De multiples crises jettent une ombre sur les perspectives de l'économie européenne (ANALYSE)

Publié le 2016-08-20 à 16:34 | french.xinhuanet.com

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BRUXELLES, 20 août (Xinhua) -- Alors que l'Europe cherche avec peine à trouver des solutions à une croissance morose et un chômage à double chiffre, des problèmes qui hantent le Vieux continent depuis la crise de la dette souveraine, les incertitudes que le Brexit entraîne et une crise de réfugiés sans précédent vont sans doute exercer de nouvelles pressions.

Certains experts pensent que les perspectives de l'économie européenne continueront de rester morose dans le proche avenir.

DES DONNEES ECONOMIQUES INQUIETANTES

Selon des données officielles, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro n'a augmenté que de 0,6% au premier trimestre 2016, tandis que sa performance économique a encore sombré au trimestre suivant avec une croissance de seulement de 0,3%.

La Commission européenne, organe exécutif de l'Union européenne, a récemment revu à la baisse les perspectives économiques de l'Eurozone composée de 19 pays, prévoyant que la croissance de la zone de la monnaie unique ne dépasserait pas les 1,6% cette année, contre une prévision antérieure de 1,7%.

L'inflation, un paramètre étroitement surveillé par la Banque centrale européenne (BCE), a légèrement grimpé, passant de 0,1% en juin à 0,2% en juillet, un signe positif alors que l'Eurozone est tombée plusieurs fois dans la déflation.

La BCE a prévu que l'inflation se stabiliserait à 0,2% en 2016 et resterait toujours loin de l'objectif d'être "inférieure, mais proche de 2%" dans les trois années à venir.

Une autre nuisance pour l'Europe est le taux de chômage élevé qui reste toujours à deux chiffres. Les dernières données de l'Eurostat, le service des statistiques de l'UE, ont montré un taux de chômage de 10,1% dans la zone euro en juillet, avec la Grèce et l'Espagne ayant enregistré le plus fort taux de chômage (20%).

DE MULTIPLES DEFIS PERSISTANTS

L'économie européenne est maintenant dans sa quatrième année de reprise, a ainsi noté la Commission, reconnaissant que l'Europe était confrontée à des difficultés sans précédent cette année.

Tout d'abord, la crise des migrants continue de tirer l'Europe vers le bas, ayant une profonde influence sur l'économie et la société européennes. Les migrants ou les réfugiés, dont la plupart sont des jeunes, sont considérés comme un apport pour une force de travail de plus en plus âgée en Europe, bien que des problèmes d'intégration aient fait surface.

L'Europe est divisée sur la façon de faire face à la crise des migrants et cette scission a aidé à stimuler la montée des partis politiques d'extrême droite, alimentant le conservatisme et le populisme à travers le continent et ayant eu des répercussions néfastes sur l'ouverture du bloc au commerce et à l'économie.

Alors que les dirigeants européens discutent des moyens de lutter contre la crise des réfugiés la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, ils doivent désormais faire face à une autre question délicate, celle des Britanniques qui ont voté en faveur d'une sortie de l'UE en juin dernier.

Des économistes ont averti que le Brexit saperait non seulement potentiellement le processus d'intégration européenne, mais pourrait également nuire à la croissance de l'Europe.

L'UE et le Fonds monétaire international (FMI) ont baissé leurs prévisions de croissance en raison de l'incertitude du Brexit. La Commission a estimé que la zone euro était susceptible de voir sa croissance baisser entre 0,2 et 0,5 point de pourcentage en 2017 en raison du référendum.

Le Royaume-Uni serait le plus durement touché, a estimé Bruxelles, précisant que l'impact négatif cumulé pour le PIB britannique devrait se situer entre environ 1% et 2,75% en 2017.

Le FMI a baissé le mois dernier ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,6% cette année et à 1,4% en 2017, ajoutant que l'économie mondiale pour 2016 et 2017 devrait ralentir à 3,1% et 3,4% respectivement.

En outre, les créances douteuses, en particulier en Italie et au Portugal, pourraient provoquer la prochaine crise bancaire dans une Europe mise à rude épreuve par le Brexit.

Une douzaine de banques italiennes, irlandaises, espagnoles et autrichiennes ont le plus souffert lors des stress tests menés le mois dernier. Les autorités ont affirmé que les banques de l'UE s'étaient montré plus résilientes qu'il y a deux ans, mais ces affirmations ont été contestées par beaucoup de personnes selon qui le panel de banques testées ne reflétait pas l'ensemble du secteur.

Face à ces multiples défis, l'Europe est à nouveau à la croisée des chemins. Que les gouvernements européens peuvent ou non réussir à s'en sortir constitue un grand point d'interrogation pour l'avenir économique du bloc.

