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De "beaux esprits" africains sur un campus chinois de renom (PAPIER D'ANGLE)

        French.xinhuanet.com | Publié le 2016-10-24 à 17:09

DES ETUDES PAS TOUJOURS FACILES

Malgré leur maîtrise de la langue locale à différents degrés, l'obstacle linguistique demeure la principale difficulté des étudiants africains: en effet, les cours de chinois pour étrangers ne sont pas toujours adaptés à la pratique sur le terrain.

"Heureusement, mes camarades de classe chinois me donnent toujours un coup de main: ils me prêtent leurs notes et sont toujours prêts à répondre à mes questions", raconte Mendoo, qui essaie de se faire des amis parmi les étudiants et les professeurs chinois.

Suivre les feuilletons télévisés est un autre moyen d'affiner son oreille. "En plus, on connaît mieux la mentalité des Chinois à travers ces histoires très proches de la vie quotidienne", confie Luyolo.

Celia Kayo, une métisse sino-burundaise issue d'une famille de diplomates qui a fait ses études primaires et secondaires dans des écoles internationales, relève pour sa part la différence de mode d'enseignement.

"Les enseignants chinois 'donnent' un cours plus qu'ils n'interagissent avec nous. La plupart des étudiants chinois ne sont pas très enthousiastes à l'idée de prendre la parole non plus. J'ai vraiment eu du mal à m'y faire au début."

Outre les difficultés scolaires, l'intégration culturelle et sociale posent également problème. "Les gens ont plus ou moins tendance à rester dans leur zone de confort, c'est-à-dire que nous les Africains préférons fréquenter des Africains, et les Chinois préfèrent communiquer avec des Chinois. C'est plus facile. Mais on ne progresse et ne se rapproche jamais ainsi", déplore Luyolo.

"Ça ne me gêne pas d'avoir une camarade de chambre chinoise si les conditions de logement sont les mêmes", indique Celia, qui attribue partiellement ce phénomène à la séparation des dortoirs des étudiants chinois et étrangers. A Beida, comme dans de nombreuses universités chinoises, les étudiants étrangers ont le privilège d'être logés dans des conditions plus confortables : une ou deux personnes dans une chambre souvent plus vaste et mieux équipée.

Ce fossé est très présent, estime Smith, un Libérien participant à un programme anglophone de l'Institut de coopération et de développement Sud-Sud de Beida, un nouvel établissement fondé en avril dernier dans le cadre d'un programme de coopération éducative Sud-Sud proposé par le président chinois Xi Jinping qui vise à former de jeunes fonctionnaires des pays en développement.

"Les étudiants de mon programme ne parlent pas chinois. Nous ne pouvons pas communiquer avec les gens en dehors du campus. C'est embêtant", dit-il, en ajoutant que les Chinois se montrent souvent un peu "timides" et "passifs" envers les étrangers.

"Les Chinois, surtout ceux des grandes villes, peuvent avoir l'air froid au premier coup d'oeil. Mais il faut que tu fasses le premier pas. Si tu vas vers eux en premier, si tu les salues, si tu leur demandes une faveur, ils peuvent se révéler très sympas et... curieux."

Cette curiosité peut aussi entraîner des malentendus. "Les Chinois me contemplent et me prennent en photo sans me parler. Je trouvais ça bizarre et un peu offensant au début. Il arrive aussi qu'ils m'inondent de tas de questions sur mon pays, ma famille... Surtout les chauffeurs de taxi, ils sont très bavards. Et je commence à comprendre que c'est plutôt une curiosité sans méchanceté", dit Mendoo. "Je crois que la plupart du temps, je suis respecté et accepté comme tous les autres en Chine."

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De "beaux esprits" africains sur un campus chinois de renom (PAPIER D'ANGLE)

Publié le 2016-10-24 à 17:09 | french.xinhuanet.com

DES ETUDES PAS TOUJOURS FACILES

Malgré leur maîtrise de la langue locale à différents degrés, l'obstacle linguistique demeure la principale difficulté des étudiants africains: en effet, les cours de chinois pour étrangers ne sont pas toujours adaptés à la pratique sur le terrain.

"Heureusement, mes camarades de classe chinois me donnent toujours un coup de main: ils me prêtent leurs notes et sont toujours prêts à répondre à mes questions", raconte Mendoo, qui essaie de se faire des amis parmi les étudiants et les professeurs chinois.

Suivre les feuilletons télévisés est un autre moyen d'affiner son oreille. "En plus, on connaît mieux la mentalité des Chinois à travers ces histoires très proches de la vie quotidienne", confie Luyolo.

Celia Kayo, une métisse sino-burundaise issue d'une famille de diplomates qui a fait ses études primaires et secondaires dans des écoles internationales, relève pour sa part la différence de mode d'enseignement.

"Les enseignants chinois 'donnent' un cours plus qu'ils n'interagissent avec nous. La plupart des étudiants chinois ne sont pas très enthousiastes à l'idée de prendre la parole non plus. J'ai vraiment eu du mal à m'y faire au début."

Outre les difficultés scolaires, l'intégration culturelle et sociale posent également problème. "Les gens ont plus ou moins tendance à rester dans leur zone de confort, c'est-à-dire que nous les Africains préférons fréquenter des Africains, et les Chinois préfèrent communiquer avec des Chinois. C'est plus facile. Mais on ne progresse et ne se rapproche jamais ainsi", déplore Luyolo.

"Ça ne me gêne pas d'avoir une camarade de chambre chinoise si les conditions de logement sont les mêmes", indique Celia, qui attribue partiellement ce phénomène à la séparation des dortoirs des étudiants chinois et étrangers. A Beida, comme dans de nombreuses universités chinoises, les étudiants étrangers ont le privilège d'être logés dans des conditions plus confortables : une ou deux personnes dans une chambre souvent plus vaste et mieux équipée.

Ce fossé est très présent, estime Smith, un Libérien participant à un programme anglophone de l'Institut de coopération et de développement Sud-Sud de Beida, un nouvel établissement fondé en avril dernier dans le cadre d'un programme de coopération éducative Sud-Sud proposé par le président chinois Xi Jinping qui vise à former de jeunes fonctionnaires des pays en développement.

"Les étudiants de mon programme ne parlent pas chinois. Nous ne pouvons pas communiquer avec les gens en dehors du campus. C'est embêtant", dit-il, en ajoutant que les Chinois se montrent souvent un peu "timides" et "passifs" envers les étrangers.

"Les Chinois, surtout ceux des grandes villes, peuvent avoir l'air froid au premier coup d'oeil. Mais il faut que tu fasses le premier pas. Si tu vas vers eux en premier, si tu les salues, si tu leur demandes une faveur, ils peuvent se révéler très sympas et... curieux."

Cette curiosité peut aussi entraîner des malentendus. "Les Chinois me contemplent et me prennent en photo sans me parler. Je trouvais ça bizarre et un peu offensant au début. Il arrive aussi qu'ils m'inondent de tas de questions sur mon pays, ma famille... Surtout les chauffeurs de taxi, ils sont très bavards. Et je commence à comprendre que c'est plutôt une curiosité sans méchanceté", dit Mendoo. "Je crois que la plupart du temps, je suis respecté et accepté comme tous les autres en Chine."

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