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(VOIX DE XINHUA) Le report du projet nucléaire Hinkley Point n'apportera que des fruits amers au Royaume-Uni

Publié le 2016-08-10 à 14:10 | french.xinhuanet.com

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JO 2016/10m Pistolet à air(F): Zhang Mengxue apporte à la Chine sa première médaille d'or

Par Zhang Baihui

BEIJING, 10 août (Xinhua) -- Le 28 juillet dernier, le Royaume-Uni a décidé unilatéralement de reporter sa décision sur le projet nucléaire Hinkley Point C, cofinancé par la Chine et la France, quelques heures à peine avant la cérémonie de signature.

Cette décision du nouveau gouvernement britannique a suscité des contestations domestiques et étrangères. En réponse à cette décision jugée "capricieuse", l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Liu Xiaoming, a estimé le 8 août que ce report "compromettra les relations sino-britanniques".

Etant donné le budget colossal de ce projet et les grands intérêts stratégiques des trois parties, ce revers risque également de causer des dégâts économiques importants au Royaume-Uni.

UNE CRISE ENERGETIQUE PREVISIBLE ET DES INVESTISSEURS POTENTIELS DECOURAGES

Le projet de construction de la centrale nucléaire Hinkley Point C a été initié en 2005 par le Premier ministre britannique de l'époque, Tony Blair, dans le but de garantir un approvisionnement suffisant en électricité à son peuple. Décroché finalement par l'entreprise nucléaire française EDF, ce contrat de 18 milliards de livres s'est heurté à la crise des dettes en Europe. Pour sauver la situation, la France, un peu gênée, s'est mise d'accord avec le Royaume-Uni pour introduire des investisseurs chinois.

Malgré l'investissement qualifié de "plus cher de l'histoire", la valeur de la nouvelle centrale nucléaire réside essentiellement dans les intérêts stratégiques attendus par les trois pays.

En pleine transition industrielle, la Chine considère aussi ce projet comme un premier pas vers l'exportation de son industrie énergétique et des infrastructures associées.

Le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a estimé pour sa part dans un communiqué que ce projet est "un acteur majeur dans le développement stratégique de l'entreprise EDF", et "un moteur stratégique pour les industries nucléaires de la France et du Royaume-Uni".

Pour le Royaume-Uni, il s'agit du premier projet de centrale nucléaire du pays depuis des décennies et d'un maillon important pour résoudre la crise énergétique anticipée suite à la fermeture d'ici 2025 de toutes ses centrales de charbon dans le cadre de ses engagements à réduire les émissions de CO2.

A court terme, le refus de construire Hinkley Point C, qui fournirait 7% de l'électricité du pays, signifie en plus la perte de 25.000 emplois très attendus dans les prochaines années.

Après le référendum sur le Brexit, les yeux de la communauté internationale se tournent vers ce pays européen "hors de l' Union européenne", scrutant ses moindres changements de politique. Cette décision "capricieuse" du gouvernement de Theresa May semble mettre à mal la réputation britannique d'ouverture aux investissements étrangers et sa crédibilité en tant que partenaire commercial. Les investisseurs potentiels pourraient probablement être découragés par ce revirement.

DES RELATIONS SINO-BRITANNIQUES MISES EN QUESTION

La coopération sur le projet Hinkley Point aurait représenté un signe de confiance mutuelle entre le Royaume-Uni et la Chine, qui venaient de renforcer leur amitié suite à la visite d'Etat du président Xi Jingping en 2015. Mais les suspicions nées de ce revirement risquent de ternir "l'âge d'or" des relations sino-britanniques.

Comme l'a souligné la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, ce projet a été conclu "dans un esprit de bénéfice mutuel et de coopération gagnant-gagnant". A ce titre, le rejet de ce projet signifierait la rupture d'une bonne coopération.

Pire encore, les propos et actes du nouvel exécutif britannique trahissent sa méfiance de son ami chinois, qui devait contribuer à un tiers des investissements dans ce projet.

La décision finale sera rendue publique à l'automne. Il faut donc encore un peu de temps au gouvernement britannique pour "bien réfléchir" à ce projet, mais aussi pour que le nouvel exécutif apprenne à respecter ses partenaires commerciaux et à tenir la parole d'un Etat.

Selon le Financial Times, les déclarations de l'ambassadeur Liu constituent "le plus sévère avertissement lancé par les autorités chinoises au gouvernement britannique" à propos de ce programme nucléaire valant des milliards de livres. Pour le quotidien économique, les relations bilatérales parviennent "à un point critique historique".

Lire aussi:

Le Royaume-Uni cherche comme toujours des liens plus étroits avec la Chine malgré le report du projet Hinkley Point (porte-parole)

LONDRES, 1er août (Xinhua) -- Le Royaume-Uni continuera à chercher une relation plus forte avec la Chine, a affirmé une porte-parole du gouvernement britannique citée par Reuters.

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