BEIJING, 15 août (Xinhua) -- Soixante-et-onze ans après la reddition du Japon dans la Seconde Guerre mondiale, le spectre du militarisme hante toujours ce pays et la région Asie-Pacifique.

Dans son discours prononcé lors de la cérémonie marquant cet anniversaire, qui a été tenue lundi à Tokyo, le Premier ministre japonais Shinzo Abe n'a une fois de plus pas présenté d'excuses sincères pour l'agression commise par son pays en Asie lors de la guerre, et a échoué à s'engager pour un non-retour de son pays dans un conflit armé.

Les propos tenus par M. Abe lors de ce discours sont une nouvelle preuve de son intention de modifier la Constitution pour pouvoir combattre à l'étranger.

Cependant, les derniers sondages montrent que près de la moitié du public japonais est contre tout projet de retour en guerre du Japon.

Afin de manipuler l'opinion publique, Shinzo Abe et son équipe cultivent la peur parmi la population en mettant en avant la soi-disant "menace chinoise", attisant les conflits en mer de Chine méridionale et intensifiant les différends territoriaux avec la Corée du Sud.

Dans sa dispute maritime avec Beijing en mer de Chine orientale, Tokyo cherche à renforcer sa présence militaire dans la région en développant une nouvelle batterie de missile sol-mer, qualifiant cela de moyen de dissuasion contre ce que le Japon appelle "les intrusions chinoises" dans les eaux environnantes des îles Diaoyu.

Etant donné que ces îlots font partie du territoire souverain chinois, cette décision du Japon n'est qu'une autre excuse pour militariser la région, et créerai de nouveaux obstacles pour les futures tentatives de résolution pacifique des différends.

Alors qu'il fait des vagues dans la région, Tokyo joue l'innocent. D'une part, Shinzo Abe pointe du doigt d'autres pays car ils refusent d'engager le dialogue avec lui pour réduire les tensions. D'autre part, il continue ses provocations sur des sujets historiques sensibles, et refuse de présenter des excuses pour les atrocités commises par son pays durant la guerre.

Sachant très bien que cela serait extrêmement offensant pour les voisins du Japon, M. Abe a malgré tout effectué lundi une offrande rituelle au sanctuaire Yasukuni, symbole du militarisme de Tokyo, en ce jour où il aurait dû se repentir pour les crimes passés de son pays. Plus tôt dans la journée, deux hauts responsables politiques japonais, Koichi Hagiuda, secrétaire général adjoint du cabinet, et Gen Nakatani, ancien ministre de la Défense, se sont également rendus à ce sanctuaire qui honore 14 criminels de guerre japonais.

Parallèlement, le gouvernement japonais actuel utilise son alliance avec Washington comme moyen rapide d'arriver à ses fins. Pour maintenir un rôle dominant dans la région Asie-Pacifique, les Etats-Unis ferment les yeux sur les actions inconsidérées du Japon et l'utilisent en tant que contrepoids face à la montée de la Chine.

Mais Washington doit savoir qu'un Japon de droite et ultra-nationaliste ne sera sûrement pas satisfait de rester le pion des Etats-Unis dans la région. Cela finira un jour par se retourner contre Washington.

Il est maintenant temps pour les voisins du Japon de se tenir côte-à-côte et d'entreprendre toutes les contre-mesures possibles afin de s'assurer que le Japon agisse en accord avec les règles fixées par la communauté internationale après la Seconde Guerre mondiale.

Les Japonais pacifistes devraient également rester vigilants vis-à-vis des projets du gouvernement visant à défier la paix et la stabilité régionales.

Dans son discours de lundi, Shinzo Abe a également déclaré que la Japon souhaite contribuer à la paix mondiale. Et bien, s'il est vraiment sincère, présenter des excuses serait un bon début.