Burkina : perturbation des communications par une grève des agents de l'Office national des télécommunications
Publié le 2016-09-29 à 01:08 | french.xinhuanet.com
OUAGADOUGOU, 28 septembre (Xinhua) -- Un mouvement d'humeur du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), perturbe depuis le 20 septembre dernier, les opérations de télécommunication au Burkina Faso.
Depuis une semaine, la connexion internet, les appels et le système des messageries sont régulièrement interrompus sur les installations de l'Office national des télécommunications (ONATEL), propriété de Maroc Télécom qui a racheté la société depuis 2006.
Les agents de cet opérateur traditionnel dénoncent les soupçons de fuites de capitaux, ainsi que des conditions de travail et de vie déplorables alors que leur société est bien cotée à la Bourse des valeurs mobilières (BRVM) d'Abidjan, en Côte d'Ivoire.
"L'entreprise est en train d'être vidée de sa substance. La qualité de service se dégrade, les clients souffrent avec les services de l'ONATEL; il n'y a plus d'embauches, les compétences sont brimées...", a déclaré, mardi, lors d'un point de presse, Soulemane So, secrétaire général du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL).
A cette occasion, M. So a appelé l'Etat burkinabè, ancien propriétaire de ce joyau des télécommunications au Burkina, à réagir pour normaliser la situation. Deux autres opérateurs tels AIRTEL et TELECEL font une rude concurrence à l'ONATEL au niveau des communications au Burkina Faso.
Pour l'heure ce sont les consommateurs qui paient le plus lourd tribut. Sur toute l'étendue du territoire, les unités de recharge de l'opérateur de téléphonie mobile Telmob, affilié à l'ONATEL sont en manque, alors que de longues files d'attente sont aussi observées devant certaines banques, faute de connexion internet.
eDepuis une semaine, nous n'avons plus d'unités (crédit de recharge). Les clients se plaignent. Cela fait un manque à gagner pour nous, alors que nous devons payer nos charges mensuellese, s'offusque Justin Ouédraogo, un jeune étudiant spécialisé en vente de crédit de recharge à l'université de Ouagadougou.
"Il faut que les autorités réagissent rapidement à cette crise, sinon les populations souffrent. Je n'arrive plus à joindre ma famille qui se trouve à l'intérieur du pays, où il n'existe que le réseau telmob", se lamente Boureima Ilboudo, instituteur à la retraite.
Au regard de la détermination des agents, si l'Etat n'intervient pas pour remettre les pendules à l'heure, cette entreprise considérée comme le fleuron de la télécommunication au pays des hommes intègres risque de prendre un coup.
