GENEVE, 6 octobre (Xinhua) -- Personne ne peut nier que nous sommes en "mode d'urgence" en ce qui concerne le conflit en Syrie, a déclaré jeudi l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors d'une conférence de presse.

L'émissaire onusien a qualifié à cette occasion la décision des Etats-Unis et de la Russie de rompre leur coopération sur la Syrie de "sérieux revers".

Les Etats-Unis ont décidé lundi de suspendre les discussions avec la Russie sur le cessez-le-feu en Syrie après la destruction d'un grand hôpital d'Alep dans un bombardement aérien. La Russie a nié toute responsabilité concernant ce bombardement.

Selon M. de Mistura, la partie est de la ville d'Alep sera détruite d'ici deux mois à deux mois et demi si l'actuelle situation continue.

Il ne faut pas demander à la population de prendre la responsabilité d'une situation pour laquelle elle n'est pas en cause, en espérant que "l'Histoire jugera" des responsabilité, a-t-il souligné.

Quelque 900 membres du Front al-Nosra combattent encore dans la ville d'Alep, a-t-il poursuivi, affirmant son intention de les accompagner personnellement pour quitter Alep si possible.

Outre les extrémistes du Front al-Nosra, environ 8.000 membres de groupes armés de l'opposition se trouvent encore dans l'est d'Alep, selon les estimations onusiennes.

Les deux côtés du conflit "essaient de trouver une solution militaire pour imposer ensuite une solution politique" sur la question syrienne, a-t-il regretté.

Le 9 septembre, les Etats-Unis et la Russie étaient parvenus à un accord sur un cessez-le-feu en Syrie, qui est entré en vigueur le 12 septembre avant de voler en éclat quelques jours plus tard.

La Russie et les Etats-Unis s'accusent depuis mutuellement d'être responsables de cet échec et de la détérioration de la situation en Syrie, notamment à Alep.