
Le président sud-africain Jacob Zuma. (Xinhua/Stringer)
Un rapport très attendu sur les relations inappropriées et contraires à l'éthique entre le président sud-africain Jacob Zuma et la famille indienne Gupta a été publié mercredi.
Cette nouvelle fait suite au retrait d'une demande de M. Zuma auprès de la Haute cour de Pretoria pour qu'elle empêche la publication de ce rapport, publié par l'ex-défenseure des intérêts publics (public protector) Thuli Madonsela.
Ce rapport fournit des éléments probants montrant que la famille Gupta pourrait avoir influencé la nomination de ministres et de plusieurs administrateurs des compagnies publiques, y compris Eskom, Denel, South Africa Aiways et Transnet.
Ce rapport de 355 pages met en accusation le président Zuma, son fils Duduzane, le ministre de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles, Des Van Rooyen, et le ministre des Ressources minérales, Mosebenzi Zwane, entre autres.
MM. Van Rooyen et Zwane auraient été nommés en 2015 en conséquence d'une influence indue des Gupta, selon ce rapport.
Plus tôt mercredi, la Haute cour de Pretoria a jugé que ce rapport devait être rendu public mercredi avant 17h00.
La famille Gupta et M. Zuma sont sous le feu des critiques depuis que le vice-ministre des Finances Mcebisi Jonas et l'ex-député Vytjie Mentor ont annoncé plus tôt cette année s'être vu proposer des postes au sein du gouvernement par les Gupta.
Mme Madonsela devait publier ce rapport le 14 octobre, au dernier jour de son mandat, mais le rapport avait été mis sous secret au Parlement suite à l'annonce par M. Zuma de son intention de faire appel.
Mme Madonsela a recommandé la création par M. Zuma d'une commission d'enquête sur les conclusions de corruption de son rapport sur la "captation de l'État" par la famille indienne.
Elle a également déposé une demande auprès du Parquet national sud-africain pour qu'il enquête sur les personnes impliquées dans des malversations.
Dans ce rapport, Mme Madonsela exprime ses inquiétudes sur l'implication de la famille Gupta dans le limogeage du ministre des Finances, Nhlanhla Nene, en fin d'année dernière.
M. Zuma avait limogé M. Nene le 9 décembre 2015, une décision qui avait déclenché un effondrement du rand et des marchés.
M. Zuma avait remplacé M. Nene par M. van Rooyen. Quelques jours plus tard cependant, M. Zuma a limogé M. van Rooyen et nommé à sa place le ministre de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles d'alors, Pravin Gordhan.
Mme Madonsela rappelle que M. Zuma a l'obligation de choisir et de nommer ses ministres de manière légitime et conforme au code d'éthique des dirigeants.
Suite à la publication de ce rapport, la présidence a déclaré que M. Zuma étudierait de près le contenu de ce rapport et les allégations sur la "captation de l'État".
Dans ce cadre, le président vérifiera si ce rapport peut faire l'objet d'une contestation en justice, a déclaré la présidence dans un communiqué.