Les dirigeants européens adoptent un plan pour endiguer le flux migratoire en Méditerranée
Publié le 2017-02-03 à 23:52 | french.xinhuanet.com

Le Premier ministre de Malte Joseph Muscat (G), le président du Conseil européen Donald Tusk (C) et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse, à La Valette, capitale de Malte, le 3 février 2016.(Xinhua/Jin Yu)
LA VALETTE, 3 février (Xinhua) -- Les dirigeants européens se sont entendus vendredi lors d'un sommet informel à La Valette (Malte) sur un plan d'action pour endiguer les flux migratoires vers l'Europe via la Méditerranée centrale.
En vertu de ce plan, les priorités seront données à la formation, l'équipement et le soutien des garde-côtes libyens. Des efforts seront aussi faits pour lutter contre le trafic d'être humains, développer les communautés locales en Libye, fournir des capacités d'accueil adéquates aux migrants en Libye et soutenir les organisations internationales impliquées dans la gestion de la crise migratoire.
"L'Union européenne s'efforce d'intégrer davantage les migrations dans le cadre de son aide publique au développement qu'elle accorde à l'Afrique, qui s'élève à 31 milliards d'euros pour le présent exercice financier. Certaines des actions susvisées peuvent être financées dans le cadre de projets déjà en cours, notamment, le cas échéant, ceux financés par le Fonds fiduciaire de l'UE pour l'Afrique, qui mobilise 1,8 milliard d'euros provenant du budget de l'UE et 152 millions d'euros issus des contributions des Etats membres", ont déclaré les leaders de l'UE dans la déclaration adoptée à l'occasion du sommet informel.
Pour couvrir les besoins de financement les plus urgents en 2017, la Commission européenne a décidé de mobiliser en premier lieu 200 millions d'euros supplémentaires pour le volet Afrique du Nord du fonds et d'accorder la priorité aux projets liés aux migrations concernant la Libye.
Les aspects extérieurs des migrations sont l'un des sujets prioritaires du sommet de Malte.
La route méditerranéenne est désormais la principale porte d'entrée sur l'Europe, avec plus de 181.000 arrivées l'année dernière.
Le nombre annuel de personnes mortes ou disparues en mer bat des records chaque année depuis 2013, tandis des centaines de personnes ont déjà perdu la vie depuis le début de cette année, constatent les dirigeants dans leur déclaration.
"Nous sommes déterminés à prendre des mesures supplémentaires pour réduire considérablement le flux des migrants le long de la route de la Méditerranée centrale et pour casser le modèle économique des passeurs, tout en continuant à faire preuve de vigilance en ce qui concerne la route de la Méditerranée orientale, ainsi que d'autres routes. Nous intensifierons l'action que nous menons avec la Libye, qui est le principal pays de départ, ainsi qu'avec ses voisins d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne", ajoutent-ils.
L'UE accorde davantage d'attention à la route de la Méditerranée centrale depuis que le recul du nombre de migrants qui transitent par la Méditerranée orientale suite à l'entrée en vigueur de l'accord qu'elle a conclu l'an dernier avec la Turquie.
D'après cet accord signé en mars 2016 pour endiguer l'afflux de réfugiés en Europe, toute personne entrant en Grèce illégalement sur des navires partis des rives turques sera renvoyée si sa demande d'asile venait à être rejetée.
"Nous restons attachés à la déclaration UE-Turquie et à la mise en oeuvre intégrale et non discriminatoire de tous ses aspects, ainsi qu'à la poursuite du soutien apporté aux pays situés le long de la route des Balkans occidentaux", soulignent les dirigeants de l'UE.
L'UE réaffirme également son soutien aux efforts et initiatives de ses Etats membres qui coopèrent directement avec la Libye.
Le bloc salue également le protocole d'accord signé jeudi entre l'Italie et la Libye pour endiguer le flux de migrants vers l'Europe. Rome a promis de l'argent, des formations et des équipements pour aider le gouvernement libyen soutenu par l'ONU à gérer ses vastes frontières désertiques et à renforcer sa flotte limitée de garde-côtes.
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LA VALETTE, 3 février (Xinhua) -- Lors d'un sommet informel des 28 États membres de l'Union européenne (UE) qui s'est tenu à La Valette vendredi, les pays du Benelux - c'est-à-dire la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg - ont publié un mémorandum évoquant une Europe à deux vitesses, dans le cadre de laquelle les pays qui veulent davantage d'intégration pourront aller de l'avant et ceux qui n'y sont pas favorables pourront temporiser.








