissances politiques et économiques, et pour le monde entier.

Toutefois, cette approche non conventionnelle doit passer de la parole aux actes en matière de coopération constructive avec la Chine et d'autres pays afin de cimenter sa crédibilité.