DAKAR, 10 décembre (Xinhua) -- Le Sénégal exige que le président sortant de la Gambie Yahya Jammeh respecte sans condition le choix démocratique librement exprimé par le peuple gambien, suite à sa décision de ne plus reconnaitre sa défaite à la présidentielle du 1er décembre.

Dans un communiqué publié vendredi soir par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, le gouvernement du Sénégal exige également qu'il organise la transmission pacifique du pouvoir et qu'il assure la sécurité et l'intégrité physique du président nouvellement élu.

Le Sénégal, a ajouté le texte, met solennellement en garde contre toute "atteinte à la sécurité des ressortissants sénégalais vivant en Gambie".

"Le gouvernement de la République du Sénégal engage instamment la CEDEAO, l'Union Africaine et les Nations Unies à œuvrer ensemble et à prendre toutes les mesures qu'imposent la sauvegarde des résultats du scrutin présidentiel en Gambie et le respect de la souveraineté du peuple gambien", a indiqué le texte.

Dans une déclaration télévisée, vendredi soir, le président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh, a remis en cause les résultats de l'élection présidentielle du 1er décembre 2016, qui avaient consacré comme vainqueur le candidat de l' opposition, Adama Barrow.

M. Jammeh, qui avait lui-même reconnu sa défaite après la publication des résultats du scrutin par la Commission électorale indépendante, a demandé la reprise de l'élection présidentielle estimant qu' il y a eu des "erreurs inacceptables" de la part des autorités électorales dans le décompte des voix.

"Le Sénégal considère comme nulle et de nul effet cette déclaration qui constitue une grave atteinte aux principes élémentaires de la démocratie", a souligné le communiqué.

La Gambie constitue une enclave au sein du Sénégal, son territoire s'étant constitué à partir des deux rives du fleuve du même nom. Le cours d' eau constituant une sorte de frontière naturelle séparant la Casamance sénégalaise de la partie nord du pays.

Les relations entre les deux pays qui ont les mêmes ethnies, coutumes, religions, entre autres, ont été souvent heurtées ces dernières années au niveau étatique.