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"La Ceinture et la Route" : une entreprise chinoise explore de nouveaux modes de coopération à Madagascar

French.xinhuanet.com   2017-01-18 22:54:29      

ANTANANARIVO, 18 janvier (Xinhua) -- L'entreprise China Road and Bridge Corporation (CRBC), déjà engagée dans des projets d'infrastructures routières à Madagascar, tente de rechercher de nouveaux modes de coopération sur l'île dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route".

Elle cherche ainsi à mener de nouveaux projets via une joint-venture créée avec le gouvernement malgache, indique He Yu, directeur général de la filiale malgache de la CRBC, dans une interview récemment accordée à Xinhua.

"Les projets de coopération sino-africaine dans le cadre gouvernemental ne concernent souvent que la construction d'infrastructures. Très peu de sociétés chinoises participent à l'exploitation de projets qui peuvent être rentables tels que les routes à péage, les ports et l'énergie, bien qu'ils soient réalisés grâce à un financement chinois", déplore-t-il.

A la différence du mode d'exploitation des sociétés occidentales qui profitent de leur statut d'ex-colonisateur pour exploiter les infrastructures de pays africains, les sociétés chinoises décrochent des concessions d'infrastructures importantes grâce à la création de groupements avec les autorités ou les entreprises locales.

En général, la durée des concessions pour des infrastructures importantes est de 20 à 30 ans. Cela oblige donc les entreprises chinoises à améliorer leur niveau de gestion dans une perspective à long terme, à embaucher du personnel sur place et avoir une gestion locale, ainsi qu'à s'intégrer à la vie socio-économique locale afin de devenir un facteur important et influent de la vie politique et économique du pays, favorisant ainsi la politique étrangère de la Chine, note le directeur général.

"Ce mode offre des avantages et des solutions aux difficultés liées à la localisation des infrastructures et permet une formation plus efficace du personnel technique local. De plus, ce dernier peut occuper un poste plus important dans une joint-venture par rapport au poste qu'il aurait occupé dans une société occidentale", poursuit-il, ajoutant que "des concessions de 20 ou 30 ans et la formation du personnel local aux niveaux élémentaire, intermédiaire et supérieur fourniront de riches ressources humaines aux pays propriétaires".

Du point de vue de M. He, la coopération sino-africaine est rapidement passée d'un mode concentré sur l'aide gouvernementale chinoise à un mode caractérisé par les investissements et le financement d'entreprises chinoises, ce qui pourrait servir de nouvel axe pour la transformation de la coopération sino-africaine.

"A travers les investissements d'entreprises chinoises et la concession à long terme de projets d'infrastructures dans le cadre d'une coopération entre les entreprises chinoises, les autorités et entreprises locales, les pays africains peuvent renforcer leur capacité à se développer de façon indépendante et durable", observe-t-il.

Lors du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) tenu en décembre 2015 à Johannesburg, le président chinois Xi Jinping a souligné que la Chine et l'Afrique étaient liées depuis toujours par une communauté de destin. Comment tenir compte des préoccupations des pays africains tout en poursuivant ses intérêts propres? Cela pose un vrai défi aux entreprises chinoises présentes en Afrique.

"Au cours du processus d'implantation à l'étranger, les sociétés chinoises doivent entrer en contact avec les entreprises locales", exhorte M. He.

Souvent, "le mode de coopération existant entre les sociétés chinoises et locales est une relation de coopération primaire basée simplement sur la fourniture de matériaux ou la sous-traitance d'une petite partie des travaux. Les entreprises locales, qui sont souvent des fournisseurs ou sous-traitants, ne sont donc pas très motivées et il en ressort souvent des différends au cours de la coopération", relève-t-il.

Quant aux entreprises chinoises, elles attachent souvent une importance trop grande au gouvernement et sous-estiment l'importance des entreprises locales. "Par exemple, à Madagascar où la situation politique est souvent instable, la capacité à résister aux risques politiques des entreprises locales est excellente. Il est donc très important de pouvoir bénéficier des atouts des partenaires locaux et de les transformer en atouts propres", recommande-t-il.

Dans le cadre de la construction et de l'exploitation d'une voie express entre l'aéroport d'Antananarivo et la capitale, "nous coopérons avec les sociétés pétrolières et immobilières locales pour exploiter conjointement les installations du projet en construisant des stations-service et des aires de repos intégrées, partageant ainsi les intérêts avec les entreprises locales et renforçant les capacités des entreprises chinoises contre le risque", ajoute He Yu.

Créée en 1985, la filiale malgache de la CRBC compte actuellement 53 employés chinois, un employé français, un employé tunisien et 336 employés malgaches. Depuis 30 ans, elle a construit plus de 200 projets à Madagascar, comprenant des routes, des ponts, des ports et des projets de travaux publics municipaux.