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De multiples crises jettent une ombre sur les perspectives de l'économie européenne (ANALYSE)

Publié le 2016-08-20 à 16:34 | french.xinhuanet.com

BRUXELLES, 20 août (Xinhua) -- Alors que l'Europe cherche avec peine à trouver des solutions à une croissance morose et un chômage à double chiffre, des problèmes qui hantent le Vieux continent depuis la crise de la dette souveraine, les incertitudes que le Brexit entraîne et une crise de réfugiés sans précédent vont sans doute exercer de nouvelles pressions.

Certains experts pensent que les perspectives de l'économie européenne continueront de rester morose dans le proche avenir.

DES DONNEES ECONOMIQUES INQUIETANTES

Selon des données officielles, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro n'a augmenté que de 0,6% au premier trimestre 2016, tandis que sa performance économique a encore sombré au trimestre suivant avec une croissance de seulement de 0,3%.

La Commission européenne, organe exécutif de l'Union européenne, a récemment revu à la baisse les perspectives économiques de l'Eurozone composée de 19 pays, prévoyant que la croissance de la zone de la monnaie unique ne dépasserait pas les 1,6% cette année, contre une prévision antérieure de 1,7%.

L'inflation, un paramètre étroitement surveillé par la Banque centrale européenne (BCE), a légèrement grimpé, passant de 0,1% en juin à 0,2% en juillet, un signe positif alors que l'Eurozone est tombée plusieurs fois dans la déflation.

La BCE a prévu que l'inflation se stabiliserait à 0,2% en 2016 et resterait toujours loin de l'objectif d'être "inférieure, mais proche de 2%" dans les trois années à venir.

Une autre nuisance pour l'Europe est le taux de chômage élevé qui reste toujours à deux chiffres. Les dernières données de l'Eurostat, le service des statistiques de l'UE, ont montré un taux de chômage de 10,1% dans la zone euro en juillet, avec la Grèce et l'Espagne ayant enregistré le plus fort taux de chômage (20%).

DE MULTIPLES DEFIS PERSISTANTS

L'économie européenne est maintenant dans sa quatrième année de reprise, a ainsi noté la Commission, reconnaissant que l'Europe était confrontée à des difficultés sans précédent cette année.

Tout d'abord, la crise des migrants continue de tirer l'Europe vers le bas, ayant une profonde influence sur l'économie et la société européennes. Les migrants ou les réfugiés, dont la plupart sont des jeunes, sont considérés comme un apport pour une force de travail de plus en plus âgée en Europe, bien que des problèmes d'intégration aient fait surface.

L'Europe est divisée sur la façon de faire face à la crise des migrants et cette scission a aidé à stimuler la montée des partis politiques d'extrême droite, alimentant le conservatisme et le populisme à travers le continent et ayant eu des répercussions néfastes sur l'ouverture du bloc au commerce et à l'économie.

Alors que les dirigeants européens discutent des moyens de lutter contre la crise des réfugiés la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, ils doivent désormais faire face à une autre question délicate, celle des Britanniques qui ont voté en faveur d'une sortie de l'UE en juin dernier.

Des économistes ont averti que le Brexit saperait non seulement potentiellement le processus d'intégration européenne, mais pourrait également nuire à la croissance de l'Europe.

L'UE et le Fonds monétaire international (FMI) ont baissé leurs prévisions de croissance en raison de l'incertitude du Brexit. La Commission a estimé que la zone euro était susceptible de voir sa croissance baisser entre 0,2 et 0,5 point de pourcentage en 2017 en raison du référendum.

Le Royaume-Uni serait le plus durement touché, a estimé Bruxelles, précisant que l'impact négatif cumulé pour le PIB britannique devrait se situer entre environ 1% et 2,75% en 2017.

Le FMI a baissé le mois dernier ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,6% cette année et à 1,4% en 2017, ajoutant que l'économie mondiale pour 2016 et 2017 devrait ralentir à 3,1% et 3,4% respectivement.

En outre, les créances douteuses, en particulier en Italie et au Portugal, pourraient provoquer la prochaine crise bancaire dans une Europe mise à rude épreuve par le Brexit.

Une douzaine de banques italiennes, irlandaises, espagnoles et autrichiennes ont le plus souffert lors des stress tests menés le mois dernier. Les autorités ont affirmé que les banques de l'UE s'étaient montré plus résilientes qu'il y a deux ans, mais ces affirmations ont été contestées par beaucoup de personnes selon qui le panel de banques testées ne reflétait pas l'ensemble du secteur.

Face à ces multiples défis, l'Europe est à nouveau à la croisée des chemins. Que les gouvernements européens peuvent ou non réussir à s'en sortir constitue un grand point d'interrogation pour l'avenir économique du bloc.

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