PARIS, 2 février (Xinhua) -- Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de recherche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Lyon (France), a souligné jeudi dans un communiqué de presse l'importance de la réduction du coût des vaccins contre le virus du papillome humain (VPH) dans la prévention de milliers de cas de cancer du col de l'utérus chez les femmes, notamment dans les pays en développement.

Le cancer du col de l'utérus est le quatrième cancer féminin dans le monde, tuant chaque année plus de 250.000 femmes, dont 85% dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Toutefois, la plupart de ces décès pourraient être évités avec des mesures de prévention adéquates, comme la vaccination des filles contre le VPH et des programmes de dépistage et de traitement des lésions précancéreuses, a indiqué le CIRC. La vaccination contre le VPH protège les femmes contre les infections chroniques par les VPH 16 et 18, les deux principales branches de ce virus, causant le cancer du col de l'utérus, a rappelé le CIRC.

L'institution de l'OMS a constaté que, dans les pays à revenu élevé, le dépistage général a radicalement inversé les tendances, et l'incidence et la mortalité du cancer du col de l'utérus ont fortement diminué, tandis que dans les pays en développement, où le fardeau de la maladie est le plus lourd, la lutte contre le cancer du col n'est souvent pas considérée comme une priorité pour les budgets de santé limités, et les femmes n'ont pas accès à une prévention et à un traitement adéquats.

"La vaccination n'est toujours pas appliquée à l'échelle nationale dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire en Asie et en Afrique. Les femmes peuvent développer une maladie du col, qui risque de ne pas être traitée, étant donné l'inefficacité des services de dépistage et de traitement dans de nombreux pays", a affirmé le CIRC.

"A moins d'agir rapidement, des milliers de femmes développeront un cancer du col de l'utérus car elles ne sont pas vaccinées", a déclaré le Dr Rolando Herrero, chef de la section détection précoce et prévention au CIRC, ajoutant que "dans les pays où la détection précoce et le dépistage sont difficiles à mettre en œuvre en raison du manque d'infrastructures adéquates, la vaccination joue un rôle essentiel dans la protection des femmes contre le cancer du col utérin".

Le Dr Herrero a appelé les gouvernements à faire preuve d'un engagement politique fort pour mettre en œuvre la vaccination contre le VPH, car "le manque de volonté politique" fait partie des obstacles les plus fréquents à la vaccination dans de nombreux pays à ressources limitées, ainsi que l'insuffisance des infrastructures sanitaires et les priorités concurrentes en matière de santé publique.

Selon le communiqué, le CIRC mène plusieurs projets de recherche clés sur le cancer du col dans les pays à faible revenu, en s'engageant à montrer que les schémas de vaccination à deux doses peuvent remplacer efficacement le schéma à trois doses mis en œuvre jusqu'à présent, une stratégie permettant de réduire les coûts de la vaccination.

Par ailleurs, le CIRC travaille également sur l'efficacité d'un vaccin à dose unique et l'amélioration de l'accès, y compris financier, car "le coût des vaccins demeure un obstacle important, qui devra être surmonté pour permettre aux pays en développement d'élargir leur couverture vaccinale", explique le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC.

"Il est important que s'exerce une concurrence entre les fabricants de vaccins en place et d'autres, potentiellement nouveaux, pour tirer les coûts vers le bas et permettre aux pays de mieux protéger les femmes contre le cancer du col de l'utérus", a-t-il affirmé.

Il est à rappeler que l'OMS recommande le vaccin à deux doses pour les filles âgées de 9 à 14 ans et celui à trois doses pour les 15 ans et plus, ainsi que pour toutes les filles et femmes immunodéprimées, quel que soit leur âge.