La Chine a lancé jeudi soir son laboratoire spatial Tiangong-2 dans l'espace, ouvrant la voie à la station spatiale permanente du pays dont la construction sera terminée en 2022. Dans un nuage de fumée, Tiangong-2, transporté par une fusée porteuse Longue Marche-2F a été envoyé depuis le Centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest), vers l'espace, sous une lune ronde le jour de la fête de la mi-autonome. (Xinhua/Ju Zhenhua)
WASHINGTON, 15 septembre (Xinhua) -- La Chine a "franchi une nouvelle étape importante" dans la construction d'une station spatiale habitée chinoise aux environs de 2020 avec le lancement réussi de son deuxième laboratoire spatial expérimental, ont indiqué des experts américains de l'espace.
"Le lancement de Tiangong-2 démontre que la Chine reste engagée à mener des missions de vols spatiaux habités et à construire une station spatiale en orbite terrestre basse", a indiqué Gregory Kulacki, analyste principal et responsable des projets concernant la Chine du programme sur la sécurité mondiale du groupe de scientifiques Union of Concerned Scientists.
"Ce lancement [...] permettra au programme spatial chinois de développer les capacités technologiques nécessaires pour accomplir cet objectif dans un avenir proche", a indiqué M. Kulacki.
Leroy Chiao, un ancien astronaute de la NASA qui a été le premier Américain d'origine chinoise à avoir assumé les fonctions de commandant de la Station spatiale internationale et à avoir effectué une sortie dans l'espace, a estimé que Tiangong-2 représentait une "nouvelle étape significative" pour le programme de vol habité de la Chine.
"Je sais que Tiangong-2 est plus avancé que Tiangong-1, et que le nouvel équipage [qui sera formé en octobre] y restera pendant un mois", a indiqué M. Chiao.
"Je m'attends à ce que Tiangong-2 teste des systèmes de survie plus avancés, ainsi que l'amarrage des navettes de ravitaillement et le ravitaillement de la station. Cela ouvrira la voie au lancement du module principal de la station spatiale chinoise en 2018", a-t-il indiqué.
M. Chiao, qui a visité à plusieurs reprises des centres spatiaux chinois au fil des années, a été impressionné par les progrès accomplis par la Chine. Il a indiqué qu'il avait en outre de bonnes relations avec plusieurs astronautes chinois.
"La Chine avance avec circonspection et étape par étape pour renforcer ses capacités spatiales", a-t-il indiqué. "Je pense que cette technologie est bonne, et la Chine va acquérir une plus grande expérience opérationnelle avec Tiangong-2, avant de débuter la construction de la station spatiale."
MM. Kulacki et Chiao ont en outre souligné l'importance de la coopération internationale pour l'exploration spatiale.
"Il est encourageant que la Chine souhaite solliciter la participation d'acteurs internationaux dans son projet de station spatiale", a indiqué M. Kulacki.
"J'espère que les Etats-Unis et la Chine trouveront, en temps voulu, un moyen de coopérer dans l'exploration pacifique de l'espace, plutôt que de se faire concurrence et de faire de l'espace leur champ de bataille", a-t-il ajouté, faisant référence à une mesure votée en 2011 par le Congrès américain qui interdit quasiment à l'agence spatiale américaine (NASA) toute interaction directe avec la Chine.
La Chine a également été exclue de la station spatiale internationale, principalement en raison des objections des Etats-Unis.
M. Chiao a souligné que la coopération internationale en matière de vol spatial habité était un point d'intérêt commun qui contribuait à améliorer l'ensemble des relations.
"La Station spatiale internationale est un bon exemple de cela", a-t-il indiqué. "De nombreuses nations se sont rassemblées pour construire cette installation extraordinaire, et nous travaillons ensemble pour faire avancer la science. Cela contribue à améliorer les relations générales entre les pays participants."