DAKAR, 27 août (Xinhua) -- Le président sénégalais Macky Sall a indiqué dans une interview accordée à la presse chinoise à Dakar qu'il compte faire un plaidoyer en faveur du financement de l'économie africaine, de l'équité et de la lutte contre l'évasion fiscale lors du sommet du G20 qui se tiendra les 4 et 5 septembre à Hangzhou, en Chine.

Il faut plus d'investissements que d'aides pour les pays africains, a déclaré M. Sall, qui prendra part au 11e sommet du G20 en tant que président du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).

"Au nom de l'Afrique, j'ai déjà depuis trois ans plaidé pour un intérêt croissant vers l'Afrique. Un intérêt surtout pour la mise à disposition de ressources financières (...) L'Afrique a besoin d'investissements, de partenariats", a souligné le président sénégalais.

Selon Macky Sall, il faut faire en sorte que les partenariats entre l'Afrique et les autres pays du G20 soient bâtis dans un intérêt mutuel et de façon à ce que les Africains, les entreprises africaines et les gouvernements africains puissent accéder à des ressources à long terme, qui soient moins chères et qui favorisent justement le développement.

"Chacun y gagne, puisque les entreprises chinoises pourront travailler, de même que les entreprises internationales. L'Afrique aura son développement et participera à son investissement. Les financements pourront permettre à nos économies de rattraper véritablement le retard qui a été observé dans le domaine des infrastructures et aussi de l'énergie et de tous les secteurs qui sont aujourd'hui prioritaires en Afrique", a-t-il estimé.

Le deuxième plaidoyer que le président du NEPAD veut faire à l'occasion de cette rencontre des 20 économies les plus puissantes du monde portera sur l'équité et une lutte farouche contre l'évasion fiscale en Afrique.

"L'Afrique est un continent qui, souvent, a été malheureusement exploité. Les multinationales qui opèrent dans les secteurs capitalistiques ont très souvent bénéficié de législations leur accordant des exonérations totales en matière de fiscalité. Or, aujourd'hui, pour financer le développement du continent, nous avons besoin d'abord de compter sur les ressources internes mobilisées", a affirmé le président Sall.

Il faut donc, a soutenu le chef de l'Etat sénégalais, "changer les cadres de la fiscalité internationale pour que la richesse qui est créée sur place puisse générer des revenus en faveur des pays qui disposent de ces ressources naturelles".

"Nous pourrons ainsi inverser la tendance et l'Afrique n'aurait même plus besoin de faire de demande d'aide, parce que la génération des taxes pourra contribuer de façon positive au développement de l'Afrique", a-t-il précisé.

"Là aussi, j'attends que les leaders du G20 nous aident. Déjà, une initiative est en cours contre l'évasion fiscale, mais il faut acter cela par des décisions importantes qui pourraient se traduire au niveau global par des mesures qui vont engager l'ensemble des pays et des compagnies", a ajouté M. Sall.

M. Sall espère que le sommet du G20 "va aider la communauté internationale et surtout l'Afrique" à relever le défi d'une croissance basée sur l'innovation technologique et les investissements.

Il a salué à cet égard le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), dont le dernier rendez-vous s'est tenu en décembre dernier à Johannesburg et où la Chine, par la voix du président Xi Jinping, a promis l'octroi d'un soutien financier de 60 milliards de dollars, sur trois ans, à l'Afrique.

Le 11e sommet du G20 aura comme thème "Construire une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et inclusive".