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Plusieurs pays espèrent travailler avec l'administration Trump mais s'inquiètent de la politique de "l'Amérique d'abord"

French.xinhuanet.com | Publié le 2017-01-22 à 07:29

BEIJING, 21 janvier (Xinhua) -- Donald Trump a prêté serment vendredi et est devenu le 45e président des Etats-Unis. Son investiture a été diversement commentée à travers le monde.

Bien que de nombreux pays expriment l'espoir de relations de coopération avec la nouvelle administration américaine, les inquiétudes concernant la politique de ''l'Amérique d'abord'' chère à M. Trump dominent les réactions des officiels, des experts et du public.

Le président russe Vladimir Poutine est prêt à rencontrer M. Trump pour le féliciter de sa prise de fonction, mais les préparatifs concernant la possible rencontre pourraient prendre des mois, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, selon un média russe.

L'ESPOIR DE LIENS DE COOPÉRATION

Au Moyen-Orient, le président égyptien, Abdel-Fattah al-Sissi a déclaré vendredi : ''L'Égypte espère que la présidence de M. Trump ouvrira un nouveau chapitre dans les relations entre l'Égypte et les Etats-Unis, qu'elles se traduiront par davantage de coopération et de coordination qui bénéficieront aux peuples égyptien et américain, et qu'elles contribueront à la promotion de la paix, de la stabilité et du développement au Moyen-Orient.''

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est dit impatient de travailler avec M. Trump ''pour la paix, la sécurité et la stabilité dans un monde instable et dans une région qui traverse une période tragique, et pour contribuer à l'instauration d'un avenir sûr pour tout le monde.''

Les Palestiniens veulent coopérer avec l'administration Trump pour ''réaliser la solution à deux États sur la base des frontières de 1967,'' a dit le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, à Xinhua, tout en demandant à l'administration Trump de faire pression pour mettre un terme à la construction des colonies israéliennes.

Au Mexique, voisin méridional des Etats-Unis, après le discours d'investiture prononcé par M. Trump vendredi, le président Enrique Pena Nieto a publié le tweet suivant : ''La souveraineté, l'intérêt national et la protection des Mexicains seront au cœur des relations avec le nouveau gouvernement des Etats-Unis.''

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a demandé à M. Trump d'accorder une attention particulière aux relations des Etats-Unis avec l'Amérique latine, où résident leurs intérêts stratégiques, ajoutant que son pays souhaite promouvoir la coopération bilatérale.

Dans un communiqué, le Premier ministre belge, Charles Michel, a dit espérer que l'étroite coopération avec Washington se poursuivra, notamment pour la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme.

Tout en faisant remarquer que les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial de la Belgique à l'extérieur de l'Union européenne, M. Michel a dit que les politiques économiques qui favorisent le développement durable bénéficieront à tous.

La France souhaite développer "rapidement des relations étroites" avec la nouvelle administration américaine, a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.

"Nos intérêts avec les États-Unis, notre histoire commune, nos valeurs partagées continueront à régir, j'en suis sûr, nos relations avec ce pays. La France et les États-Unis sont alliés, cela ne changera pas. L'Union européenne, qui a tant contribué à la paix et à la prospérité de notre continent, restera un partenaire solide et utile pour les États-Unis, qui l'ont soutenue depuis l'origine et sans varier, parce qu'ils en comprenaient l'intérêt pour eux-mêmes", a affirmé le ministre français.

Dans le message de félicitations qu'il a adressé à M. Trump, le président estonien, Kersti Kaljulaid, a dit espérer un resserrement des liens avec Washington, ajoutant : ''Nous avons également besoin d'une étroite coopération transatlantique en cette période où l'Europe et les Etats-Unis sont confrontés à de nombreux défis communs, notamment le terrorisme et les migrations.''

Lors du Forum économique mondial, à Davos, vendredi, le Premier ministre croate, Tihomir Oreskovic a dit espérer que les liens avec Washington vont continuer à se resserrer et que le rôle des Etats-Unis ne cessera pas d'être central dans les affaires mondiales et touchant à l'Organisation du traité Nord Atlantique.

En Asie, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a dit espérer que les liens entre l'Inde et les Etats-Unis vont encore s'étoffer et que les deux pays pourront pleinement exploiter le potentiel de leur coopération. Dans un tweet, il a écrit que la force du ''partenariat stratégique entre l'Inde et les Etats-Unis réside dans notre partage de valeurs et nos intérêts communs.''

Dans un communiqué du gouvernement philippin publié par l'ambassade des Philippines quelques heures après l'investiture de M. Trump, on peut lire notamment la phrase suivante : ''Les Etats-Unis et les Philippines sont des alliés liés par traité et nous sommes prêts à renforcer cette alliance sur la base de la souveraineté, de l'égalité et du respect mutuel.''

