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L'incident de l'hôtel APA n'est que la partie émergée de l'iceberg du révisionnisme japonais (COMMENTAIRE)

Publié le 2017-01-24 à 20:05 | french.xinhuanet.com

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TOKYO, 24 janvier (XINHUA) -- La chaîne hôtelière japonaise APA a refusé de retirer de ses chambres d'hôtel un livre niant que le massacre de Nanjing ait eu lieu et que des "femmes de réconfort" aient été recrutées de force par l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, alors même qu'imposer ces mensonges historiques et politiques aux clients de la chaîne est un manque d'éthique et de respect pour les peuples des pays victimes du Japon pendant la colonisation japonaise et la guerre.

L'incident n'est que la partie émergée de l'iceberg du révisionnisme japonais d'extrême droite toléré voire encouragé par le gouvernement japonais.

Le massacre de Nanjing est l'un des crimes les plus atroces que le Japon a commis en Chine pendant la guerre. C'est donc l'un des événements historiques dont l'extrême droite japonaise cherche le plus à minimiser l'importance ou à nier l'existence.

Les révisionnistes japonais ont d'abord prétendu que le nombre de victimes était inexact, avant de nier carrément que ce massacre ait eu lieu. Le gouvernement japonais a même fustigé la décision de l'UNESCO d'ajouter les documents sur le massacre de Nanjing à son registre de la Mémoire du monde.

Pourtant, le fait est que le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient a rendu ses décisions à ce sujet, et l'acceptation du Japon des résultats du procès était l'une des conditions préalables pour que le pays soit réintégré dans la communauté internationale.

Depuis la fin de la guerre il y a plus de 70 ans, le Japon a commémoré chaque année l'anniversaire des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août pour rendre hommage aux dizaines de milliers de victimes.

Mais lorsque les pays victimes du Japon pendant la guerre rendent hommage à leurs compatriotes décédés et demandent au Japon de réfléchir à son histoire afin d'éviter que de telles tragédies ne se reproduisent, le Japon dénonce ces propos comme une instrumentalisation politique de l'histoire visant à "salir le Japon".

Réticent à réfléchir sur la guerre, le Japon ne veut pas voir ou entendre ses voisins soulever la question.

En réponse à la polémique provoquée par la chaîne hôtelière APA, le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a déclaré qu'il fallait "faire face aux défis mondiaux communs en adoptant une vision tournée vers l'avenir, plutôt que d'accorder une attention excessive à notre histoire malheureuse".

En réalité, le Japon ne veut pas que ses victimes "accordent une attention excessive" aux crimes odieux qu'il a commis pendant la guerre.

En 1994, le ministre japonais de la Justice Shigeto Nagano avait été obligé de présenter sa démission à la suite de manifestations au Japon et dans les pays voisins, trois jours après avoir qualifié d'"invention" le massacre de Nanjing de 1937 et nié que le Japon ait attaqué les autres pays pendant la Seconde Guerre mondiale.

Or, certains conservateurs tentent à l'heure actuelle d'attirer l'attention et de remporter le soutien des électeurs de droite en niant les faits historiques.

Le gouvernement a resserré son contrôle sur le contenu des manuels d'histoire. Une exposition du Musée actif de la femme sur la guerre et la paix (WAM) au Japon montre que les manuels d'histoire publiés par sept maisons d'édition japonaises mentionnaient la question des "femmes de réconfort" en 1997, mais qu'aucun ne la mentionnait plus dans les éditions datant de 2012.

Certains politiciens et hauts responsables du gouvernement visitent régulièrement le sanctuaire Yasukuni, qui honore la mémoire des 2,5 millions de Japonais morts pendant la guerre, dont 14 criminels de guerre de classe A. Ce sanctuaire est largement considéré comme un symbole du militarisme japonais.

En outre, ceux qui ont dévoilé les atrocités commises par le Japon pendant la guerre ont été attaqués et menacés par l'extrême-droite japonaise. Ainsi, le WAM, premier musée japonais portant sur la violence contre les femmes pendant la guerre, reçoit constamment des appels de harcèlement et des messages de menace, et Takashi Uemura, ancien journaliste de l'Asahi Shimbun, a été attaqué et diffamé pour des articles sur les femmes de réconfort.

Un tel changement dans l'atmosphère politique et sociale doit alarmer les Japonais autant que les peuples des pays voisins du Japon.

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