SAN DIEGO, 18 février (Xinhua) -- Un rapport publié récemment à Washington par deux think tanks américains appelle le président Donald Trump à revoir sa politique à l'égard de la Chine afin de promouvoir les relations sino-américaines.

Elaboré par le Centre pour les relations sino-américaines de la Société asiatique et le Centre de la Chine du XXIe siècle de l'Université de Californie à San Diego, le rapport recueille les points de vue d'une vingtaine d'experts de tous bords, dont d'anciens responsables gouvernementaux, des universitaires et des chercheurs.

Ils ont estimé que dans l'ensemble, les relations bilatérales entre la Chine et les Etats-Unis, établies en 1979, ont été "relativement positives et encourageantes".

Susan Shirk, co-présidente du groupe de travail qui a rédigé le rapport, a déclaré lundi lors d'une conférence tenue à San Diego que la Chine était devenue un pays influent doté de nombreux moyens de se faire entendre depuis la crise financière mondiale de 2008.

Le rapport propose aux Etats-Unis des solutions qui permettraient au pays d'avancer "en préservant les avantages que procure la stabilité des relations sino-américaines" et "en défendant mieux les intérêts des Etats-Unis dans certains domaines où ils sont moins bien protégés qu'autrefois", a indiqué Mme Shirk.

Il reste néanmoins à voir si ce rapport influencera la politique du nouveau gouvernement.

"Le président Trump n'est pas connu pour sa passion pour la lecture. Je ne me fais donc pas d'illusions quant à la question de savoir s'il lira notre rapport", a déclaré Mme Shirk. "Mais je pense que d'autres membres de son gouvernement liront ce rapport ou l'ont déjà lu", a-t-elle ajouté.

Le rapport énumère six mesures que le nouveau gouvernement devrait prendre immédiatement, notamment collaborer avec la Chine pour mettre fin au programme nucléaire et de missiles de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), soutenir et élargir la collaboration sino-américaine dans la lutte contre le changement climatique et réaffirmer les engagements des Etats-Unis envers l'Asie.

Concernant le retrait des Etats-Unis du Partenariat transpacifique (TPP) décidé par Donald Trump, Mme Shirk a estimé qu'il s'agissait d'une "grave erreur".

Elle a expliqué que le groupe de travail comptait à l'origine recommander au gouvernement de travailler en collaboration avec la Chine et de l'inviter à adhérer au TPP. "A présent, nous n'avons plus cette possibilité. Il est difficile de trouver quelque chose qui pourrait remplacer le TPP", a-t-elle regretté.

Le rapport aborde également d'autres sujets importants, tels que les relations commerciales et d'investissements, les litiges maritimes et la cybersécurité.

La cybersécurité est une menace cachée pour plusieurs pays, dont la Chine, qui s'est engagée à coopérer avec les Etats-Unis pour combattre la cybercriminalité.

"Pour ce que j'en sais, cela marche assez bien", a indiqué Mme Shirk. "Je pense que c'est un très bon exemple de la façon dont les Etats-Unis et la Chine peuvent résoudre un problème très délicat, progresser et avancer à l'aide de négociations franches".

Le groupe de travail s'inquiète pour les relations entre les deux pays en raison des mesures prises par M. Trump depuis son arrivée au pouvoir en janvier.

Orville Schell, l'autre co-président du groupe de travail, a estimé que les quatre premières semaines du nouveau gouvernement avaient été "assez chaotiques".

Donald Trump "a dû revenir sur un grand nombre de déclarations" et "il est très difficile de savoir exactement quel est son point de vue cohérent", a-t-il indiqué.

Début février, M. Trump a accepté de respecter la politique d'une seule Chine, qui est la base politique des relations sino-américaines depuis leur établissement. Cette décision a été saluée par le rapport.

Le groupe de travail a également souligné qu'"une puissance émergente ne doit pas forcément devenir un adversaire de la puissance établie" et que les deux puissances doivent collaborer et partager les responsabilités.

"Actuellement, le véritable problème est ce qui nous divise. Nous devons commencer à travailler pour régler certaines questions", a conclu M. Schell.