Dans un message de félicitations adressé à M. Trump, le président de Singapour, Tony Tan Keng Yam, a dit que Singapour espère ''élargir et resserrer ses liens bilatéraux,'' et le Premier ministre, Lee Hsien Loong, a souligné que les ''liens excellents en matière de sécurité'' ont aidé les Etats-Unis à maintenir son ancienne présence dans la région Asie-Pacifique.

INQUIÉTUDES CONCERNANT "L'AMÉRIQUE D'ABORD''

Quelques heures avant la cérémonie d'investiture de M. Trump, vendredi, le président français François Hollande, lors de sa visite dans une entreprise vosgienne, a fustigé le protectionnisme économique annoncé pour plusieurs fois par Donald Trump.

"Il n'est pas possible, ni souhaitable, de vouloir s'isoler de l'économie mondiale", a fait part M. Hollande, ajoutant que "si l'on fermait les frontières, comme celui qui prête serment aujourd'hui voudrait le faire, alors ce serait la remise en cause du travail partout où il peut être fait."

Aux Etats-Unis, l'analyste politique, John Avlon, a dit que par le passé, l'essentiel des discours d'investiture des présidents américains avait consisté à unir le pays en décrivant une vision commune, mais que M. Trump avait plutôt cherché à inspirer ses supporters.

En Australie, M. Rory Madcalf, professeur au National Security College, à l'Université nationale d'Australie, a écrit dans le journal Australian Financial Review qu'il est d'ores et déjà évident que la présidence Trump fera augmenter l'incertitude au niveau mondial ainsi que l'instabilité potentielle. M. Trump n'a aucun antécédent en matière de politique internationale ou de sécurité.

Samedi, un éditorialiste de l'un des grands quotidiens japonais, Asahi Shimbun, a écrit que si M. Trump utilise le prétexte de ''l'Amérique d'abord'' pour mettre en œuvre des politiques protectionnistes et isolationnistes, l'ordre du monde existant sera bouleversé, et pourrait même s'effondrer, et a ajouté que la volonté de M. Trump d'introduire les ''opérations commerciales'' dans les prérogatives de la diplomatie est inquiétante.

Également samedi, le plus grand quotidien japonais, Yomiuri Shimbun, a estimé que l'investiture de M. Trump inquiète le monde, et souligné que seul un monde stable sera en mesure de répondre aux intérêts des Etats-Unis.

M. Trump, qui a vanté les mérites de ''l'Amérique d'abord,'' a dédaigné les relations des Etats-Unis avec ses alliés ainsi que les règles internationales existantes, et a suscité quelques réactions concernant la tonalité du pouvoir américain.

Au Brésil, M. Mauricio Santoro, professeur dans le domaine des relations internationales à l'université d'État de Rio de Janeiro, a dit à Xinhua que la position de M. Trump sur les relations économiques mondiales ''semble tout droit sortie des XVIIIe et XIX siècles.''

"Considérer que l'on ne peut devenir riche qu'au détriment de son voisin est une idée folle qui ne tient nullement compte de siècles de preuves concrètes ou même de l'histoire du développement des Etats-Unis,'' a poursuivi M. Santoro.

Le professeur estime que l'absence de réflexion, de la part de M. Trump, sur la façon de gérer les liens des Etats-Unis avec l'ensemble de la région de l'Amérique latine éloignera les Etats-Unis de l'Amérique latine.

En Égypte, M. Saeed al-Lawindi, chercheur dans le domaine des relations internationales au Centre d'études politiques et stratégiques Al-Ahram du Caire, a dit que l'Égypte et les Etats-Unis partagent l'intérêt commun de vouloir préserver la stabilité de la région du Moyen-Orient, mais que leurs relations sont également confrontées à de nombreux défis.

Il se peut que l'administration Trump utilise le transfert de l'ambassade des Etats-Unis en Israël à Jérusalem comme monnaie d'échange dans le cadre d'un accord et c'est précisément ce à quoi l'Égypte ne voudrait pas assister, a ajouté le chercheur.

Au Kenya, Gerishon Ikiara, maître de conférences dans le domaine des économies internationales à l'université de Nairobi, a dit que la position adoptée par M. Trump et ses supporters concernant l'anti-mondialisation va vraisemblablement impacter l'économie américaine ainsi que ses autres intérêts politiques et diplomatiques.

Les entreprises américaines, qui couvrent un large éventail de secteurs et de produits dans le monde entier, risquent d'être les principales victimes de la position de M. Trump en matière d'anti-mondialisation, a conclu M. Ikiara.

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