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"La Ceinture et la Route" : une entreprise chinoise explore de nouveaux modes de coopération à Madagascar

Publié le 2017-01-18 à 22:54 | french.xinhuanet.com

ANTANANARIVO, 18 janvier (Xinhua) -- L'entreprise China Road and Bridge Corporation (CRBC), déjà engagée dans des projets d'infrastructures routières à Madagascar, tente de rechercher de nouveaux modes de coopération sur l'île dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route".

Elle cherche ainsi à mener de nouveaux projets via une joint-venture créée avec le gouvernement malgache, indique He Yu, directeur général de la filiale malgache de la CRBC, dans une interview récemment accordée à Xinhua.

"Les projets de coopération sino-africaine dans le cadre gouvernemental ne concernent souvent que la construction d'infrastructures. Très peu de sociétés chinoises participent à l'exploitation de projets qui peuvent être rentables tels que les routes à péage, les ports et l'énergie, bien qu'ils soient réalisés grâce à un financement chinois", déplore-t-il.

A la différence du mode d'exploitation des sociétés occidentales qui profitent de leur statut d'ex-colonisateur pour exploiter les infrastructures de pays africains, les sociétés chinoises décrochent des concessions d'infrastructures importantes grâce à la création de groupements avec les autorités ou les entreprises locales.

En général, la durée des concessions pour des infrastructures importantes est de 20 à 30 ans. Cela oblige donc les entreprises chinoises à améliorer leur niveau de gestion dans une perspective à long terme, à embaucher du personnel sur place et avoir une gestion locale, ainsi qu'à s'intégrer à la vie socio-économique locale afin de devenir un facteur important et influent de la vie politique et économique du pays, favorisant ainsi la politique étrangère de la Chine, note le directeur général.

"Ce mode offre des avantages et des solutions aux difficultés liées à la localisation des infrastructures et permet une formation plus efficace du personnel technique local. De plus, ce dernier peut occuper un poste plus important dans une joint-venture par rapport au poste qu'il aurait occupé dans une société occidentale", poursuit-il, ajoutant que "des concessions de 20 ou 30 ans et la formation du personnel local aux niveaux élémentaire, intermédiaire et supérieur fourniront de riches ressources humaines aux pays propriétaires".

Du point de vue de M. He, la coopération sino-africaine est rapidement passée d'un mode concentré sur l'aide gouvernementale chinoise à un mode caractérisé par les investissements et le financement d'entreprises chinoises, ce qui pourrait servir de nouvel axe pour la transformation de la coopération sino-africaine.

"A travers les investissements d'entreprises chinoises et la concession à long terme de projets d'infrastructures dans le cadre d'une coopération entre les entreprises chinoises, les autorités et entreprises locales, les pays africains peuvent renforcer leur capacité à se développer de façon indépendante et durable", observe-t-il.

Lors du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) tenu en décembre 2015 à Johannesburg, le président chinois Xi Jinping a souligné que la Chine et l'Afrique étaient liées depuis toujours par une communauté de destin. Comment tenir compte des préoccupations des pays africains tout en poursuivant ses intérêts propres? Cela pose un vrai défi aux entreprises chinoises présentes en Afrique.

"Au cours du processus d'implantation à l'étranger, les sociétés chinoises doivent entrer en contact avec les entreprises locales", exhorte M. He.

Souvent, "le mode de coopération existant entre les sociétés chinoises et locales est une relation de coopération primaire basée simplement sur la fourniture de matériaux ou la sous-traitance d'une petite partie des travaux. Les entreprises locales, qui sont souvent des fournisseurs ou sous-traitants, ne sont donc pas très motivées et il en ressort souvent des différends au cours de la coopération", relève-t-il.

Quant aux entreprises chinoises, elles attachent souvent une importance trop grande au gouvernement et sous-estiment l'importance des entreprises locales. "Par exemple, à Madagascar où la situation politique est souvent instable, la capacité à résister aux risques politiques des entreprises locales est excellente. Il est donc très important de pouvoir bénéficier des atouts des partenaires locaux et de les transformer en atouts propres", recommande-t-il.

Dans le cadre de la construction et de l'exploitation d'une voie express entre l'aéroport d'Antananarivo et la capitale, "nous coopérons avec les sociétés pétrolières et immobilières locales pour exploiter conjointement les installations du projet en construisant des stations-service et des aires de repos intégrées, partageant ainsi les intérêts avec les entreprises locales et renforçant les capacités des entreprises chinoises contre le risque", ajoute He Yu.

Créée en 1985, la filiale malgache de la CRBC compte actuellement 53 employés chinois, un employé français, un employé tunisien et 336 employés malgaches. Depuis 30 ans, elle a construit plus de 200 projets à Madagascar, comprenant des routes, des ponts, des ports et des projets de travaux publics municipaux.

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