French.xinhuanet.com | Publié le 2017-01-17 à 14:12
RIO DE JANEIRO, 16 janvier (Xinhua) -- Les relations entre les Etats-Unis et l'Amérique latine sont promises à un avenir incertain sous la présidence de Donald Trump, qui devrait prendre ses fonctions vendredi, selon des experts brésiliens.
Le président élu américain a tenu la semaine dernière sa première grande conférence de presse depuis juillet, au cours de laquelle il a parlé de son programme politique.
"Ce qui me surprend est que la vision de M. Trump des relations économiques internationales sort tout droit du XVIIIe ou du XIXe siècle", a indiqué Mauricio Santoro, professeur de relations internationales à l'Université d'Etat de Rio de Janeiro.
"S'imaginer pouvoir s'enrichir tout seul aux dépens de ses voisins est une folie. Cela revient à ignorer des siècles d'observations empiriques et la propre histoire des Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Selon M. Santoro, la vision de M. Trump pour l'Amérique latine "commence et se termine par le Mexique". Il s'attend à ce que le président élu américain concentre son attention sur les affaires intérieures plutôt que sur la politique internationale.
Pour Olivier Della Costa Stuenkel, professeur de relations internationales à la Fondation Getulio Vargas, la principale préoccupation des Etats-Unis vis-à-vis de l'Amérique latine sera de combattre le trafic de drogue et l'immigration.
Pour sa part, Gunther Rudizit, professeur de relations internationales à la Faculté intégrée de Rio Branco, considère que M. Trump est "imprévisible".
"Personne ne sait ce qu'il fera", a-t-il souligné.
Evoquant le dégel des relations entre les Etats-Unis et Cuba, M. Rudizit a estimé que le président élu américain approuverait la décision du président Barack Obama de mettre fin à la politique "pied sec, pied mouillé", un dispositif qui accordait un permis de séjour aux immigrants clandestins cubains à condition qu'ils mettent le pied sur le territoire américain, les migrants interceptés en mer étant en revanche renvoyés à Cuba. M. Trump devrait être favorable à l'abandon de cette politique, car il "cherche à tout prix à mettre fin à l'immigration clandestine", selon M. Rudizit.
M. Obama a annoncé la semaine dernière que les Etats-Unis renonçaient à cette politique, franchissant ainsi une étape importante dans la normalisation de leurs relations avec Cuba.